jeudi 25 décembre 2008

Grèce: un second tir provoque une nouvelle vague de colère

Un autre tir a été tiré ce mercredi 17 décembre en soirée, touchant un écolier à la main, mais ne causant heureusement pas de dommage majeur. Le tireur était un policier ou un fasciste, ce n’est pas encore clair. Ce jeune de 16 ans était membre du conseil de son école et était très impliqué dans le mouvement.


Nicos Anastasiades, “Xekinima”, CIO-Grèce. Article publié le 19 décembre


Cela a entrainé une nouvelle vague de colère, et les rassemblements à Athènes étaient aujourd'hui très grands, de l’ordre de 20.000 personnes, combinés avec une grève de 24 heures des enseignants et une interruption de trois heures des travailleurs du secteur public.


Plusieurs écoles et universités occupées



Selon les chiffres officiels, 200 facultés (sur un total d'environ 400) et 700 écoles (sur 3.000) sont actuellement occupées. Chaque jour, il y a encore des manifestations nationales ou locales.


Tout ceci a terrifié le gouvernement de droite, qui a une majorité de seulement un siège au parlement. Il a employé toute sa force pour stopper les mobilisations. Les médias traditionnels accusent les manifestants (et les émeutes) d’être responsables de la diminution des ventes, principalement due à la crise économique. La police grecque est arrivée à court de gaz lacrymogène et en commande maintenant plus issu d'Israël.


Le ministère de l'éducation a demandé aux professeurs de ne pas donner de leçons mais "d’engager les étudiants à dépenser leur temps de manière créative" (comme… des excursions, des pique-niques, des visites de musée, etc.) afin de les empêcher de rejoindre les manifestations.


L'organisation ouvertement fasciste Aube d'Or (se masquant sous l’appellation de "citoyens en colère") a attaqué des manifestants aux côtés de la police, en utilisant des couteaux. Des vidéos ont aussi montré des provocateurs masqués coopérant avec les forces de police.


Un mouvement de masse, mais les dirigeants syndicaux jouent un rôle honteux


Après les deux premiers jours d’émeutes incontrôlées, le mouvement de masse est venu au premier plan. Le seul espoir du gouvernement est que les vacances de Noël arrivent à diminuer la colère présente dans la société. C'est pourquoi il est important que le mouvement ait une idée de la suite de la lutte, juste après la réouverture des écoles et des universités.


Les dirigeants syndicaux ont joué un rôle honteux dans cette situation. Au lieu de rejoindre le mouvement et de mobiliser les travailleurs afin de vaincre un gouvernement faible et réactionnaire, ils n’ont rien fait pour préparer la grève de 24 heures de la semaine dernière et refuse de discuter d’une nouvelle. Ce qui se passe réellement, c’est que le PASOK (Mouvement Panhéllenique - sociale démocratie grecque) et ses dirigeants syndicaux sont terrifiés à la perspective de la chute de la Nouvelle Démocratie, au pouvoir pour l’instant. Cela signifierait qu'ils devraient alors prendre le pouvoir dans une situation très instable.


De plus, le PASOK ne fait pas que s’abstenir de mener campagne pour faire chuter le gouvernement, il demande aussi aux étudiants de retourner en classes !


Les dirigeants politiques, y compris du Parti Communiste, attaquent SYRIZA


La semaine dernière, le premier ministre Karamanlis a appelé tous les dirigeants politiques pour le rencontrer et leur a demandé de «condamnez la violence et le chaos» dans une tentative désespérée de sauver son profil.


Après la réunion, le dirigeant du Parti Communiste (KKE), Aleka Papariga, a attaqué SYRIZA en accusant ses dirigeants de ne pas prendre de position claire contre la violence des protestataires (les émeutes). En fait, tous les partis politiques attaquent SYRIZA.


C’est que SYRIZA est la seule force politique qui a sorti une analyse politique et sociale sérieuse des émeutes, tout en approuvant pleinement le mouvement et en appelant étudiants et lycéens à rester dehors et à continuer la lutte. C'est également la seule force qui a revendiqué que ce gouvernement doit partir.


Comment le mouvement peut-il se développer?


Répondre à cette question n’est pas facile. Il est fortement possible qu'il y ait une période calme pendant les vacances, mais qu’il y ait ensuite des mobilisations importantes. La colère dans la société grecque est si énorme qu’il ne sera pas simple de manœuvrer la jeunesse et les travailleurs.


Xekinima, la section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière participe et joue un rôle important dans beaucoup d’occupations et de manifestations. Nous réclamons que les mobilisations adoptent un programme militant et soulignons le besoin des actions de masse en insistant sur l'importance cruciale de la classe ouvrière. Nous faisons campagne pour des grèves de 24 heures, en tant que part d'un plan visant à faire chuter le gouvernement. Nous insistons sur la nécessité pour les partis de la gauche (SYRIZA, KKE, extrême-gauche) d'avoir une approche unie, de participer aux luttes et de viser à la création d’un gouvernement de gauche basé sur un programme socialiste, dans l'intérêt de la classe ouvrière, de la jeunesse et des paysans pauvres

mercredi 17 décembre 2008

Révolte en Grèce

Le meurtre d’un garçon de 15 ans par la police entraîne une colère de masse


Samedi dernier en soirée, un groupe de jeunes étudiants de secondaire a crié vers une voiture de police qui passait devant le café où ils étaient, au centre d'Athènes, et ont jeté deux bouteilles d'eau en plastique d’un demi litre sur cette voiture. Les deux policiers ont arrêté la voiture plus loin, sont sortis et se sont approchés. Un des officiers a sorti son pistolet et a tiré vers les lycéens, tuant l'un d'entre eux. Les deux policiers ont alors simplement tourné le dos au groupe et sont partis !

Andros Payiatsos, Xekinima (CIO-Grèce), article écrit le mardi 9 décembre


La société grecque est naturellement sous le choc. Immédiatement, un rassemblement de plusieurs milliers de personnes a pris place au centre d'Athènes en protestation. Des manifestations se sont déroulées dans toutes les principales villes de Grèce le jour suivant et de nouvelles manifestations ont été prévues le lundi, le mardi et le mercredi, matins et après-midis. La fureur et la colère son massives ! C’est qu’il y a tellement tension à l'intérieur de la société ; à cause du chômage et de la pauvreté, à cause de 23 ans de politiques d'austérité, à cause des scandales et de la corruption et, maintenant, du meurtre de sang froid, de l'exécution d’un garçon de 15 ans par la police ! La goutte a fait déborder le vase, et une énorme colère s’est répandue.


Le gouvernement essaye de défendre qu’il s’agit d’un incident isolé - l’argument habituel. Mais les gens ne sont pas disposés à écouter. Pour l’énorme majorité des travailleurs et de la jeunesse, le policier a simplement agi en conséquence de ce pourquoi la police est formée. Les policiers sont vus comme des racistes liés à l’extrême-droite et menteurs, des gens qui détestent les mouvements sociaux et répriment brutalement les grèves et les manifestations. Il y a eu tellement tant d'incidents en ce sens que personne n’a vraiment besoin d'être convaincu.


Le gouvernement est dans une paralysie absolue. Avec une majorité de seulement un parlementaire (151 sur 300), le gouvernement est en soi déjà instable.


«Ce gouvernement de meurtriers doit tomber» est le slogan principal avec lequel Xekinima (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Grèce) intervient dans ces événements. Nous appelons à l’occupation de toutes les écoles et universités ainsi qu’à des grèves dans le but de faire chuter le gouvernement. En même temps, nous appelons à la formation d’un gouvernement de gauche, basé sur les forces de SYRIZA (une nouvelle formation de gauche composée d'environ 11 organisations et partis différents, dont Xekinima) et du KKE (parti communiste de Grèce), pour prendre le pouvoir sur base d'un programme socialiste, au service des intérêts des travailleurs, de la jeunesse et des paysans pauvres de Grèce.


Un mouvement de masse peut conduire à un réel changement



Ce gouvernement peut tomber sous l’action d’un puissant mouvement des travailleurs et de la jeunesse, mais pas par les émeutes et la destruction massive que nous avons vues dans chaque ville ces derniers jours, provoquées par des groupes d'anarchistes (dans les rangs desquels se trouvent beaucoup d’agents provocateurs). Au cours de ces derniers jours, ces groupes ont eu carte blanche pour détruire tout ce qui tombait dans leurs mains. Mais si cela continue, ces actes joueront en faveur du gouvernement et de l'Etat. Au début, les travailleurs pouvaient accepter quelques excès de ces groupes, mais particulièrement après les dernières émeutes, cette humeur changera. Les arguments basés sur la « loi et l'ordre » commenceront à gagner du terrain. Ainsi, ces groupes qui ne montrent aucun respect pour un mouvement de masse et en particulier pour le mouvement ouvrier fourniront la meilleure aide pour qu'un gouvernement et un appareil d'État paralysés puissent reprendre le contrôle.


Seul un mouvement de masse et en particulier la classe ouvrière est capable de faire chuter ce gouvernement, par des actions de masse. Seule la classe ouvrière peut fournir une alternative au gouvernement et au système capitaliste.


La totalité du secteur éducatif est déjà à l’arrêt. Beaucoup d’occupations prennent place. Les professeurs des universités ont appelé à une grève de trois jours. Les professeurs du primaire et du secondaire ont appelé à une grève de deux jours. Demain, mercredi 10 décembre, il y a une grève générale appelée par le GSEE (confédération grecque des travailleurs grecs). Cette grève était initialement prévue pour protester contre le budget, mais avec les derniers évènements, elle prendra une toute autre forme.


La question principale est maintenant de savoir comment continuer le mouvement après mercredi. La jeunesse peut être un facteur décisif - ils peuvent prendre l'initiative et aider ainsi la classe ouvrière entrer décisivement en lutte. Un des facteurs les plus importants est le fait que SYRIZA, dans son ensemble, est sorti avec le slogan, « Ce gouvernement doit tomber ! » Cela peut donner une direction au mouvement et à la société.

mardi 16 décembre 2008

Hong Kong organise sa Gay Pride

Ce samedi, la Chine a vu sa première Gay Pride dans les rues de Hong Kong. L'une des principales revendications des participants portait sur l'arrêt de la censure toujours en vigueur contre les films et programmes télévisés traitant ouvertement de l'homosexualité. Les manifestants ont également dénoncé les discriminations quotidiennes que subissent les homos, notamment au niveau professionnel.

C'est un grand pas en avant pour la cause LGBT alors que Mao avait rendu l'homosexualité illégale. Des centaines de lesbigays ont été envoyé dans des camps de rééducation par le dictateur pour "déconstruire ce qu'un environnement social et culturel perverti avait fabriqué en créant de toutes pièces l'homosexuel." Ce n'est qu'en 2001 que les relations homosexuelles ont été légalisées par le gouvernement chinois.

L'année prochaine, les associations LGBT vont tenter d'organiser la Gay Pride à Pékin, bien qu'il y ai peu de chance que cela soit autorisé étant donnée la grande difficulté qu'on eu les LGBT à avoir les autorisations pour la Gay Pride de samedi dernier à Hong Kong

Moscou sera protégée de la «propagande homosexuelle»

Le maire de Moscou, Iouri Loujkov, est bien sérieux: lui vivant, jamais une gay pride ne sera autorisée à Moscou! La ville sera protégée de la «propagande homosexuelle», et ce «même si quelques démocrates viennent nous expliquer que la gestion des minorités apparaît comme un indicateur important de la démocratie». Par ailleurs, M. Loujkov a accusé les homosexuels de Russie d'être «responsables de la propagation du sida» dans leur pays, commentant les chiffres des contaminations en 2008. Voilà qui vient expliquer pourquoi le 1er élu de la capitale russe avait qualifié la gay pride d'"«arme de destruction massive» en février dernier...

Ce n'est cependant pas la première fois que des politiques ou des religieux s'en prennent fièrement au LGBT (Lesbiennes, Gay , Bi, Trans). Lors des Gay Pride Russe organisée à Moscou (en mai 2006 et mai 2007), différentes citations comme
"J'ai une solution pour les homos: la Sibérie!", "Je proteste contre ces sodomites qui rampent comme des cafards!", "les homosexuels nuisent à la cause nationale en ne participant pas au renouvellement des générations"... se sont fait entendre de la part de membres du gouvernement et même du président russe de l'époque, Vladimir Poutine. (voir notre article sur la Gay Pride russe en 2007) .

Et dans la lutte contre l'homosexualité, Église orthodoxe et élus russes font bon ménage. Mais Loujkov vient de perdre un allié de poids: on a annoncé ce jeudi le décès du patriarche Alexis II, plus haute autorité religieuse du pays, pour qui l'homosexualité était une «déviation perverse»

Nous pensons que le moyen pour arriver à l'égalité n'est pas simplement d'obtenir le droit au mariage et à l'adoption. Gauche et Homosexuels, la commission LGBT du MAS/LSP veut défendre un programme pour des changements structurels dans la communauté gay - et élaborer une stratégie pour arriver à ces changement.

dimanche 7 décembre 2008

Bruxelles: manifestation contre le réchauffement climatique

Quelques centaines de personnes se sont réunies hier à Bruxelles à l'appel de la "plate-forme coalition climat" pour porter, notamment, la revendication d'une diminution de 30% des gaz à effet de serre dans l'Union Européenne d'ici 2020 par rapport à 1990. Une petite ballade a donc été organisée derrière un bateau de 15 mètres surmonté d'un Saint Nicolas. Le MAS/LSP était présent avec un peu plus d'une trentaine de camarades, répartis entre une délégation combative et différents militants qui ont diffusé notre matériel le long du parcours.


Par Nicolas Croes



C'est à l'occasion du sommet de l'ONU de Poznan sur les changements climatiques que ce défilé d'organisations environnementales a parcouru les rues de la capitale, comme l'an dernier lors du sommet de Bali. On se souvient encore des quelques 3.500 participants qui étaient alors dans le cortège, un beau début contrastant assez fortement avec les quelques centaines de manifestants de cette année. La mobilisation semble avoir été remplacée par un côté "festif" ou "ludique". La situation actuelle ne prête pourtant pas à rire, et l'utilité d'une telle démarche reste encore à prouver.


Selon les déclarations du responsable du dossier Climat de Greenpeace: "La phase de sensibilisation du grand public est passée. Il faut maintenant faire réagir les hommes politiques" (Le Soir, édition du 6 et 7 décembre). Si par "sensibilisation" on entend parler simplement du problème, il est certain que la population est alertée. Mais en termes de solutions proposées pour faire face au changement climatique, c'est un peu court (bel euphémisme) de simplement s'adresser aux politiciens. Pour sauver les banques à toute vitesse, on peut compter sur eux. Pas de problèmes. Aucun souci non plus pour vider les caisses de la collectivité en faisant des cadeaux au patronat, on sait sur qui compter. Par contre, en ce qui concerne les intérêts de la majorité de la population, et notamment vis-à-vis de la protection de notre environnement, les politiciens de tous bords sont bien en peine de faire autre chose que de recycler leurs déclarations de bonnes intentions.


Et pourtant, de façon assez étrange, malgré toutes ces années où "nos" élus ont littéralement laissé pourrir la situation et ont hypothéqué l'avenir des générations actuelles et futures de crainte de froisser patrons et actionnaires, le principal message de beaucoup d'organisations semble se limiter à cette incantation à "faire réagir les hommes politiques". Après combien de mensonges et de trahisons de la part des Leterme, Di Rupo &Co ces derniers verront-ils les suppliques qui leur sont constamment adressées remplacées par des cris de colère ?


Les seuls hommes politiques qui peuvent réellement réagir sont ceux qui défendent la majorité de la population, qui défendent les travailleurs et leurs familles sur cette question comme sur d'autres (l'inaction des politiciens face à la crise environnementale rappellera à beaucoup de militants syndicaux l'absence de mesures autres que cosmétiques sur la question du pouvoir d'achat). De tels élus ne sont aujourd'hui pas présents au parlement.


Le prochain pas à poser - pour les défenseurs de l'environnement comme pour les travailleurs qui luttent pour le maintien de leurs emplois et pour des conditions de travail et de salaires décentes - c'est de construire un parti qui relaye les revendications qui émergent des luttes autour de la seule véritable force capable de changer la société. Le prochain pas pour chacun de nous, dans le camp des travailleurs et des opprimés, est de construire un parti syndical avec et autour de la base des syndicats, un parti des travailleurs.


Les lecteurs de ce site ou de notre journal savent que pour nous il est clair que la responsabilité de la crise environnementale se trouve chez ceux qui décident de la manière dont la production est organisée dans la société. Nous ne voulons pas culpabiliser ceux qui n’ont de toute façon rien à dire sur la manière dont les choses sont produites. Le fait est que la soif de profit à court terme qui caractérise le capitalisme nous conduit bien tous à notre perte, que ce soit en termes d'emploi, de salaire, d'environnement, de pression sur les individus, etc.


Ce fait devient limpide pour un nombre croissant de personnes, mais il est à regretter que ce lien évident n'ait pas été mis en lumière, que beaucoup considèrent encore que la crise économique et la crise environnementale sont des phénomènes distincts. En définitive, nous n'aurons résolu ces problèmes et bien d'autres encore que d'une seule manière: en ayant détruit le capitalisme avant qu'il n'ait détruit la planète pour bâtir une société socialiste, démocratiquement planifiée.


Beaucoup peuvent considérer que c'est un objectif lointain, mais on verra incomparablement plus rapidement arriver une telle société que d’assister à une prise en charge conséquente de la question environnementale de la part de politiciens vendus aux grandes entreprises.

samedi 6 décembre 2008

Biodiversité: En Belgique, un tiers des espèces vivantes sont menacées de disparition

23.000 espèces végétales et animales sont recensées en Belgique. Parmi elles, plus d’une sur trois risquent de n’être plus que des souvenirs dans un avenir que l’on pense toujours à tort trop lointain. Pourtant, c’est bien à court terme que se situe le danger, qui n’est d’ailleurs pas sans incidences pour l’homme…


La nouvelle n’est pas récente (1), elle vient en fait d’un rapport fortement pessimiste du service de statistique du SPF Economie rendu public en juillet de cette année. On y apprend que sur les 7 espèces de reptiles connues dans notre pays, 5 sont menacées, tout comme 9 espèces d’amphibiens (sur 15), 23 espèces de mammifères (sur 64), 31 espèces de libellules (sur 64), 55 espèces de papillons (sur 91), 30 espèces de poissons (sur 128) ou encore 42 espèces d’oiseaux (sur 171). Quant aux plantes, la situation est tout aussi préoccupante : 420 des 1.460 plantes supérieures (c’est-à-dire les arbres, espèces à fleur,…) sont en danger.


Les causes sont multiples : la diminution de la végétation ou des sites favorables à la reproduction, la dégradation des cours d’eau et la pollution sous toutes ses formes. Bien évidemment, cette situation ne concerne pas que la Belgique. Selon l’Union mondiale pour la Nature (UICN), sur les 44.838 espèces vivantes surveillées, 16.928 sont qualifiées de menacées en 2008. Pour donner une idée de la dynamique du processus en marche, 16.306 espèces étaient ainsi qualifiées en 2007...


Certains cyniques pourraient se dire : en quoi cela peut-il nous concerner ? C’est que les différentes espèces vivantes ne sont pas là uniquement pour le plaisir des yeux. Bien loin de l’image dénigrante des bestioles sauvages improductives, en filtrant l’eau, en purifiant l’air ou en fertilisant les sols, toutes les espèces nous rendent d’immenses services dont nous n’avons bien souvent tout simplement pas du tout conscience. Comme nous l’avons déjà mentionné sur ce site (voir notre brochure sur la crise environnementale : Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète !), certains scientifique ont fait une estimation chiffrée des services innombrables rendus par la nature qui s’élève à 33.000 milliards de dollars, c'est-à-dire autour du double de la richesse mondiale.


Toute l’attention de la presse est principalement focalisée actuellement sur la crise économique mondiale qui se développe. Mais il faut aller jusqu’au bout de l’analyse de cette crise : le mode de production capitaliste n’a pas des incidences que sur l’économie. La soif de profit à court terme est également un immense danger pour la planète et briser ce système d’exploitation de la Terre et des hommes est une absolue nécessité.


Le Soir du 5 et 6 juillet 2008, Une espèce sur trois en sursis

vendredi 5 décembre 2008

Après le nouveau FN, une nouvelle scission

Le Front National a indéniablement ses points forts. Le parti francophone d’extrême-droite a une histoire de scissions et de disputes internes comme nul autre ne peut s’en vanter. Le Front National « rénové » ne renie pas cette tradition. Après le départ de Delacroix, un nouveau président devait être élu, ce qui a été prétexte à une nouvelle scission.


Delacroix en Féret


Après la disparition du président Féret (pour cause de détournement des moyens de son parti pour la construction d'une villa au sud de la France notamment), son successeur Michel Delacroix a dû rapidement débarrasser le plancher. Delacroix avait il y a quelques temps été poursuivi pour possession d'armes et n’était pas connu pour tenir des propos particulièrement doux. Pourtant, il affirmait vouloir rénover le parti en un parti d’extrême-droite moderne. Mais après qu’une vidéo de lui chantant une chanson violemment anti-juive avec un membre du conseil du CPAS de Malines pour le compte du Vlaams Belang ait été publiée, il a dû quitter ses fonctions.


Après le départ de Delacroix (qui reste toutefois parlementaire et membre du bureau de parti du FN), il fallait trouver un nouveau président. Deux candidats ont émergé : le responsable financier du FN, Huygens, et un candidat de l'aile wallonne du parti, Petitjean. Huygens a eu la préférence de la plupart des chefs du parti dont le bruxellois Patrick Sessler, qui tire de plus en plus les ficelles au FN. Ce dernier serait aussi favorable à un arrangement avec le Vlaams Belang, selon l’édition d’hier du quotidient flamand De Morgen. Ce journal affirme que Filip Deman a obtenu un mandat du VB pour travailler en coulisse à la « modernisation » du FN. Le nationalisme belgicain du FN ne semble apparemment pas former un obstacle pour faire notamment des conventions électorales à Bruxelles avec l’extrême-droite nationaliste flamande.


Avant les élections pour la présidence du FN (à laquelle seulement une vingtaine de personnes ont eu l’opportunité de participer) Petitjean a été menacé par des inconnus. Sur les murs de son habitation à Pont-à-Celles (près de Charleroi), le grafitti suivant a été inscrit : “FN, si tu allumes la flamme, je suis là pour l’éteindre.” Selon Petitjean, cette même phrase figurait dans un mail qui lui a été envoyé par un membre de l'entourage de Sessler. Ensuite, une vitre de sa façade a volé en éclat. L'ordre et la discipline ne sont pas des notions vides de sens pour l’extrême-droite.


Lundi dernier, le bureau de parti du FN s'est déroulé dans un certain chaos. 16 personnes étaient présentes et Huygens a finalement été élu à l’unanimité. À un moment où le parti a perdu ses dotations - alors que le FN dépend à 98% de ces dotations - il n'a pas semblé être une mauvaise idée d’élire président le responsable financier du parti…


Le soutien unanime pour Huygens ne représentait toutefois pas 16 voix, mais seulement 11. Cinq membres du bureau de parti sont partis avant le vote, dont les parlementaires wallons Charles Petitjean et Charles Pire. Ces derniers veulent fonder un nouveau parti, la « Fédération wallonne du FN », à ne pas confondre avec la fédération wallonne du FN de Huygens. Tous disent être contre l'idéologie totalitaire, dont le national-socialisme, sur lequel la direction du FN continue à se baser. Qu'eux-mêmes aient fait durant plusieurs années partie de cette direction du FN ne rentre visiblement pas en ligne de compte.


Donc, 11 des 20 membres du bureau ont soutenu le nouveau président, dont Michel Delacroix lui-même. Mais d’autres problèmes se sont encore ajoutés à tout cela. A côté des problèmes financiers du parti, différents scandales ont émergé, dont l’inculpation du parlementaire Borbouse pour violence conjugale (ce qui, convenons-en, le fait plutôt mal dans un «parti de la famille»). Un collaborateur de ce Borbouse a été condamné en 2000 pour fraude (ce qui n’est pas une bonne chose dans un parti qui veut lutter contre la criminalité).


Ces nouveaux développements au FN sont le résultat de la position étrange dans laquelle ce parti se trouve. Sur base de l'exemple du grand frère français, le FN obtient des scores électoraux non négligeables (à concurrence de 7% à 8%) mais, en même temps, le FN belge ne dispose d’aucune structure solide ou de cadre de parti développé qui pourrait éviter que les disputes internes ne soient la norme plutôt que l'exception. Le FN vit en d'autres termes au dessus de ses moyens et en paye le prix fort. Il lui est impossible de se développer en un parti qui dispose de suffisamment de cadres et de militants pour pouvoir inverser le cours des choses. Le FN veut se diriger dans cette direction, mais beaucoup de temps et de crédit ont été perdus. Cela ne signifie toutefois pas qu’aucun espace n’existe pour une formation d’extrême-droite du côté francophone du pays. Bien au contraire, comme le démontre le fait que sans véritable projet, le FN réussit déjà à obtenir autour de 10% dans certaines villes.


Pour les antifascistes, la vigilance reste de mise. Nos dernières actions contre la venue de Le Pen à Bruxelles ou contre la tentative du FN d’organiser un meeting électoral à Molenbeek (tentative tombée à l’eau comme Patrick Sessler n’a pas pu trouver de salle, en accusant ensuite la « loi de la rue » imposée par le MAS/LSP et Résistance Internationale), étaient des mobilisations justifiées et importantes pour éviter que le FN ne puisse faire ses premiers pas pour se développer en un parti de cadre. Nous avons également participé le 1er mai dernier à Charleroi à une manifestation contre la tentative du groupuscule Nation d’organiser son propre rassemblement à l’occasion du 1er mai. La période à venir connaîtra encore des actions et des campagnes antifascistes. Participes-y aussi !

dimanche 30 novembre 2008

Protestation de masse contre les mesures anti-LGBT aux USA

Il y a deux semaines, dans presque toutes les villes des États-Unis, des actions de protestation ont eu lieu contre l'interdiction du mariage homosexuel en Californie. Des centaines de manifestations à travers tous le pays ont attiré des centaines de personnes. Les organisateurs parlent d'un million de personne! C'est un chiffre énorme pour un thème comme les droits homosexuels. Il y a eu des actions dans les 50 états du pays. Aussi, le mois prochain divers actions auront lieu pour protester contre les discrimination homophobes que subissent des millions de personnes à travers le monde.

Plus d'infos, de photos, de rapports ==> jointheimpact.com

Video de la campagne aux USA:










vendredi 28 novembre 2008

26/03: MANIFESTATION ANTIFASCISTE A LOUVAIN

La lutte contre le fascisme continue!

Le 07 octobre EGA-Gand et plusieurs groupes de gauche, organisaient une action contre le débat des étudiants d’extrême droite du NSV. Cela a mené à un blocage paisible de 300 étudiants qui ont empêché l’accès à Filip Dewinter, et à sa garde violente (le groupe condamné Voorpost) et le NSV, aux auditoires.


Par Michael (Etudiants de Gauche Actifs - Gand)


Par cela, les antifascistes ont réussi à éviter que les portes de l’université s’ouvrent aux organisations fascistes, qui les auraient utilisées comme tremplin pour la haine raciale. Si cela s’était passé, l’espace d’ouverture de l’université comme endroit où tout le monde, quelle que soit sa religion, orientation sexuelle, couleur de peau ou culture, peut se déplacer librement, aurait été pris en otage par un groupuscule de marginaux violents.


Cette action a été rendue possible par notre action conséquente vis-à-vis des fascistes, et la lutte contre eux. Nous avons toujours dit ne pas vouloir donner un forum aux fascistes, ni dans nos universités, ni dans les rues. L’année passée nous avons mené une campagne à Gand pour la manifestation anti-NSV. Plus de 1200 étudiants ont envahi les rues, pour démontrer qu’ils n’acceptent pas un défilé fasciste en rue, et ne tolèrent ni leur violence ni leur racisme. C’est sur cette base que les étudiants ont pensé qu’un blocage était aussi possible. L’antifascisme ne se résume pas à une action, c’est la construction réelle d’un rapport de force.


Cette lutte est aussi politique. Les mesures néolibérales et asociales de tous les partis traditionnels, mesures ayant rapportés des millions aux capitalistes, ont mené à un mécontentement profond parmi la population. Avec sa stratégie du diviser pour régner l’extrême droite a pu en profiter. Une résistance contre l’extrême droite doit aller de paire avec une opposition de gauche contre la politique antisociale.


Dans cette perspective, nous organisons la manif anti-NSV, le 26 mars à Louvain. Pour démontrer qu’à Louvain aussi une grande majorité des étudiants peuvent rentrer en action contre la violence fasciste, et de plus en plus lient celle-ci à la politique antisociale.

Italie: Le mouvement de masse contre les attaques contre l'éducation continue

« Nous ne payerons pas la crise ». C'était le slogan principal aux lèvres des 200.000 étudiants universitaires ou du secondaire qui ont marché dans les rues de Rome le 14 novembre. « Si elles bloquent notre futur, nous bloquerons la ville » ont-ils criés. Et c’est exactement ce qui s’est passé.

Christine Thomas, Lotta (CIO-Italie) Article publié en anglais le 18 novembre

Ils étaient venus de partout en Italie - du nord, du centre, du sud et des îles - pour participer à la dernière action de masse dans la « vague » de protestations étudiantes qui a balayé l'Italie. Des milliers de personnes qui n’ont pas pu participer à la manifestation de Rome ont participé aux manifestations locales. Même les étudiants Erasmus ont protesté à l'étranger à Paris, à Londres, à Madrid, à Bruxelles et ailleurs.

Le 14 novembre était également le jour d'une grève nationale pour les universités et les chercheurs. 100.000 lecteurs, chercheurs, membres du personnel techniques et administratif, bon nombre d'entre eux « précaires », ont participé à une manifestation parallèle à Rome organisée par deux des principales fédérations syndicales, la Cgil et de l'Uil.

Un movement de masse

Ce mouvement énorme, le plus grand dans l'éducation depuis plus de 20 années, s’est développé contre les réformes de ‘Gelmini’ qui signifient des coupes budgétaires, des pertes d’emploi et la privatisation massive des écoles primaires jusqu’aux universités. Ce mouvement s’est développé depuis plus d'un mois maintenant avec des étudiants et des parents occupant des écoles et des universités et des classes se déroulant au milieu de places pour clarifier et populariser ce que ces réformes veulent vraiment dire.

Quand le premier ministre Silvio Berlusconi a menacé d’envoyer les forces de l’ordre pour expulser les étudiants impliqués dans les occupations, les protestations se sont répandues de plus belle. Cependant, l'intimidation et la répression dans les écoles a eu pour conséquence que ce sont maintenant principalement les étudiants qui continuent les occupations. Mais des dizaines de milliers de lycéens participent aux manifestations locales et nationales.

Lotta, le groupe du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) en Italie, a appelé à une grève générale nationale de 24 heure pour lier ensemble les étudiants, les parents et les travailleurs de l’enseignement avec les autres secteurs publics et les travailleurs du secteur privé qui sont également sous attaque de la part du gouvernement Berlusconi. Avec l’aide de militants du CIO issus d'Allemagne, d'Irlande, et d'Angleterre, nous avons vendu des exemplaires de notre journal à la manifestation étudiante et distribué des milliers de tracts expliquant comment ces attaques sont enracinées dans la crise économique et soulevant la nécessité d'une alternative de masse anticapitaliste.

Grève générale

Au cours du mois passé, en plus de la grève nationale des universités, des travailleurs du secteur public ont été impliqués dans des grèves régionales et dans une grève nationale contre leur dernière offre de salaire ; les syndicats de la base ont organisé une grève qui a mobilisé 2 millions de travailleurs; 1 million de travailleurs et d'étudiants ont marché à Rome le jour d'une grève nationale des écoles ; les travailleurs du secteur des transports ont bloqué les villes dans une grève nationale sur des questions salariales ; les travailleurs de la distribution ont participé à une grève nationale, toujours sur des questions de salaire, et des grèves sauvages ont paralysé la ligne aérienne Alitalia en protestation aux milliers de pertes d’emploi et aux attaques contre les conditions de travail.

Maintenant, il est clair que « l’automne chaud » va devenir un « hiver chaud ». Sous la pression du mouvement, particulièrement dans le secteur public et chez les métallos qui avaient également appelé à leur propre grève nationale en décembre, la principale fédération syndicale, la Cgil, a été forcée d'appeler à une grève nationale pour le 12 décembre.

Vers l’avant

Des comités de lutte devraient maintenant être formés dans chaque école, université et lieu de travail pour mobiliser pour la grève et pour assurer la participation la plus large possible. Les représentants de ces comités devraient se réunir à des niveaux locaux et nationaux pour discuter de la manière de poursuivre le mouvement après la grève.

Le premier gouvernement de Berlusconi a été jeté dehors en 1994 par une grève de masse contre ses attaques sur les pensions et les soins de santé. Mais ceci soulève la question d'une alternative politique. Le parti d'opposition principal, le capitaliste Parti Démocratique, a aussi mené des attaques dans l'éducation, les soins de santé et les pensions quand il était au pouvoir. Le PRC (Parti de la refondation communiste), tout en soutenant le mouvement de l'éducation, a été discrédité par sa participation au gouvernement avec le PD au niveau national et local.

En faisant des comparaisons avec le mouvement étudiant de 1968 (qui en Italie a été le prélude à un mouvement ouvrier de masse), la presse a décrit les étudiants impliqués dans la « vague » comme apolitiques. Mais les slogans et les revendications contre la privatisation et pour un enseignement public sont clairement politiques. Ce sont les partis traditionnels que les étudiants rejettent dans une situation où il n'y a aucun point de référence idéologique de masse du côté gauche.

Potentiellement, ce mouvement peut être la base pour la construction d’un parti de masse anticapitaliste des travailleurs et de la jeunesse en Italie. Il pourrait également aider à remettre à l’avant la combativité communiste du PRC, bien que ce ne soit pas certain.

mardi 25 novembre 2008

France: “Réforme” des lycées de Darcos: Toujours plus d’inégalités, toujours moins de postes de profs!

Depuis quelques semaines Darcos multiplie les discours pour nous présenter sa réforme du bac. Les éléments de cette réforme sont dévoilés au compte goutte, le ministre de l'éducation craignant un nouveau mouvement lycéen. Cette réforme supprime les filières et instaure un "bac" unique. Le lycée fonctionnera sur le modèle de l'Université avec une année divisée en semestres et un enseignement organisé en modules, il n'y aura donc plus de classes fixes, mais des groupes de module plus ou moins grands, ce qui ouvre la voie à la possibilité de cours de type magistraux comme à l'université avec un très grand nombre d'élèves. Cela amènera forcément à des suppressions de postes.

Le bac sera remplacé par une "carte scolaire" où seront comptabilisés tous les modules validés par l'élève durant sa scolarité. On ne sortira plus avec un diplôme national : chacun aura un bac différent. La sélection à la sortie du lycée se fera alors en fonction des options qu'aura suivi le lycéen. Or celles-ci seront plus nombreuses et variées dans les lycées des beaux quartiers puisque 15% des heures seront choisies par le lycée lui même en fonction des moyens dont il disposera…

La sélection interviendra aussi plus tôt puisque chaque lycée pourra fixer lui-même ses propres critères de recrutement pour les options. C'est dans cette logique que le gouvernement prévoit la création des "lycées de l'excellence" dans les banlieues auxquels n'accéderont que les élèves qui se seront montrés "méritants" au collège. Ce n'est pas ça qui va réduire les inégalités, car celles-ci sont la conséquences de conditions sociales et économiques difficiles créées par le capitalisme. Ces lycées auront soi disant plus de moyens mais ce sera surtout pour cacher que les autres en auront de moins en moins.

Une "réforme" pour accompagner les suppressions de postes

Dans le même temps, 13500 suppressions de postes sont annoncées dans l'Education Nationale et ce alors que le nombre d'élèves excède maintenant souvent 35 par classe. Pour rendre possible ces suppressions, la réforme prévoie une baisse du volume horaire qui passera à 27h d'enseignement par semaine (au lieu de 32h actuellement). Ça se traduira par un appauvrissement des programmes et par une intensification du rythme de travail. De plus le gouvernement déclare souhaiter rendre le redoublement "anecdotique" (ce qui voudra dire rendre plus facile de virer les lycéens de plus de 16 ans…). Le prétexte c'est que ça coûterait cher à l'Etat. Et dans les faits, ça va permettre de supprimer toujours plus de postes.

Toutes ces attaques visent à favoriser une élite qui accédera aux meilleurs lycées, suivra les bonnes options et dont le diplôme aura plus de valeur que celui des autres qui devront se contenter d'une éducation minimale dans des conditions toujours plus dégradées. Ce que veut le gouvernement, c'est continuer à avancer vers une privatisation de l'Education. D'un côté, ceux qui auront les moyens de se payer des cours de soutien : les entreprises privées qui donnent des cours de soutien vont s'en mettre plein les poches. De l'autre, les plus modestes quitteront le système scolaire avec une formation minimale et un diplôme sans vraie valeur, ou sans diplôme tout court.

C'est la même idée que celle qui a conduit à la suppression des BEP et au passage en trois ans au lieu de quatre des Bac Pro.

Organiser la lutte contre cette nouvelle attaque de Darcos

La réforme des lycées, si elle passe, va changer en profondeur les conditions d'étude et aggraver la sélection sociale. Le but de Sarkozy et de Darcos, c'est de mener une politique au service des riches. Dans le système où nous vivons, le capitalisme, cela veut dire, pour ce gouvernement, que les services publics doivent devenir des sources de profit, être "rentables". Avec la crise, cela veut dire des attaques encore plus fortes contre les services publics, notamment la Santé ou l'Education.

On peut stopper cette réforme en s'organisant dès maintenant. Les lycéens de la Gauche révolutionnaire proposent à tous ceux et à toutes celles qui le souhaitent de préparer la lutte avec nous : réunions-débats pour discuter de comment lutter, distributions de tracts, préparation des prochaines grèves… On sait aussi que les autres années, il a manqué un véritable mouvement d'ensemble pour gagner contre ce gouvernement. Il faut donc préparer une lutte massive. Pour réellement empêcher cette mesure, il faudra un mouvement d'ampleur, lycéens et personnels, tous ensemble. C'est dans ce sens là que nous voulons aller.

Lycéens, ensemble avec les étudiants et les travailleurs

La "réforme" des lycées n'est pas une mesure à part. Elle s'inscrit dans le cadre de toute la politique de Sarkozy et du système qu'il défend, le capitalisme. C'est toute cette politique qu'il faut bloquer : il faudra une lutte commune, lycéens, étudiants, travailleurs du public et du privé. On ne devra pas hésiter à rejoindre des secteurs qui se mettraient en lutte. Une journée de grève tous ensemble permettrait de vraiment construire le rapport de force contre ce gouvernement.

Les lycéens de la Gauche révolutionnaire, luttent pour une éducation de qualité, gratuite, accessible à tous et toutes.

25 élèves par classes maximum ! Embauche du personnel nécessaire.

Zéro suppressions de postes !

Pour de vrais droits démocratiques dans les lycées : droit de nous réunir, de nous organiser, sans contrôle de l'administration.

Pour une lutte d'ensemble, jeunes et travailleurs, contre la politique de Sarkozy !

Si toi aussi tu souhaites préparer la mobilisation contre la loi Darcos, n'hésite plus : contacte nous ! Rejoins nous !

Sarah Ladam

dimanche 23 novembre 2008

La campagne contre le coût élevé des études est lancée

Ce samedi 15 novembre, quelques 200 jeunes ont donné le coup d'envoi de la campagne “Respact”. Cette campagne veut organiser en avril une grande manifestation nationale contre le coût toujours croissant des études. La journée Respact a été organisée par une plate-forme d'une trentaine d'organisations syndicales et politiques. Nous soutenons cette campagne et avons activement participé à la journée Respact. Nous y avons organisé trois ateliers, y avons tenu un large stand d'information et sommes intervenus dans diverses autres discussions.

Par Mathias (Gand)

Les Etudiants de Gauche Actifs, l’organisation étudiante du MAS, participent à la campagne Respact parce que nous nous opposons à la hausse ininterrompue du coût des études et à la casse des services aux étudiants. Une étude de la FEF (Fédération des Etudiants Francophones) parue en septembre 2007 a calculé qu'une année d'études coûte entre 7.200 et 12.000 euros pour chaque étudiant. Entre temps, il ne fait aucun doute que cette contribution va encore augmenter. De plus en plus de jeunes doivent trouver un job afin de pouvoir payer leurs études.

Face au manque de moyens, nous revendiquons la hausse des dépenses publiques pour l'enseignement à hauteur de 7% du PIB. Nous pensons qu'une campagne ne doit pas se limiter à la hausse du minerval, mais doit au contraire s'intéresser à tous les facteurs qui contribuent à la hausse du coût des études (et donc au loyer des kots, au prix des syllabus, du transport,...). De même, la pénurie de logements publics à prix abordable ou la poursuite de l'augmentation du coût des transports publics (le Go Pass à 50€ au lieu de 46 à partir de février !), sapent le pouvoir d'achat des jeunes. Un mouvement contre la hausse du coût des études doit aller de pair avec le mouvement pour le pouvoir d'achat. Après tout, aussi bien les jeunes que les travailleurs ressentent les conséquences de la politique néolibérale. Une lutte d'ensemble est nécessaire afin d'obtenir des changements.

Le programme de Respact, pour sa journée du 15 novembre, était selon nous trop restreint. Il faut également mettre en avant des réponses collectives sur des sujets tels que le logement, le transport, la culture, l'alimentation... qui rejoignent les actions pour plus de pouvoir d'achat qui ont été soutenues par des centaines de milliers de travailleurs tout au long de l'année écoulée. Il est donc aussi dommage que la campagne Respact a laissé passer l'occasion de démarrer en conjonction avec l'action de la CGSP-VUB contre les économies de Vandenbroucke, qui a eu lieu trois jours plus tard.

Une campagne comme Respact a un potentiel énorme, mais ne peut pleinement le saisir que si elle dispose d'une participation active des étudiants et des travailleurs. A l'heure actuelle, Respact se cantonne trop à un fonctionnement sur base des organisations qui collaborent déjà au projet. Pour pouvoir construire Respact, il sera nécessaire d'impliquer dans la campagne des couches plus larges d'étudiants et de soutenir des actions telles que celle de la délégation de la CGSP-VUB.

EGA lors de la journée Respact :

Les Etudiants de Gauche Actifs ont organisé trois commissions lors de cette journée:

* la lutte contre la marchandisation de l'enseignement et une réponse socialiste
* un atelier sur la lutte pour plus de moyens pour l'enseignement avec pour orateur Jo Coulier de la CGSP-VUB
* un atelier sur la lutte des boursiers pour un salaire égal pour un travail égal, ainsi que sur la recherche à l'université, avec pour orateur Jon Sneyers de la CNE-KULeuven, lequel a mené une campagne fructueuse autour de ce thème, obtenant ainsi une hausse de salaire pour les chercheurs !

mercredi 19 novembre 2008

Bruxelles : Evacuation violente de sans-papiers

Hier matin, à Bruxelles, plusieurs centaines de sans-papiers qui occupaient les anciens locaux d’Electrabel chaussée d’Ixelles ont été expulsés manu militari par la police, à la demande du bourgmestre d’Ixelles Mr Decourty (PS).


Par karim


Une petite vingtaine de personnes ont été arrêtées. La mobilisation de soutien (étudiants, ou personnes impliquées dans les mouvements de soutien aux sans-papiers) s’est faite dans l’urgence et a permis d’empêcher les détenus de se faire emmener au commissariat, et par la suite d’être relâchés. Evidemment, cette expulsion implique qu’à nouveau ces centaines de sans-papiers se retrouvent à la rue avec leurs enfants et doivent chercher à tout prix un nouvel endroit pour se loger et organiser leur lutte.


De plus, contrairement aux dires de Mr Decourty, la police a mené cette intervention de manière violente. En effet, plusieurs sans-papiers ont été tabassés à l’intérieur des locaux et sont ressortis saignant au visage, des énormes bleus sur le dos,… Les militants venus en soutien ont aussi eu à faire avec les policiers survoltés qui, à plusieurs reprises, se sont déchainés sur des petits groupes de manifestants.


Les responsables de cette situation sont les partis traditionnels et leur politique raciste envers les sans papiers. Le bourgmestre et la police ont participé pleinement à cette politique en délogeant les sans papiers. En effet, les Decourty and Co du PS par exemple s’arguent de soutenir la cause des sans-papiers mais dans la pratique, ils appliquent sans aucun problème la politique répressive dictée par le gouvernement. A aucun moment nous ne les avons vu auprès des sans-papiers ni même leur permettre d’organiser leur lutte dans des conditions décentes sur le terrain de leur commune.


D’autre part, nous tenons à être critiques vis-à-vis de la manière dont l’UDEP organise les sans-papiers lors des dernières occupations. La désorganisation au sein de l’occupation de la chaussée d’Ixelles était évidente. Après plus de deux semaines d’occupation, aucune initiative n’avait été prise pour faire connaitre les raisons de l’occupation aux habitants du quartier et ainsi construire le soutien.


Selon nous, une occupation doit aller de paire avec une mobilisation dans le quartier. La construction d’un rapport de force au sein de l’ensemble de la population des environs est plus que nécessaire pour permettre d’éviter ce genre d’expulsion et obtenir une victoire. Pour cela, les personnes qui occupent et celles qui les soutiennent doivent s’organiser pour élargir la mobilisation. Venez discuter avec nos militants !!



Reportage photos de la mobilisation

samedi 15 novembre 2008

15 NOVEMBRE RESPACT-DAY

EGA participe à la campagne « Respact » pour une baisse des coûts directs et indirects des études dans l’enseignement supérieur, à l’initiative de la Fédération des étudiants francophones (FEF) et de son équivalent néerlandophone (VVS). Le 15 novemebre Respact organise une conférence nationale à L’ULB qui sera suivi de concert


Par les Etudiants de gauche Actifs, notre organisation étudiante


Lors de la journée, il y aura plusieurs ateliers de 12H à 15H. Voici les 3 ateliers qu’EGA conseille:

  • "Du modèle de financement input vers le modèle output. Comment résister contre les coupes budgétaires dans l’enseignement supérieur flamand voulu par Vandenbroucke ?" Ateliers-débat avec Jo Coulier, le délégué principal de la CGSP VUB qui organise l’action du 18 novembre.

Le plan de Vandebroucke a introduit le modèle output (un financement par élève ayant réussi l’année et non par élève qui commence l’année). Avec un financement “output”, les universités et les hautes écoles vont surtout s’orienter vers les étudiants dont les chances de réussite sont les plus grandes.


La voie est ainsi ouverte à un enseignement à deux vitesse: d’un côté des institutions de pointe accessibles aux surdoués et aux étudiants riches, de l’autre des institutions de second rang pour la majorité des étudiants, avec moins de subsides.Aujourd’hui il entend ne pas tenir ses promesses et veut que l’indexation des budgets pour l’année prochaine soit limitée à 1,9% alors qu’elle devrait être de 3,34%. Pour la VUB cela représente une perte nette de 2 millions d’euros sur le budget de l’année prochaine, ce qui signifie qu’une cinquantaine d’emplois seront menacés de disparaître. Pour des institutions plus grandes comme l’université de Gand la facture s’élèvera à plusieurs dizaines de millions d’euros de perte.

  • "Stop à la commercialisation de l’enseignement ! Pourquoi un salaire étudiant est nécessaire contre l’augmentation des coûts des études ?" Ateliers-débat avec Etudiants de Gauche Actifs.

  • "Un salaire décent pour un travail décent! Pourquoi une campagne pour l’harmonisation (vers le haut !) des salaires des doctorants?" (seulement en néerlandais). Ateliers-débat avec Jon Sneyers, militant LBC et initiateur de la pétition des chercheurs boursiers IWT de la KULeuven. http://www.cs.kuleuven.be/iwtpetitie/


Un programme socialiste contre l’augmentation du coût des études !



  • Stop à la commercialisation de l’enseignement !
  • 7 % du PIB pour l’enseignement dont 2% pour l’enseignement supérieur !
  • L’abolition de toute forme de droits d’inscriptions (matériel inclus)
  • Des investissements publics pour des kots à prix abordable pour tous ! Un plan public de construction massif de logements sociaux de qualité !
  • Stop aux privatisations de nos restaurants ! Des repas de qualité à prix démocratiques !
  • Abolition de la TVA sur les produits de première nécessité!
  • Pour un accès gratuit à la culture ! Les multinationales hors de la culture et des loisirs !
  • Pour un service public national de santé sous contrôle des travailleurs et des consommateurs! Pour la nationalisation de l’industrie pharmaceutique afin que seuls les meilleurs produits soient vendus à prix abordable !
  • Un salaire étudiant qui rend l’enseignement supérieur accessible aux enfants de travailleurs !
  • Un enseignement gratuit et de qualité pour tous !
  • Abolition des intérêts notionnels et des autres cadeaux néolibéraux aux patrons !
  • Pour un impôt sur les grandes fortunes !
  • Pour une répression sévère de la fraude fiscale !
  • Les patrons ont sacrifié nos entreprises à leur soif de profits, la collectivité doit contrôler elle même l’économie en nationalisant les secteurs clés comme les secteurs bancaire, énergétique, alimentaire,… pour que ceux-ci soient orientés en fonction des besoins, pas des profits.
  • Une société socialiste sous le contrôle démocratique des organes des travailleurs et de leurs familles !

mercredi 12 novembre 2008

Le nouveau FN - Le même vieux racisme

Suite au renvoi de l'ancien président à vie du Front National, le Dr.
Féret, le parti néofasciste avait fièrement prétendu être intégralement
rénové. Le nouveau président était alors Michel Delacroix, une figure
également controversée chez laquelle on avait trouvé des armes il y a
quelques années à peines. Aujourd'hui, Delacroix réapparait à nouveau
dans les médias pour avoir chanté une chanson antisémite nauséabonde.



Le film dans lequel nos deux néonazis en herbe se sont amusés en
souvenir des camps de la mort a été divulgué dans le cadre du divorce
de Delacroix. Cette chansonnette, Delacroix l’a poussée en compagnie de
Luc Vankeerbergen, moins connu du côté francophone, un membre du
conseil du CPAS de Malines pour le compte du Vlaams Belang. Cela
confirme bien que les liens entre le Front National belgicain et le
Vlaams Belang nationaliste ne sont pas aussi distendu que ce que l’on
pourrait croire…
Pour les élections, les deux partis d’extrême-droite se sont
même arrangés pour se répartir les communes bruxelloises selon le taux
de francophones et de néerlandophones, histoire de ne pas se déranger
mutuellement. Patrick Sessler, un des leaders du FN, a d'ailleurs été
très actif au Vlaams Belang. Sessler a aussi été prit en train de faire
le salut nazi sur la tombe du dictateur fasciste espagnol, Franco.
Ce qui les rassemble, au-delà des petites amitiés, c’est leur
nationalisme et leur haine des étrangers. C’est ainsi que Vankeerbergen
et Delacroix se sont retrouvé à chanter une petite chanson sur la Shoah
sur l’air de «L’eau vive» de Guy Béart: "Ma petite juive est à Dachau, elle est dans
la chaux vive. Elle a quitté sont ghetto pour être brûlée vive."
Le parlementaire du FN Cocriamont avait déjà avoué auparavant qu'il
était négationniste (visiblement, l’existence et la taille des camps
d’extermination et de concentration sont des sujets de dispute entre
les deux zozos).
Le Front a mit Delacroix à la porte, mais il reste toujours
parlementaire. Au Vlaams Belang, Vankeerbergen a tout de suite suivi le
même chemin.
Le "renouveau" du FN est juste une utopie, à balancer à la
poubelle au plus vite de même que ce parti. Il s'agit bien évidement
toujours de la même clique de racistes et de négationnistes qui, il y a
peu, considéraient encore Féret comme un Fuhrer. L'exclusion de Daniel
Féret était une condition pour tenter de débuter la formation d'un
noyau actif, d'un parti de cadre comme il en existe déjà un en Flandre.
Cela ne prend cependant pas. Le FN rénové n'arrive pas plus à
s'imposer que le vieux FN. Mais le Front ne frappe pas que par son
racisme et ses "accidents". Il frappe surtout et avant tout par sa
totale incapacité à offrir une réponse sérieuse aux problèmes sociaux
auxquels est confrontée une large couche de la population.

lundi 10 novembre 2008

Nouvelle occupation de sans-papiers à Bruxelles

Depuis une petite semaine, une grosse centaine de sans-papiers occupent à Bruxelles les anciens bâtiments d'Electrabel (place Fernand Cocq) à l'appel de l'UDEP. Ces bâtiments, laissés à l'abandon depuis quelques années, vont donc être utilisés afin d'organiser la lutte de ces sans-papiers dans les semaines à venir. Des activités politiques et culturelles sont en effet prévues et en cours d'organisation. Les sans-papiers présents sont bien sur en attente de toute solidarité possible venant des camarades du MAS comme d'autre militants et activistes syndicaux par exemple. Via notre site socialisme.be, nous essayerons de donner des rapports réguliers de l'avancement et des initiatives de ces camarades en lutte!


Karim (Bruxelles)


samedi 8 novembre 2008

Sans-papiers. Encore combien de sacrifices pour obtenir le droit de vivre décemment ?

Le 12 octobre, un jeune homme de nationalité serbe s’est suicidé au centre fermé de Vottem. parce que sa demande de séjour en Belgique avait été refusée. Ce geste de désespoir n’est pas isolé. Les grèves de la faim et autres actes de protestation se sont multipliés ces derniers mois.


Par Damien (Liège)


Les centres fermés sont des centres de détention destinés à préparer l’expulsion en brisant la résistance des sans-papiers. Au centre de Vottem, un psychiatre passe toutes les deux semaines et si quelqu’un souffre de troubles psychologiques ou tente de se suicider, il est directement envoyé au cachot 1 ! Ce régime carcéral appliqué à des innocents est évidemment très mal vécu. Un ancien médecin du centre de Vottem a déclaré en démissionnant : « J’ai travaillé dix ans dans l’humanitaire, dans des pays où les droits de l’homme étaient sans cesse violés. Je n’aurais jamais cru voir ici des violations des droits de l’homme organisées par le gouvernement de mon pays ! »


Comment expliquer cette situation? Les pays capitalistes développés tentent de réduire l’immigration à un gigantesque marché dans lequel il s’agit de choisir parmi une foule de demandeurs d’asile... non pas pour les aider mais pour les utiliser. Un peu comme on prendrait un torchon au magasin, en somme.


Pour les autres, il ne reste comme « solution » que leur renvoi après un séjour dans des centres fermés ou le travail au noir pour des patrons peu scrupuleux qui profitent de leur situation d’irrégularité pour les exploiter plus intensément qu’un travailleur en ordre. Les travailleurs sans-papiers sont les travailleurs les plus faibles dans notre pays. La manière dont ils sont traités par l’Etat et par les patrons illustre ce que serait le sort commun des travailleurs sans organisations pour les défendre : de simples outils dont la mort n’inquiète personne !


Nous défendons une politique complètement opposée, basée sur la solidarité en revendiquant la régularisation des sans-papiers comme condition indispensable pour unir les travailleurs locaux et immigrés dans nos pays. Nous défendons les conditions de salaires et de travail conquises par le mouvement ouvrier dans nos pays pour éviter que l’arrivée de travailleurs étrangers ne permette aux patrons de casser le marché du travail et la protection sociale. Nous soutenons les syndicats et les organisations populaires dans le monde néocolonial pour qu’ils puissent améliorer eux aussi les conditions de vie des populations locales.

lundi 27 octobre 2008

Festival anticapitaliste sur l’environnement


Lutter pour un monde viable, lutter contre le capitalisme

Durant plusieurs semaines, nous avons mené campagne à Anvers pour un festival anticapitaliste sur l'environnement qui s'est déroulé ce 25 octobre. Les nombreuses réactions positives que nous avons reçues indiquent à quel point ce thème vit parmi la jeunesse, de même que la recherche d'une alternative face au capitalisme en crise.

Par Emiel (MAS-Anvers)

Environ 60 personnes ont participé aux quatre ateliers consacrés à l'énergie, à la crise alimentaire, à la surpopulation et aux changements climatiques. Au meeting, 80 personnes sont venues écouter les orateurs de l’ASBL Ademloos (qui milite contre la liaison Oosterweelverbinding qui doit surplomber la ville), de Résistance Internationale et du MAS/LSP. Finalement, une centaine de personnes ont assisté au concert donné par trois groupes locaux.

Alors que la région d’Anvers fait face à une vague de licenciements, l'administration communale continue - contre l’avis de la majorité de la population - à soutenir son projet de prestige de la liaison Oosterweel, un mégaprojet de 2 milliards d'euros qui constitue en plus un danger pour la santé des riverains ainsi que pour la sécurité routière. Nous soutenons la résistance contre la construction de ce pont, cet argent serait bien plus utile dans les services publics. Avec ces 2 milliards d’euros, pourquoi ne pas instaurer la gratuité des transports en commun par exemple ? Ou encore investir dans des alternatives pour le transport de containers ?

Le fil rouge des discussions a indubitablement été l'impact de la crise économique sur la conscience des masses en matière d'environnement. Au fur et à mesure que la crise de ce système s’aiguisera, les conditions de vie des travailleurs seront attaquées. Les licenciements, les restructurations, la baisse du pouvoir d’achat,… donnent moins d’assise aux arguments uniquement moralisateurs. Pour nous, la lutte pour la préservation de l’environnement est partie intégrante de celle pour des emplois décents et pour de bonnes conditions de vie. Avec un capitalisme en crise, il faut s’attendre à des attaques plus dures de la part de la bourgeoisie sur ces terrains.

De la même manière qu’il n’existe pas de responsabilité individuelle pour la catastrophe écologique à laquelle nous assistons, les « choix individuels » ne représentent pas de solution. La baisse de la consommation conséquente à l’appauvrissement collectif et à la baisse de pouvoir d’achat ne mène ainsi en rien à une amélioration de la situation écologique. La lutte pour l’environnement ne doit pas être orientée contre les victimes du capitalisme, mais contre le système lui-même. Seul le profit est prioritaire dans le capitalisme, au détriment des travailleurs et de leur environnement. Nous voulons que cela change, nous voulons un système socialiste où les besoins de la majorité de la population sont prioritaires.

Un grand enthousiasme était présent à ce festival, qui s’et reflété dans les discussions sur l’alternative socialiste au capitalisme. De plus, nous avons fermement renforcé notre travail à Anvers et sommes rentrés en contact de nombreux jeunes dont l’un a déjà décidé de rejoindre notre parti. Toi aussi n’hésite pas, lutte avec nous pour un monde meilleur, un monde socialiste !







> Reportage photo


Quelques réactions de participants:

Trois personnes sont venues de Pays-Bas, dont Bas : « Pour moi, le plus intéressant a été le groupe de travail au sujet d'une vision socialiste sur l'énergie. L'orateur a particulièrement attiré mon attention. La discussion a parfois été technique, mais de façon claire. La discussion sur les particules fines au sujet de la liaison Oosterweel existe aussi à Tilburg. Là-bas, la teneur en particules fines du fait de la circulation des voitures est très élevée. »

Des membres et sympathisants venus de tout le pays étaient également présents.

Matthias (Gand) : « Je pense que la participation et le contenu des différentes discussions ont reflété clairement l'intérêt de cette thématique pour les marxistes. » Pablo, de Bruxelles, a de suite proposé d’organiser un événement similaire dans la capitale.

Giulano (Bruxelles) : « Le festival

anticapitaliste sur l’environnement lance notre campagne nationale autour de l'écologie. Nous participerons à la manifestation du 6 décembre à Bruxelles. Il était important d’organiser une journée semblable autour d'un thème qui vit fortement parmi la jeunesse et d’apporter des conclusions révolutionnaires, comme nous avons pu le voir. La catastrophe écologique ne peut pas être résolue dans le cadre du système capitaliste comme ce dernier ne considère que les profits à court terme. Les défis pour la planète qui se trouvent devant nous ne peuvent être résolus que dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée. »

Jonas (Gand) : « J'ai trouvé que ce festival était bien organisé. Les discussions ont été intéressantes et j’ai été frappé par le nombre de personnes que je n’avais jamais vu auparavant. C'est le signe que notre organisation grandit. »

Barbara (écolière, Gand) : « J’ai tro

uvé cela intéressant, surtout le dernier meeting sur la liaison Oosterweel, qui était une manière d’aborder la thématique concrètement. Mais l'environnement demande une solution mondiale. Pour cette raison, il est important de lutter pour le socialisme. »

Bien entendu, beaucoup de personnes venaient d’Anvers même. Nous laissons la parole à quelques uns.

Mara : « J’habite Merksem (où doit passer la liaison Oosterweel) et ai été fort interpellée par la discussion sur la liaison Oosterweel. La manière dont on traite ce sujet aujourd’hui est complètement folle. »

Laurent : « J’ai participé à l’a

telier sur le changement climatique et à celui sur l'énergie. À côté des introductions passionnantes, j'ai été frappé par la grande volonté de discussion dans la salle. Étant donné que je suis convaincu que la problématique environnementale a besoin de solutions collectives, il est essentiel que chacun fournisse sa contribution à cette discussion. A cet égard, je pense que les ateliers n'ont certainement pas manqué leur effet. »

Jarmo : "Je suis très content de ce festival anticapitaliste. Il nous a donné la possibilité de nous profiler comme des anticapitalistes conséquents et comme une organisation active sur un large éventail de terrains. Dans les ateliers et les discussions, notre position sur les solutions collectives à la place des écotaxes, entre autres, a été largement appréciée. Nous nous positionnons clairement face aux partisans des solutions individuelles qui affirment que nous portons tous la responsabilité

de la destruction de l’environnement. La participation, l'enthousiasme et la volonté de discussion - notamment sur la manière dont un petit groupe est en mesure de mobiliser un grand nombre de personnes moyennant des positions correctes – ont été frappants."

jeudi 16 octobre 2008

Des poursuites judiciaires contre celui qui veut imiter Hitler tandis que les concentrations de néonazis sont laissées tranquilles.

Stefan Wijkamp (41 ans), un sosie d’Hitler des Pays-Bas, a dû comparaître devant le juge pour avoir fait le salut hitlérien lors d’une réunion de Blood&Honour au cimetière militaire allemand de Lommel en mars 2007. Il est positif d’avoir réagi, mais la question est de savoir si Blood&Honour réussira sans problèmes à tenir son concert qui doit avoir lieu le week-end prochain dans notre pays. Ce ne serait pas la première fois…


Ces derniers mois, notre pays est devenu un lieu de rassemblement pour toutes sortes de rassemblements de néonazis d’Europe. Avec la régularité d'une horloge, des concerts ont lieu pour lesquels une mobilisation s’effectue dans tous les pays voisins.

A ces évènements, le salut hitlérien est souvent fait, ce qui semble n’être que rarement un problème pour la police. Elle est déjà bien contente que ces néonazis disparaissent ensuite vers leurs propres pays sans avoir fait trop de casse. La tactique de l’autruche face aux néonazis - se cacher la tête dans le sable en espérant leur départ rapide - ne produit toutefois pas le résultat escompté. Au contraire, le seul résultat est que les néonazis se dirigent davantage vers notre pays...

C’est suite à un pareil rassemblement de Blood&Honour, à l’occasion d'une commémoration de soldats allemands au cimetière de Lommel en mars 2007, que Stefan Wijkamp et Joop Glimmerveen ont dû comparaître devant le tribunal de Hasselt. C'est naturellement positif, mais c’est à chaque des figures marginales qui suscitent plus la pitié que la peur qui sont visées. Le noyau dur de Blood&Honour reste entre-temps à l’abri.


Wijkamp ne réussit à bénéficier d'attention que parce qu'il essaye de ressembler à Adolf Hitler, sa grande idole, en en copiant la coiffure, la moustache et en essayant même par moment de se lancer dans un discours en allemand. Il ne prêterait qu’à rire s’il ne regrettait sincèrement la défaite de l’Allemagne nazie, en considérant que «beaucoup de misère aurait été épargnée avec la victoire de l’Allemagne.» Il a bien reconnu devant le tribunal qu’il avait fait le salut hitlérien. Son comparse Glimmerveen a quant à lui nié, arguant qu’il s’agissait selon lui du «salut germanique». Quelle différence il peut bien y avoir entre un salut hitlérien et un «salut germanique», ça, cela reste un grand mystère.



Avec Glimmerveen, un ancien de Nederlandse Volksunie (NVU, Union du Peuple Néérlandais, un parti ouvertement néonazi avec lequel il a maintenant rompu), Wijkamp a parlé aux personnes présentes au procès des activités de Blood&Honour, tout en leur criant également dessus. Il semble bien être à point pour recevoir des soins médicaux et psychiatriques...


Glimmerveen avait pris la parole en mars 2007 pour la première fois depuis longtemps. Il a été en 1971 à la base du NVU, parti dont Roeland Raes est devenu vice-président en 1973 (ce dernier est aussi devenu plus tard le vice-président du Vlaams Blok, avant d’être mis de côté car son négationnisme était trop amplement connu). En octobre 2006, l’ancien vice-président du Vlaams Blok/Belang avait encore affirmé dans une interview accordée au Standaard : « Dans les années septante, il existait moins de tabous au sujet de la manière de parler et des souvenirs des années trente et quarante. Les mesures légales contre nous n'avaient à ce moment là pas encore été faites. » Son ami néerlandais Joop Glimmerveen tient moins compte de ce qui est aujourd'hui acceptable au regard de son participation enthousiaste à la commémoration des SS tombés au combat.


La possible poursuite de Wijkamp et Glimmerveen est positive, mais ce sont les maillions les plus faibles qui ont été choisis. Les organisateurs des concerts néonazis dans notre pays sont entre-temps nombreux à être tranquilles. Samedi prochain, un nouveau concert est prévu. L'aile flamande du Front Anti-Fasciste, AFF, avec son appel «Stop aux déclarations d’impuissances face Blood and Honour», a constitué un bon départ pour protester contre le développement de la Belgique en un lieu de rassemblement pour des manifestations néonazies. Nous soutenons cet appel, mais le complétons avec un autre destiné à s’organiser activement dans la lutte contre l’extrême-droite. Si les néonazis gagnent du terrain et de la confiance, il sera nécessaire de s’organiser dans la riposte et de mener des actions et des mobilisations pour stopper les néonazis.

mercredi 15 octobre 2008

L’extrême-droite est une moisissure sur un système pourri


Avec l’arrivée de la récession économique, boucler les fins de mois va devenir de plus en plus dur. Cela peut ouvrir un terrain fertile aux idées qui divisent comme le racisme ou le sexisme. Ainsi, la perte de quelque 250.000 Emplois dans le secteur de la construction en Espagne pourrait bien accentuer les divisions entre les travailleurs espagnols et des travailleurs immigrés venant souvent d’Europe de l’Est. Les nombreuses agressions violentes dont ont été victimes les Tsiganes ces derniers mois en Italie montrent jusqu’où peut aller le racisme.

Hypocrisie bourgeoise

La bourgeoisie a une attitude hypocrite vis-à-vis des demandeurs d’asile et des immigrés. D’une part, elle se frotte les mains à la perspective de pouvoir disposer d’une main d’œuvre étrangère à bon marché (on estime qu’en Belgique, à peu près 20 % du PNB provient du travail au noir). Les travailleurs immigrés ou illégaux occupent en général les emplois les plus mal payés, ce que les patrons utilisent en plus pour exercer une pression sur les salaires de l’ensemble des travailleurs.

Alors que la bourgeoisie exploite au maximum le travail immigré, elle ne semble pourtant pas avoir trop de problèmes avec les opinions racistes – ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’elles divisent les travailleurs, en mettant l’accent sur ce qui les différencie plutôt que sur ce qui les unit. De plus, la législation de plus en plus sévère en matière d’asile, qui accule beaucoup d’étrangers à vivre et à travailler dans l’illégalité, renforce la division parmi les immigrés eux-mêmes.

En outre, une partie de l’establishment (comme les néo-conservateurs américains autour de Bush) utilise consciemment un racisme quasi-ouvert à l’égard des immigrés musulmans. Sous prétexte d’une guerre contre le terrorisme, l’impérialisme US (qui auparavant n’avait pourtant pas hésité à soutenir militairement et financièrement les Talibans afghans) a diabolisé l’Islam afin de compenser la perte de l’ancienne « menace rouge » représentée par l’Union Soviétique. C’est tout profit pour l’industrie militaire des Etats Unis - mais aussi pour des politiciens populistes de droite, comme le Hollandais Geert Wilders, qui jouent habilement sur cette peur.

N’enterrons trop vite l’extrême-droite !

Le renforcement des idées racistes a été facilité par la disparition d’un certain nombre de traditions du mouvement ouvrier, notamment après la chute du Mur. L’idée de lutte collective est moins forte aujourd’hui. Il semble souvent plus facile de chercher des « solutions » individuelles, comme celles que fournit le racisme.

Pourtant, dès qu’un mouvement de lutte se développe pour exiger un changement, les travailleurs se montrent plus sensibles à ce qui les unit qu’à ce qui les divise. On voit cela dans chaque mouvement, du plus petit piquet de grève aux manifestations massives pour le pouvoir d’achat. La remontée des mouvements de lutte à laquelle on assiste aujourd’hui en Europe offre aux antiracistes beaucoup de possibilités de marquer des points. Mais il faut que ces mouvements de lutte trouvent une traduction sur le terrain politique, sinon ce seront les néo-fascistes et les populistes de droite qui risquent de profiter de l’instabilité politique et de la fragilisation de l’establishment pour remporter des succès électoraux.

Il est trop tôt pour enterrer déjà maintenant les formations d’extrême-droite. La lutte contre le Vlaams Belang n’est pas encore gagnée même s’il existe une possibilité que celui-ci recule aux élections de 2009. S’il n’y a pas d’alternative, le VB peut revenir dans le jeu, tout comme le FPÖ est actuellement en train de revenir en Autriche alors qu’il avait pourtant souffert d’une scission importante menée par son ancien dirigeant Jorg Haider.

Par contre, la position électorale de l’extrême-droite peut être minée si des alternatives politiques émergent à gauche à partir de mouvements de luttes. La montée de Die Linke en Allemagne (qui est devenu aujourd’hui le 3e parti dans les sondages) a provoqué le recul du NPD fasciste qui a perdu la moitié de ses électeurs dans son bastion de Saxe. Mais si Die Linke se compromet en entrant dans une coalition menant une politique néo-libérale, alors l’extrême-droite pourra rapidement rebondir. C’est ce qui s’est passé en Italie où la gauche n’a pas réussi à proposer une alternative et a soutenu le gouvernement néolibéral impopulaire de Romani Prodi, permettant à Berlusconi de revenir au pouvoir.

Tout ce qui nous divise nous affaiblit

L’extrême-droite peut se développer comme une moisissure sur un système pourri. Si on ne fait pas disparaître la pourriture, on peut peut-être freiner un peu le développement de la moisissure mais il existera toujours une base sur laquelle elle pourra reprendre. Le capitalisme est un système pourri qui n’a à offrir à beaucoup de gens qu’une perspective de boulot précaire, de salaire de misère ou de flexibilité à outrance. Ce ne sont pas les immigrés ou les pauvres qui sont responsables de ce système ; au contraire, eux aussi en sont les victimes.

Quand les travailleurs, les pauvres, les jeunes développeront collectivement une alternative à ce système, nous pourrons construire un monde sans chômage, sans famine et sans guerre. Ce n’est qu’alors que nous pourrons faire entrer définitivement le racisme dans les livres d’histoire. Pour nous, cette alternative ne peut être qu’une alternative socialiste où ce sont les besoins de la majorité qui sont centraux et pas ceux d’une poignée de capitalistes.

lundi 13 octobre 2008

Les femmes, premières victimes de la crise

La baisse du pouvoir d’achat touche tous les travailleurs, mais les plus pauvres sont bien évidemment frappés plus violemment encore. Selon bon nombre d’études, en Belgique, environ 15% de la population seraient en dessous du seuil officiel. Cela correspond concrètement à un revenu mensuel de moins de 860 euros par mois pour un isolé, soit moins de 60% du revenu moyen par habitant.


Par Marie, MAS-Liège


Dans le panier d’un ménage pauvre, la part de frais de nourriture atteint 27% des allocations, et celle du logement, 42,5% (moyenne wallonne : 26%). Afin d’endiguer la précarisation, le président de la Fédération wallonne des CPAS réclame une augmentation des allocations au niveau du seuil de pauvreté, ce qui signifierait pour un isolé passer de 698 à 860 € et pour une famille avec enfant de 930 à 1548 €. Cela correspondrait à un coût de 1,25 milliards d’euros, équivalant à la moitié de l’avantage fiscal octroyé aux entreprises par le biais de la déduction des intérêts notionnels !


Les personnes les plus touchées par la précarité sont les femmes âgées isolées n’ayant qu’une petite pension, les mères isolées n’ayant qu’un seul revenu et enfin les femmes mariées au foyer qui sont dépendantes de leur conjoint. Les femmes sont donc en première ligne : 16,2% sont touchées par la pauvreté contre 13,8% des hommes, et dans les familles monoparentales le fossé s’accroît : 26% des femmes sont touchées contre 12% des hommes. D’autres facteurs jouent dans ce sens, notamment le travail à temps partiel qui compte 80% de femmes, ou encore la féminisation de certains secteurs (l’enseignement, le textile, le social, le travail ménager…) les moins bien rémunérés et les moins considérés.

samedi 11 octobre 2008

Des petits boulots superflexibles, est-ce le seul avenir pour les jeunes ?


Celui qui pense qu’en tant que jeune, il n’a rien à voir avec les luttes entre les travailleurs et les patrons se fourre le doigt dans l’œil. Car la sécurité sociale et les services publics nous concernent tous. Le patronat veut sectionner les liens de la solidarité et cela a des conséquences dramatiques aussi bien pour les travailleurs que pour les jeunes.


Aujourd’hui, beaucoup de jeunes arrivent sur le marché de l’emploi sans perspective. A Bruxelles, un jeune sur quatre dépend pour vivre d’une allocation de chômage ou du CPAS tandis qu’en Wallonie, sur les 40.000 bénéficiaires du droit à l’intégration sociale accordé par les CPAS, un sur trois a moins de 25 ans sur 3 dépend du CPAS (1).


Pour ceux qui trouvent un boulot, la tendance est à l’augmentation de la flexibilité et des bas salaires. L’augmentation du travail intérimaire ne signifie pas automatiquement pour les jeunes un tremplin vers plus de possibilités. Des contrats hebdomadaires et parfois même quotidiens n’offrent aucune sécurité d’emploi et minent toute possibilité de résistance, ce qui fait aussi pression sur les conditions de travail de tous les travailleurs. Or, ce sont surtout des jeunes qui sont touchés : en 2004, 45 % des intérimaires étaient des jeunes de moins de 25 ans et 64 % de moins de 30 ans (2).


La baisse du pouvoir d’achat limite pour beaucoup de jeunes la possibilité de continuer à étudier. Cela a aussi pour conséquence que les jeunes habitent plus longtemps chez leur parents et se voient forcés de jour les « Tanguy ». Ils sont aussi de plus en plus forcés à trouver de petits boulots pour payer leurs études. Or, les jobs de vacances sont un recours de plus en plus dangereux : en 2007, le nombre d’accidents touchant les jobistes durant l’été a augmenté de 10% (3).



1. Le Soir, 11 septembre 2008


2. site web Guido Portal, article de juin 2006


3. site web Prévention et Interim, septembre 2008

vendredi 10 octobre 2008

Les Jeunes-FGTB mènent campagne à Bruxelles pour le pouvoir d'achat

À Bruxelles, les jeunes-FGTB ont mené hier une action dans le cadre de l'augmentation des prix, qui a bien entendu aussi des conséquences pour la jeunesse.

L'énergie, l'alimentation et le logement sont en effet devenus particulièrement chers. L'action était plus spécifiquement orientée sur la question du logement avec l'installation de tentes. Les Etudiants de Gauche Actifs, l'organisation étudiante du Mouvement pour une Alternative Socialiste, ont participé à cette action avec la revendication d'un plan massif de construction de logements sociaux financé par le public et avec la revendication d'un financement public de l'enseignement à hauteur de 7% du PIB, ce qui permettrait aux universités et écoles supérieures d'avoir des services sociaux accessibles.