vendredi 27 mars 2009

Manifestation antifasciste à Louvain: l'extrême-droite n'a aucune solution face à la crise!

Hier, deux manifestations se sont déroulées dans la ville de Louvain. D'un côté ont défilé 300 militants du NSV, l'organisation étudiante du Vlaams Belang, dont peu d'étudiants de Louvain, mais beaucoup d'individus tels que des membres bien connus de groupuscules néonazis comme Blood&Honour. De l'autre côté, une contre-manifestation combative a réuni environ 1.000 jeunes et travailleurs, principalement de Louvain.


Plusieurs rapports et reportages photos vont être publiés dans le courant de la journée, mais nous pouvons d'ores et déjà vous donner rendez-vous dans un an pour la prochaine manifestation anti-nsv, à Anvers.


Pourquoi nous ne voulons pas de violence à cette manifestation

Nous voulons tout d'abord et surtout remercier toutes les personnes présentes pour leur participation à cette manifestation anti-NSV. Nous pouvons ici démontrer que les antifascistes sont numériquement toujours beaucoup plus nombreux que les étudiants d’extrême-droite et leurs partisans dont le Voorpost (leur service d'ordre) et même Blood&Honour, qui sont à chaque fois présents à la manifestation du NSV.

Tract distribué à la manifestation anti-nsv du 26 mars

Nous comprenons la colère de beaucoup de participants à cette manifestation face au fait que les néonazis puissent ouvertement défiler. Nous partageons ce sentiment et voulons mettre fin à cette situation dans les plus brefs délais. Seulement, nous ne pensons pas que cela pourra se faire en organisant une confrontation qui engendre des émeutes avec l’extrême-droite ou la police.

Pour lutter contre l’extrême-droite, nous devons rechercher le soutien des couches larges de la population dont les intérêts sont directement opposés à ceux des néofascistes. Nous ne persuaderons pas ces couches de nous rejoindre dans la lutte contre l’extrême-droite en livrant dans les quartiers une bataille «gauche contre droite». Notre méthode d'action ne peut pas nous isoler des couches plus larges.

Nous espérons que les manifestants comprennent ce raisonnement et ne chercheront pas à provoquer des troubles et des confrontations. Nous voulons une manifestation disciplinée mais combative dans laquelle chaque organisation et chaque manifestant peut apporter sa propre opinion. Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs (Actief Linkse Studenten) pensent que l’anti-fascisme doit s'opposer à la politique néolibérale, le terreau sur lequel l’extrême-droite peut se développer, et militent pour la construction d’une alternative de gauche.

Faisons entendre notre voix avec cette manifestation anti-nsv en clamant à la population de Louvain que nous n'acceptons pas de fascistes dans notre ville. Des emplois, pas de racisme !

Quelques réactions de manifestants :

Quelques propos recueillis lors de la manifestation anti-NSV du 26 mars.

Parmi les manifestants, un groupe des Etudiants Socialistes de l’ULB. Etonnant ? « Non, répond Loris, nous sommes déjà venus plusieurs fois aux manifestations contre le NSV. Toutes les forces de gauche et démocratiques devraient d’ailleurs y participer. Les fascistes n’ont aucune réponse à la crise, aucune alternative aux problèmes de la société. Par contre, ils sont dangereux. C’était déjà vrai avant la crise, ce l’est encore plus aujourd’hui. Nous insistons vraiment là-dessus : il faut une véritable unité des forces de gauche contre les fascistes ». « Et une véritable unité entre Flamands et francophones, comme dans cette manifestation » ajoute avec enthousiasme Ludivine.

Clément, lui, est venu de Mons. « Dans ma région, les fachos sont invisibles. Ils n’ont absolument pas la force de s’implanter. Par contre, c’est clair que le racisme monte. On le sent partout, les réflexions dans la rue, les discussions quand on récolte les signatures pour les élections. Le fossé se creuse, parce que le racisme contre les Noirs provoque en retour chez eux des réactions contre les Blancs. Ils refusent de passer l’éponge sur le passé colonial et sur les brimades quotidiennes (et ils ont bien raison) mais, de plus en plus souvent, leurs réactions visent tous les Blancs. Il faut briser cette escalade. » La manifestation est maintenant terminée, la dispersion se fait devant la gare, c’est l’effervescence pour ranger les drapeaux et les chasubles rouges et vertes. Pendant que nous finissons de discuter, à cent mètres de nous, quelques groupes d’anars s’amusent à provoquer les flics qui répondent en balayant la rue à coups d’autopompes et de courtes charges. « C’était vraiment une bonne manif, bien construite. Mais on voit bien la différence entre les anars et nous, s’énerve Clément. Il faut arrêter de cataloguer tout le monde d’extrême-gauche. Les anars ne construisent rien. Nous, on mobilise et on construit. La rue est rouge ! »

Manifestation antifasciste à Louvain: l'extrême-droite n'a aucune solution face à la crise!

Hier, deux manifestations se sont déroulées dans la ville de Louvain. D'un côté ont défilé 300 militants du NSV, l'organisation étudiante du Vlaams Belang, dont peu d'étudiants de Louvain, mais beaucoup d'individus tels que des membres bien connus de groupuscules néonazis comme Blood&Honour. De l'autre côté, une contre-manifestation combative a réuni environ 1.000 jeunes et travailleurs, principalement de Louvain.

Geert Cool

Manifestation anti-NSV non-violente

Cette manifestation anti-NSV a été soutenue par une plate-forme de différentes organisations. À côté des Etudiants de Gauche Actifs (Actief Linkse Studenten) et de Blokbuster figuraient des groupes de comités de soutien pour les sans-papiers, des organisations étudiantes de l’ULB, les Syndicalistes contre le fascisme (Syndicalisten tegen fascisme), des militants et délégations de la FGTB,… Un groupe de Comac (l’organisation de jeunes du PTB) et une délégation d’autonomes (anarchistes) étaient également présents à la manifestation.

Dans le contexte d'une crise économique, nous devons construire une opposition active contre la politique asociale qui laisse de côté un nombre sans cesse plus préoccupant de personnes. Cela n'a rien à voir avec les polémiques communautaires, mais tout avec l'opposition entre les intérêts du travail et ceux du capital. Les capitalistes sont responsables de la crise de leur système et essayent maintenant de nous la faire payer. En réponse, nous devons nous organiser pour une lutte collective.

Nous devons aussi aborder la question d’une alternative politique face aux politiciens néolibéraux. L’extrême-droite n’a aucune réponse à offrir vis-à-vis de la crise économique. Le Vlaams Belang et le NSV continuent à s’en prendre aux francophones, comme si les travailleurs et chômeurs wallons étaient responsables de la crise capitaliste. Avec un ancien patron du port d’Anvers comme président, le Vlaams Belang ne risque pas de défendre les intérêts des travailleurs qui risquent de perdre leur emploi ou l’ont déjà perdu.

Nous voulons construire une relation de forces pour parvenir à un changement. Le Parti Socialiste de Lutte défend la nécessité d’une alternative socialiste contre le capitalisme, une société où seraient centraux les besoins de la majorité de la population et non pas les bénéfices d'une petite minorité. Une manifestation comme celle d’hier peut être une excellente occasion d’organiser les jeunes et les travailleurs et de diffuser nos positions.

Emeutes

Dans un tract diffusé au début de la manifestation, nous avons écrit : “Pour lutter contre l’extrême-droite, nous devons rechercher le soutien des couches larges de la population dont les intérêts sont directement opposés à ceux-ci des néofascistes. Nous ne les persuaderons pas de nous rejoindre dans la lutte contre l’extrême-droite en livrant dans les quartiers une confrontation «gauche contre droite». Notre méthode d'action ne peut pas nous isoler des couches plus larges.”

La manifestation anti-NSV en elle-même s’est déroulée sans violence, le défilé combatif attirant de plus en plus de jeunes à mesure de son parcourt. À la fin de la manifestation, des incidents isolés ont eu lieu, auxquels les média ont bien entendu accordé une attention surdimensionnée. La majorité des manifestants, tant lors du parcours que par la suite, se sont clairement distanciés de ces excès violents. Ainsi, des manifestants, tant organisés que non-organisés, ont rappelé à l’ordre et hué quelques individus masqués qui ont causé des dégâts sur le trajet. Le quotidien flamand Het Niewsblad a écrit à juste titre : «A cause de certains radicaux, le message que les manifestants voulaient donner n’est plus qu’à peine entendu, c’est regrettable.»

Une certaine ambiance avait aussi été créée à l’avance, laissant lourdemment sous-entendre une possible violence. La ville a pris des mesures extrêmes pour effrayer tout le monde – comme d’interdire les terrasses, les dépôts de poubelles et les transports en commun dans le centre-ville. Le fait que les média choisissent systématiquement d’opter pour un journalisme-spectacle en accordant une attention uniquement aux éventuelles émeutes n’améliore bien entendu pas les choses. La population de Louvain a été poussée dans la peur.

Les néonazis du NSV

Au vu du défilé du NSV, il est certain que des actions comme ce genre de contre-manifestation sont nécessaires. Si nous laissons les rues à ce type d’individus, la ville serait alors dangereusement pour chaque non-conformiste, basané,…

La manifestation du NSV a commencé avec un certain retard, il fallait attendre les autocars de manifestants d'autres villes. Parmie eux, une délégation de Blood&Honour. Cette organisation a plusieurs fois été dans les média en raison de ses conceptions néonazies et de ses activités violentes (trafic d'armes, entre autres). Chris Moorkens, un des leaders de B&H, était présent alors qu’il est en résidence surveillée. On pouvait aussi voir des militants de Voorpost et de Vlaams Belang Jongeren.

Le Vlaams Belang manifeste chaque année main dans la main avec des néonazis. Malgré les nombreux appels et organisations qui soutenaient la manifestation du NSV, seulement 300 personnes étaient présentes. Pourquoi les média n'ont-il pas accordé d’attention à cela ou aux liens entre les mandataires du Vlaams Belang et les néonazis.

L’an prochain, la manifestation anti-nsv sera à Anvers

Ces dernières années, les rangs des manifestants anti-NSV sont devenus plus grands avec les manifestations réussies à Gand l’an dernier et maintenant à Louvain. Sur cette base, nous mènerons une forte campagne pour également faire de la manifestation antifasciste d’Anvers une réussite claire en termes de mobilisation.

Les étudiants néofascistes d’Anvers sont d'ores et déjà frustrés, une réunion antifasciste à l'université a été troublée peu de temps avant la manifestation anti-NSV…

jeudi 19 mars 2009

Meeting antiraciste perturbé à Anvers – Une raison de plus de participer à la manifestation anti-NSV!

L’extrême-droite a laissé sa frustration s’exprimer à l'université d’Anvers. Pour évacuer celle-ci, un groupe d’une vingtaine de partisans de divers groupes d’extrême-droite ont envahi hier soir une réunion des Etudiants de Gauche Actifs. La salle qu’ils ont occupée devait acceuillir un meeting sur la lutte contre le fascisme.


EGA-Anvers


Plusieurs individus connus parmi les étudiants d’extrême-droite étaient présents. Le NSV, le groupe officieux des étudiants du Vlaams Belang, avait pris l'initiative de cette provocation avec entre autres Tom Van Grieken, conseiller communal du VB à Mortsel, un personnage connu pour les combats de rue. Dans le sillage du NSV, il y avait aussi quelques membres du KVHV (organisation catholique d’extrême-droite) et même quelques partisans de ce qu’ils appellent la « résistance autonome », une tentative de créer un groupe néonazi équivalent au Black Block anarchiste.


Cette compagnie peu agréable a refusé de quitter la salle pour laisser le meeting se dérouler. Ils voulaient, selon leurs dires, suivre le meeting, à grand renfort de cris et de perturbations. C'est naturellement totalement absurde. C’était une provocation pure et simple, comme l’a d’ailleurs déclaré un de leurs responsables à la police, de suite sur place. Au même moment, le KVHV tenait un meeting avec Jurgen Verstrepen (ancien élu du VB passé à la LDD) et Bruno Valkeniers (président du VB), il y avait par conséquent une forte présence policière autour du bâtiment.


Les provocateurs ont refusé de quitter la salle, ils espéraient peut-être une confrontation physique. Il y avait une vingtaine de personnes venues pour le meeting d’EGA, mais nous avons rapidement conduit certains hors de l’auditoire. Parmi eux se trouvait un militant de 80 ans, actif depuis déjà plus de 60 ans dans la lutte contre le fascisme. Un jeune couple avec un nouveau-né a aussi dû être tenu à distance. Nous n'avons pas cédé à la provocation et avons demandé aux militants d’extrême-droite de quitter la salle pour que notre réunion puisse avoir lieu.


Nous nous sommes finalement regroupés dans une autre salle où le meeting a enfin pu se dérouler, mais pas à l’université. Pour de prochains meetings, nous devons nous préparer pour rendre impossible toute présence de provocateurs d’extrême-droite. C'est un avertissement pour tous les étudiants et les membres du personnel : voilà ce qui se produira si l’extrême-droite arrive un jour au pouvoir. Cela commence par empêcher les meetings des Etudiants de Gauche Actifs, mais le prochain pas est de s’en prendre aux autres organisations étudiantes et plus tard également aux réunions syndicales. Nous devons résister contre cela par l'organisation des étudiants et du personnel pour empêcher le moindre pas en avant de l’extrême-droite.


Le point principal lors de la discussion qui a pris place dans le meeting concernait la nécessité cruciale de développer un instrument politique pour le mouvement ouvrier. Dans un contexte de crise économique, la polarisation et la radicalisation grandissent. Cela ne se traduira pas linéairement dans la construction et le renforcement d'une force de gauche sous la forme d'un nouveau parti des travailleurs, mais le potentiel pour réaliser cela est très certainement présent. Les Etudiants de Gauche Actifs se basent sur l'opposition active des couches larges de travailleurs et de jeunes contre la politique néo-libérale pour défendre la nécessité d'un nouveau parti des travailleurs. Dans le même temps, nous luttons pour la défense d’un programme clairement socialiste.


Avec ce genre de provocations, l’extrême-droite veut rendre impossible de tenir des réunions de gauche à l'université d’Anvers. Cela fait partie de la méthode fasciste qui consiste à occuper le terrain politique et à faire taire chaque opposition. Bien entendu, nous n'acceptons pas cela. Ces dernières semaines, les Etudiants de Gauche Actifs ont été plus actifs à l’université dAnvers. Durant cette période, le NSV a été presqu’invisible. Il y a un affaiblissement de leur part en ce qui concerne la présence publique. Voilà la cause de leur frustration et de cette tentative d’intimider notre cercle étudiant.


Nous saisirons cet incident afin de protester et pour dénoncer la véritable nature de l’extrême-droite. En guise de réponse, nous ne voulons pas jouer au chat et à la souris, nous voulons mobiliser. Ce 26 mars, à Louvain, les Etudiants de Gauche Actifs-Anvers veulent participer à la manifestation anti-NSV avec une forte délégation. Cela peut servir de base à une campagne réussie pour la manifestation anti-NSV de l'an prochain qui se déroulera à Anvers.

dimanche 15 mars 2009

Jeunesse et violence: Symptôme d’une société malade

Raid commando au paint-ball à l’Athénée Jules Destrée à Marcinelle, saccage à l’Athénée royal d’Alleur par une quinzaine de jeunes, agression de professeur à l’arme blanche en pleine cour à l’Institut Don Bosco à Ghlin,... Ces derniers temps, la presse a rapporté pas mal d’incidents violents liés au milieu scolaire ou aux jeunes. Quelles réponses apporter à ces problèmes qui semblent ne faire que croître? La répression est-elle la seule solution?


Par Alain (Namur)


De tels actes ne peuvent être tolérés; vivre en sécurité est un droit inaliénable pour chacun. C’est d’autant plus vrai à l’école, un lieu d’apprentissage qui doit être un endroit sécurisant afin d’offrir les meilleurs conditions d’instruction. Il faut donc sanctionner de manière ferme les auteurs de ces méfaits. Mais quelle sanction au juste? Enfermer les mineurs délinquants en prison? Augmenter le nombre de policiers dans les rues? Développer les méthodes de surveillance et de contrôle au mépris des libertés, avec les risques réels de dérapage? Et jusqu’où?


La violence doit être considérée dans un cadre plus général. Outre les actes de violence perpétrés contre des biens ou des personnes, il y a d’autres formes de violence qui témoignent du profond malaise omniprésent dans la société. Ainsi, le suicide est la seconde cause de décès après les accidents de voiture parmi les jeunes entre 15 et 25 ans. Les échappatoires comme la consommation problématique de produits psychotropes (alcool et drogues) sont autant de symptômes qui illustrent que quelque chose ne va plus dans notre société. Une enquête menée par HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) en 2006 dans notre pays nous apprend que 18,1% des jeunes entre 12 et 14 ans consomment au moins 1 produit psychotrope!


Comment pareille situation est-elle possible ? Lorsqu’on sait que 15% de la population vit sous le seuil officiel de pauvreté (860 euros par mois pour un isolé et 1805 euros pour un ménage de deux adultes et deux enfants), on ne peut que mettre en relation la violence sociale du système et la violence physique ou morale qui se manifeste dans la société. Les produits naturels du système capitaliste sont l’inégalité et la misère sociale, qui ont des conséquences sur les individus et leurs relations les uns avec les autres. Comment s’étonner que tant de jeunes se sentent sans perspective d’avenir ?


De plus, l’institution scolaire est fortement sélective et inégalitaire avec une pratique de redoublement et de réorientation qui s’applique en dépit du désir du jeune et des circonstances qui l’entourent. Au vu du surpeuplement des classes (combien de milliers d’enseignants ont-ils perdu leur emploi suite aux ‘réformes’ de Di Rupo et d’Onkelinx dans les années ’90 ?) et du manque de moyens dans l’enseignement, c’est une situation difficile à éviter. Résultat, l’école n’est pas vue par de nombreux jeunes comme un moyen d’épanouissement, et un profond ressentiment est éprouvé contre le système scolaire et ceux qui y travaillent, une colère se développe contre l’image dégradée collée sans ménagement sur l’élève en situation d’échec. Savoir qu’un élève sur trois sort sans diplôme de l’enseignement secondaire supérieur devrait faire réfléchir sur notre enseignement... Mais si les premières victimes de se système sont les enfants issus des couches populaires - les premiers à subir le redoublement et la réorientation vers des filières techniques ou professionnelles - le malaise touche l’ensemble de la jeunesse.


Car si l’enseignement manque de moyens pour former la jeunesse, un autre secteur dispose de milliards pour ce même objectif, mais dans une direction bien moins louable. La publicité et les médias de masse en général cherchent à influencer fortement les comportements, de la jeunesse en particulier, en recherche d’identification. Alors que tout semble virtuellement à portée, beaucoup de gens sont exclus de la consommation. Une énorme frustration peut ainsi se développer et se manifester entre autres par la violence, la délinquance (vol, racket,…). Cela peut avoir des conséquences extrêmes comme le meurtre de Joe Van Hoolsbeek pour le vol d’un lecteur MP3.


La société capitaliste et la publicité incitent à la consommation immédiate, à l’achat pulsionnel, c’est la culture du « tout et tout de suite », qui a aussi un impact sur la sexualité et l’image de la femme. Les médias véhiculent à loisir une vision de la femme comme objet de désir et aussi comme ‘récompense’ de la réussite sociale d’un homme. La société actuelle est hyper-sexualisée à des fins bassement mercantiles avec de multiples conséquences, dont le fait qu’il y a en Belgique un peu plus d’un viol par semaine dans les écoles.


Il faut lutter contre toutes les formes de violence et d’insécurité. Mais cela commence par la violence et l’insécurité sociale. Alors que des milliers de travailleurs perdent leur emploi partout dans le pays, les allocations sociales sont toujours sous le seuil de pauvreté.


Il faut un mouvement de lutte en faveur du maintien et de l’amélioration de nos emplois et de nos conditions de vie.


Il faut mettre fin à la sélection et à l’inégalité dans l’enseignement à tous les niveaux en y injectant massivement des moyens publics et en donnat plus d’accès à la culture; cela permettra de sortir de l’impasse et de la bêtise de la ‘culture’ publicitaire.

jeudi 12 mars 2009

1 an après les émeutes au Tibet

Il y a un an commençaient les plus sérieux troubles contre la domination chinoise au Tibet. La répression qui a ensuite suivi s'est déroulée avec le silence complice des gouvernements occidentaux.

Les mots d'ordre que nous avons défendu à l'époque n'ont rien perdu de leur actualité: pour s’opposer à un Etat puissant les masses tibétaines doivent lier leur lutte pour les droits démocratiques de base et pour la fin de l’occupation militaire chinoise à la lutte de la classe ouvrière chinoise surexploitée. Cette lutte est celle du socialisme démocratique, aux antipodes de la dictature bureaucratique chinoise.

lundi 9 mars 2009

Journée Internationale des Femmes : Reportage-photo de notre Conférence nationale

Hier s'est tenue à Bruxelles notre Conférence nationale à l'occasion de la Journée Internationale des Femmes. Environ 60 personnes, hommes et femmes, ont pris part aux discussions portant sur l'histoire et l'actualité de cette journée ainsi que sur les répercussions de la crise économiques pour les femmes ou sur la violence domestique et l'origine de l'oppression des femmes.

Pourquoi fêter la Journée Internationale des Femmes aujourd’hui ?



Normalement, nous avions prévu de faire une manifestation comme l’an dernier à l’occasion de cette journée, mais cela n’a pas pu être possible. Nous n’avons toutefois pas voulu laisser passer la Journée Internationale des Femmes comme cela : l’oppression des femmes existe toujours dans cette société, et maintenant dans les conditions d’une crise économique.


Par Anja Deschoemacker



La Journée Internationale des Femmes provient à l’origine d’une grève datant de 1908 dans le secteur textile aux USA pour la journée des 8 heures, de droit de vote des femmes et de meilleures conditions de travail. L’année suivante, le Socialist Party américain a voulu commémoré cette grève. De suite, la socialiste allemande Clara Zetkin a réagi et proposé d’organiser une Journée Internationale des Femmes, une «journée de manifestation annuelle afin de militer pour le droit de vote, l'égalité entre les sexes, et le socialisme». Il y a eu peu de réactions face à cette proposition au sein de la Deuxième Internationale mais, en 1911, le secrétariat international des femmes socialistes a organisé la première Journée Internationale des Femmes avec des actions menées dans plusieurs pays.


Depuis lors, chaque année voit des mobilisations autour de ce thème. En 1917, le 8 mars (en février selon l’ancien calendrier en usage dans la Russie des Tsars) a initié le début de la Révolution russe. Ce sont les mobilisations des femmes, notamment autour de revendications réclamant du pain et la paix, qui ont sonné le glas de l’absolutisme tsariste. Le Gouvernement Provisoire qui a succédé au Tsar a été le premier gouvernement à accorder le droit de vote aux femmes.


Les revendications de l’époque sont encore d’actualité. La crise alimentaire et les émeutes de la faim ne sont pas des évènements du passé, les guerres non plus. La société décompose et les femmes en sont les victimes, le pire exemple étant le Congo. Il serait possible aujourd’hui d’organiser les femmes au niveau international contre cette situation, mais il manque une organisation. Nous avons besoin de nouvelles formations larges de gauche pour mener le débat sur la manière de mettre fin à l’oppression.


Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la recette annuelle pour la traite des êtres humains était de 27 milliards de dollars en 2007, et ces chiffres datent d’avant la crise financière et alimentaire. En 2005, entre 800.000 et 2,4 millions de personnes (quand on compte l’esclavagisme domestique et le commerce d’organes) ont été touchées par le commerce d’être humains. L’OIT point le chômage, la misère et le manque d’instruction comme le terreau sur lequel ce commerce immonde peut se développer. L’Union Européenne estime que 120.000 personnes arrivent en EU de cette façon chaque année.


Il faut changer les conditions matérielles des femmes. Cela ne se fait pas par des lois, mais par la lutte des classe !



Stop à la violence domestique !



La violence familiale et la violence conjugale (physique, émotionnelle et sexuelle) sont souvent sous-estimées. Peu de personnes peuvent imaginer ce que c’est de vivre avec la peur des coups, des injures continuelles et pire encore. De même, peu de personnes imagines l’ampleur que cela prend dans notre société


Par Laura (Gand)

En Belgique, 25% de tous les faits de violence reportés se passent au sein de la famille et, en moyenne, une femme ne sonne à la police qu’après avoir reçu des coups 35 fois. 4 enfants sur 10 subissent la violence, et 2 sur 10 la violence sexuelle. Face à ce désarroi, le sentiment d’être inutile, la crainte d’être touché dans son intégrité sexuelle, souvent, on ne peut en parler à personne. Cette maltraitance touche toutes les couches de la société, mais les femmes les plus pauvres en sont plus régulièrement victimes.


Comme ce sont encore majoritairement les hommes qui gèrent les finances du ménage, qui gagnent le plus dans la famille, beaucoup de femmes se retrouvent dépendantes de leur conjoint. Où aller et comment survivre pour échapper aux coups ? Que faire des enfants ? Comment pouvoir ensuite les éduquer ? Mêmes les refuges qui existent sont hors de prix pour de nombreuses femmes.


Il est nécessaire de construire plus de refuges, publiquement et pleinement subsidiés. De même, l’accompagnement psychologique est à revoir ; des douleurs éprouvées des années durant ne s’éliminent pas en quelques séances. Dans la perspective de reconstruire ensuite sa vie, il est nécessaire d’avoir un large accès à des logements sociaux convenables ainsi qu’un bon emploi.


Ce sont des points essentiels à défendre là où on ne parle en général que de campagnes de sensibilisations. Ce sont les bases matérielles qu’il faut changer : de bons salaires pour éviter la dépendance financière vis-à-vis du conjoint, des logements sociaux accessibles à tous, des structures de refuge, des allocations sociales convenables…


Stop au sexisme !



Dans les médias, on ne parle du sexisme qu’à l’approche de la Journée Internationale des Femmes. Le reste du temps, ce problème pourtant omniprésent est ignoré.


Par Laure (Bruxelles)


A longueur de journée, l’image de la femme donnée dans les publicités par exemple est celle d’un objet sexuel, d’une marchandise, d’une sorte de "petite viande". On entend souvent que le sexe fait vendre, fait tout vendre : du dentifrice aux voitures en passant par la soirée organisée.


C’est un point systématique dans les soirées étudiantes où l’on voit des femmes nues pour inviter à des soirées, quand ce ne sont pas tout simplement des soirées Miss T-Shirt Mouillé qui sont organisées.


Quand nous menons campagne contre cela, on s’entend dire que nous somes prudes, coincés,… Les femmes ont eu raison de se battre pour leur liberté sexuelle, mais celle-ci n’est pas à confondre avec la dégradation et l’humiliation sexuelle. Le capitalisme a récupéré la libération sexuelle pour en faire une source de profit.


On est aujourd’hui en plein dans le règne du "sois belle et tais toi". Combien de femmes n’ont-elles pas été embauchées sur base de leur apparance physique ? Même les politiciennes utilisent cela (comme Freya Vanden Bossche dévoilant ses jambes sur ses tracts).


Mais cette image est dévastatrice. En Europe, 1% des femmes seulement sont satisfaites de leur corps, 54% des adolescentes se sentent trop grosses. Le marché cosmétique explose : le budget qui y est consacré aux USA est deux fois supérieur à celui de l’enseignement ! La valeur mondiale du secteur cosmétique est évaluée à 160 milliards de dollars par an !


Un autre marché explose aussi, celui de la prostitution et de la pornographie. Une étude récemment réalisée auprès d’écoliers de dernière année primaire a révélé que la moitié d’entre eux avait déjà vu un film pornographique. Avec une telle vision sordide des relations sexuelles comme première approche, quelles conséquences pour la suite de leur vie sentimentale et leur vision des femmes? Aujourd’hui, il y a au moins un viol par semaine dans nos écoles, et 7 viols par jour ont lieu en Belgique. Et encore, ce ne sont que des chiffres basés sur des plaintes, une multitude de faits ne sont simplement pas connus.


Une étude faite auprès de 800 femmes a révélé que 68% d’entre elles déclaraient avoir déjà eu à subir des violences physiques ou sexuelles. Face à cela, trop souvent, on considère encore les femmes comme responsables. En Italie, en 1999, la Cour Suprême avait cassé un jugement pour viol sous prétexte que lors des faits, la victime portait un jeans et que comme les jeans ne peuvent pas être enlévés comme ça, la femme avait donc dû être consentante… Heureusement, suite à des mouvements de protestations, la Cour Suprême a dû revenir sur cela.


La prostitution est une autre forme de viol. Les raisons qui poussent à la prostitution sont économiques : chômage, misère ou encore coût des études. Pour beaucoup d’étudiantes, c’est un moyen rapide, mais loin, très loin d’être facile, pour gagner de l’argent. En 6 heures, on peut ainsi gagner l’équivalent de 600 heures de job étudiant. Avec la crise économique, cela ne va faire qu’augmenter.


Nous n’acceptons pas cette image dégradante de la femme instrumentalisée pour le profit.

  • Non au néo-sexisme !
  • Pour une vraie liberté sexuelle !
  • Pour un salaire étudiant !
  • Pour des kots publics bon marchés !

Mais aussi et surtout pour une société où il ne sera pas nécessaire de vendre son corps pour survivre, une société socialiste. Malcolm X avait déclaré qu’il n’y avait pas de capitalisme sans racisme, il n’y a pas non plus de capitalisme sans sexisme !

dimanche 8 mars 2009

8 MARS: Journée Internationale des Femmes - Les femmes contre la crise!

  • Stop au sexisme - stop à la violence!
  • Augmentation des salaires et des allocations!
  • Des services publics pour les tâches domestiques!

Aujourd'hui est une date importante dans l'histoire des luttes des travailleurs, celle de la Journée Internationale des Femmes. De vieilles revendications portées par le mouvement ouvrier comme "A travail égal, salaire égal" n'ont rien perdu de leur actualité. A ce titre, nous vous proposons ici une sélection d'articles et de dossiers au sujet de la lutte pour l'obtention d'une véritable égalité entre hommes et femmes, une lutte qui est en définitive celle à mener contre le système d'exploitation capitaliste.

vendredi 27 février 2009

FILM - CHE : L’Argentin

En commençant directement son premier des deux volets consacrés à la vie du Che là où «Carnets de voyage» l’avait laissée en 2004, Soderbergh nous plonge immédiatement dans l’épopée du Che révolutionnaire. Il aura fallu attendre quarante années pour la sortie d’un tel film, mais la rage et la colère contre l’exploitation capitaliste qui ont animé le Commandante sont toujours d’actualité, surtout à la lumière de l’actuelle crise économique…




L’histoire du premier volet développe les évènements qui se sont succédés depuis la rencontre entre Fidel Castro et le Che jusqu’à la victoire contre Batista. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le travail de Soderberg n’a pas été bâclé et que ce film est à conseiller, c’est une réussite. Benicio Del Toro est tout simplement grandiose, dans la droite lignée de ses précédents rôles (de premier plan comme dans Las Vegas Parano ou en tant que rôle secondaire comme dans Snatch) qui avaient déjà confirmé sa stature d’acteur de grand talent. Ici, Benicio Del Toro devait parvenir à donner chair à un mythe encore vivant, et force est de constater que l’objectif est atteint.


On pourra toutefois reprocher à Che : L’Argentin de passer souvent fort vite sur certains aspects - particulièrement au niveau du contexte historique - ce qui rend peut-être différents moments difficilement accessibles dès lors que l’on ‘débarque’ dans la vie du Che et l’histoire de la Révolution cubaine. Les raisons qui ont conduit le Che a devenir révolutionnaire ne sont pas non plus abordées (ce film est en fait véritablement à voir comme la suite des Carnets de voyage). A la décharge des scénaristes, il était loin d’être évident de rendre justice au Che dans les limites imposées par le cinéma actuel.


Mais ce ne sont là que de légères critiques vis-à-vis d’un film dans l’ensemble fort remarquable et qui est parvenu - et ce n’était pas chose aisée - à retranscrire souvent avec humour la vie quotidienne de la guerilla tout en donnant une idée de l’homme qui se cache derrière l’image la plus reproduite au monde. Nous attendons avec impatience de voir le deuxième volet, Che : Guerilla qui devra notamment aborder les relations entre Cuba et l’Union Soviétique et les critiques acerbes de Guevara contre la bureaucratie stalinienne.


Si nous avons des critiques à porter contre les méthodes de guerilla et ne portons pas un regard unilatéralement positif sur le Che ou Cuba (pour plus d’informations, voir cet article et plus encore la brochure de Tony Saunois, indisponible en français pour l’instant hélas), nous saluons un film qui présente positivement les idées de la révolution ainsi que celles du socialisme, un film qui relaye honnêtement les critiques toujours correctes du Che contre l’impérialisme et la société capitaliste.


Ce film pourra inspirer bien des gens dans cette période où le capitalisme est en crise et où la recherche d’une alternative à cette société d’exploitation devient une nécessité pour un nombre grandissant de travailleurs et de jeunes. Le meilleur hommage que nous pouvons rendre aujourd’hui au Che, c’est de s’engager dans la voie de la révolution et du socialisme tout en regardant l’expérience de Cuba et du Che afin d’éviter de reproduire les mêmes erreurs.

mardi 17 février 2009

Manifestation anti NSV : pas de marche de la haine dans nos quartiers !

Le jeudi 26 mars à Louvain, le NSV (Nationalistische Studenten Vereniging) organise une manifestation, comme il le fait chaque année dans une ville étudiante flamande. Le NSV est l’organisation estudiantine officieuse du Vlaams Belang (VB).


Tract de Résistance Internationale


Le slogan de leur marche cette année «Vlaams - Social & Nationaal» n’est que pure hypocrisie. Quelle Flandre veulent-ils vraiment? Le NSV et le VB n’ont rien de social. Au contraire, Ils sont contre les immigrés, les Wallons mais aussi contre les travailleurs flamands. Leur politique de diviser pour régner doit affaiblir les travailleurs afin de pouvoir appliquer une politique encore plus antisociale. Ce qui est public, ils veulent le solder aux patrons. Les fonds de pension, les allocations de chômage et l’assurance maladie seront placés en bourse. Selon eux, ces aides ne font qu’accroitre le profitariat, voila le raisonnement. Ils sont solidaires de ceux qui renvoient, pas de ceux qui sont licenciés. Ils attaquent nos syndicats auxquels ils veulent imposer une personnalité juridique. Si cela arrivait, les patrons pourraient exploiter et licencier de manière beaucoup plus libre et ataquer les conflits sociaux pour en faire payer le coût aux syndicats. Avec ‘national’, ils comprennent ‘solidarisme’, idée selon laquelle ce qui est bon pour le patron l’est aussi pour les travailleurs ; selon leur vieux slogan on ne peut plus clair : « la grève nuit, le travail rapporte » (“staken schaadt, werken baat”).


Le Mécontentement contre la politique asociale des partis traditionnels et l’absence d’alternative à gauche constituent la base sur laquelle se développent ces groupes. Les patrons veulent reporter leur crise sur nos épaules. Chaque jour des centaines de licenciements sont annoncés. L’envolée du chômage va accroitre la compétition entre les travailleurs pour avoir un emploi. Sans véritable alternative à gauche, une progression des idées racistes n’est pas à exclure ; ce scénario est le rêve des parti d’extrême droite.


Depuis bien des années, le NSV sert de réservoirs à mandataires au VB. Des leaders tels Dewinter, Vanhecke ou Valkeniers proviennent tout droit de ses rangs. Le NSV se montre plus radical et recourt à la violence ainsi qu’aux pratiques racistes. Tout qui a une couleur de peau suspecte ou des idées non conforme s’expose à une correction. Aucun espace ne doit être laissé pour cette marche fasciste du NSV et d’autres (des groupuscules néo-nazis comme Blood&Honour y participent également).


Il y a trois ans, à Louvain, des manifestants fascistes ont saccagé l’appartement de quelqu’un qui avait crié des slogans antifascistes du haut de son balcon. Dans les rangs du VB, on apprécie ce genre de pratique. Ainsi, Wim Van Dijck (parlementaire du VB - province de Louvain) a déclaré : « Si le NSV pouvait conquérir une petite place sur les campus, des baffes devaient bien tomber ici et là de temps à autre. »


Nous ne pouvons pas laisser d’opportunité au NSV pour propager son idéologie dans une marche d’intimidation à travers Louvain. Des petits groupes fascistes comme Blood et Honour y participeront également.


Manifester en nombre largement supérieur permet de les isoler et de briser leur confiance. C’est pourquoi une plateforme pour une manifestation pacifique et combative le jour de la marche du NSV a été mise sur pied.


Refuse que le défilé haineux des néo-nazis puisse occuper librement nos rues et manifeste avec nous, sous le slogan: Nous, on ne payera pas la crise : des emplois, pas de racisme ! Aide-nous à réussir cette campagne !

lundi 16 février 2009

Non à un enseignement élitiste! Réponse à l’attaque des étudiants libéraux contre Respact

Suite à l’augmentation galopante du coût des études et aux attaques néolibérales contre l’enseignement supérieur, une trentaine d’organisations ont mis sur pied la plateforme Respact avec comme but l'obtention d'un enseignement supérieur gratuit. Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) tirent depuis bien longtemps la sonnette d’alarme quant à l’évolution de l’enseignement supérieur ; une poignée d’écoles d’élite pour les riches, une copie du modèle anglo-saxons en somme. Nous soutenons donc bien évidemment cette plateforme qui a le mérite de mettre en évidence tant les frais directs qu’indirects.


Mathias et Michiel (EGA-GAND)


L’Alliance des étudiants libéraux flamands (LVSV) a publié une réaction quant à cette plateforme : ils ne sont pas d’accord avec le programme et ont une autre vision de ce que l’enseignement supérieur devrait être. Pour nos "amis" libéraux, l’enseignement ne devrait pas être au service de la population entière, mais devrait suivre les règles du libre marché et donc être au service des bénéfices des patrons. Selon le LVSV, l’augmentation du nombre d’étudiants nuirait gravement à l’enseignement supérieur. Le LVSV craint que si personne ne tombe du bateau, ce dernier coulera avec tout le monde à bord. La crise économique a démontré que les libéraux ne sont pas les meilleurs skippers : au lieu de simplement construire un bateau plus grand, ils construisent une sorte d’arche de Noé uniquement accessible aux riches.


Cette logique est parfaitement conforme à la pensée néolibérale, pensée que le ministre de l’enseignement supérieur flamand Frank Vandenbroucke défend ardemment ; c’est la même logique qui se trouve derrière le processus de Bologne. Suivant la logique néolibérale, chaque euro investi dans l’enseignement est un euro qui n'est pas consacré aux baisses de charge et autres cadeaux faits aux patrons. Alors que plus de 20 milliards d'euros ont été débloqués en Belgique pour éponger les dettes du capitalisme-casino, le LVSV, d'une hypocrisie totale, déclare que réclamer des moyens supplémentaires pour l'enseignement est un manque de respect vis-à-vis du contribuable!


Pour nous, il est plus qu’évident que l’enseignement doit prendre une toute autre voie. L’enseignement doit être accessible à tous et doit pouvoir développer les talents et les qualité de chacun. Un premier pas dans cette direction serait de fermer l’enseignement aux intérêts du privé et de rendre en sorte que la richesse sociale produite soit la voie à suivre dans la société. Voilà une critique que nous faisons sur la plateforme Respact: la provenance des 7% du PIB réclamés pour l'enseignement n'est pas précisée. Le petit payeur contribuable devrait bien sûr pouvoir en profiter au lieu de devoir payer. Les moyens nécessaires à ce refinancement pourraient aisément êtres trouvés en instaurant un impôt sur la fortune et en appliquant la tolérance zéro en matière de grande fraude fiscale. Ces mesures, associées à la suppression des intérêts notionnels et des autres cadeaux faits aux riches, génèreraient à coup sûr assez d’argent .En 2007, les bénéfices des 30.000 plus grosses entreprises de Belgique ont atteint 79 milliards d’euros. Les dépenses pour l’enseignement supérieur sont actuellement de 1,2 milliard. L’argent existe. Nous devons juste obtenir une juste répartition.


La crise économique a clairement illustré la faillite du dogme néolibéral du "laissé faire". La société génère des richesses gigantesques qui ne sont pas utilisées afin de satisfaire les besoins de la majorité de la population, ces richesses servent tout simplement à racheter les dettes des patrons ainsi qu'à grossir leurs profits. Le 28 janvier, 2,5 millions d’étudiants et de travailleurs ont manifesté en France car ils ne veulent pas payer la crise du capital. En Belgique aussi, le patronat tentera de faire payer aux travailleurs et aux étudiants le coût de la crise au moyen d’attaques qui ne manqueront pas de venir ultérieurement. C’est pourquoi nous appelons à manifester le 29 avril contre la commercialisation de l’enseignement et pour un refinancement à hauteur de 7% du PIB.



Manifestation nationale pour l'enseignement supérieur le 28/04 à14h à la Gare du Nord à Bruxelles

dimanche 15 février 2009

Forum nucléaire : le lobby nucléaire d’Albert Frère

Depuis quelques jours, on peut admirer à chaque coin de rue la réclame pour le «Forum nucléaire». Ce qui doit passer pour un forum de discussion ‘ouvert’ fait en réalité partie d’une stratégie de lobbying d’Electrabel. Le géant de l’énergie veut augmenter ses gains en gardant les vieilles centrales nucléaires en activité. Que ce soit sur le dos de l’écologie et des contribuables, il s’en fiche complètement…


Par Jonas (Gand)


Ceux qui ont mis le nez dehors ces derniers jours n’ont pu éviter de le voir. Tous les arrêts de bus sont décorés avec des affiches du «Forum nucléaire». On essaye de faire de cette campagne un message d’utilité générale. Mais le slogan «Vous êtes pour l’énergie nucléaire parce que vous pensez à l’avenir» fait vraiment douter de l’objectivité de ce forum nucléaire. Même les acteurs qui devaient diffuser le message publicitaire se sont rétractés et ont parlé de manipulation.


Le forum nucléaire se présente comme un forum d’entreprises et d’institutions qui veulent s’engager vis-à-vis de l’utilisation de l’énergie nucléaire en Belgique. Et voilà pour l’objectivité de ce forum. Au total, 2 millions d’euros ont été engloutis par cette campagne de lobbying, aux frais des membres de ce forum, des institutions et des entreprises. Il s’agit de Suez, Electrabel et autres filiales, mais encore d’organisations publiques. De cette façon, on fait aussi payer ce message publicitaire par les contribuables.


Le sponsor principal de cette campagne est Suez-Electrabel et le président du forum est le CEO de Synatom, une filiale d’Electrabel. La société, dirigée entre autres par Albert Frère (l’homme le plus riche de Belgique), a beaucoup d’intérêts dans la discussion sur l’énergie nucléaire. L’annulation de la fermeture des vieilles centrales nucléaires pourrait rapporter à Electrabel des bénéfices qui se chiffrent en milliards d’euros quasiment ‘gratuits’. Albert Frère pense aussi à son avenir et est, en conséquence, pour l’énergie nucléaire.


Lors de la privatisation d’Electrabel par Verhofstadt et Di Rupo il y a huit ans ; il a été convenu que les centrales nucléaires seraient fermées en 2025. Le prix des centrales nucléaires au moment de la privatisation a été payé sur base du nombre d’années qu’elles resteraient encore en fonction. Cela a fait descendre le prix. En ne les fermant pas, Electrabel fera coup double : on peut produire de l’électricité à un moindre coût parce que les centrales sont devenues « gratuites » (et il est à parier que cela ne se remarquera pas sur nos factures d’énergie !). En plus, l’entreprise ne doit pas payer les coûts de fermeture. Que le traitement des déchets coûte cher, cela n’intéresse pas Electrabel. L’entreprise le fera bien payer au consommateur.


La ‘réouverture du débat sur le nucléaire’ par Electrabel sert à augmenter les bénéfices de cette entreprise. La mise en place d’un soit disant «forum nucléaire» est une stratégie de basse propagande. Les perdants dans cette histoire, c’est nous tous. Les centrales nucléaires les plus vieilles sont un plus grand danger pour la sécurité de la population. De plus, cela n’aura, sans nul doute, aucun impact positif sur les investissements dans la recherche et le développement de l’énergie renouvelable.


Nous pensons que la technologie nucléaire ne peut être laissée dans les mains d’entreprises privées, pour lesquelles seul compte le profit au mépris de la protection de l’environnement. La société doit pouvoir exercer un contrôle sur les secteurs essentiels, tel que le secteur de l’énergie. Ces dernières années de libéralisation du marché de l’énergie ont permis à un petit groupe de capitalistes comme Albert Frère de se faire un pont d’or. Nous recevons moins de services (mais plus dangereux) pour plus d’argent.


De plus il semble que ces derniers jours Electrabel parle bien facilement «d’énergie verte» pour obtenir des subventions de l’Etat (tout en faisant produire cette énergie par des centrales au charbon).


La balance de la libéralisation du secteur de l’énergie n’apparaît pas comme positive : des prix plus élevés, de la corruption, du travail de lobbying, de l’insécurité et une pure tromperie. Pour ce qui nous concerne une discussion ouverte sur l’énergie nucléaire est possible.


Dans une période de recherche scientifique vers le développement de sources d’énergies alternatives, l’énergie nucléaire pourrait être une solution temporaire nécessaire.


Mais ce dont nous sommes certains, c’est qu’il est irresponsable de laisser quelque chose d’aussi dangereux que l’énergie nucléaire aux mains d’un secteur privé assoiffé de profit et de charognards comme Albert Frère. Ces derniers veulent limiter notre prise de parole dans le débat à une participation artificielle à ce soit disant « forum ». Si nous voulons vraiment avoir quelque chose à dire sur les données importantes comme notre énergie, il sera nécessaire de nationaliser ce secteur sous le contrôle de la population.

dimanche 1 février 2009

Berlusconi est sexiste


La semaine dernière, lors d'une discution sur le problème de la vague de viol qui secoue l'Italie, le président italien a crue drôle de faire une petite "blague": "Nos Italiennes sont tellement belle que nous aurions besoins d'un trop grand nombre de soldat pour les protéger". Cette enflure s'est "excusé" en expliquant que c'était un compliment "car il y a des dizaines de milliés de gens dont la police s'occupe alors que de magnifiques femmes se promènent." La logique de Berlusconi est tel: "le viol vient du fait que les femmes sont trop belle." En d'autres mots :"les femmes sont elles-mêmes responsable du viol." Il appelle cela la "libération des corps", nous appelons cela du sexisme.

vendredi 30 janvier 2009

Protestation au ministère de l’asile et de l'immigration

Ce mercredi, une trentaine de personnes ont mené une action à Bruxelles devant le ministère de l’immigration et de l'asile. Il s’agissait de défendre le cas d'Usman, Melina et leurs enfants, qui a déjà été pris en considération plusieurs fois sur ce site. Des amis, camarades de classe, enseignants,… étaient venus en solidarité avec eux, de même que le PSL (ex-MAS), présent avec une petite délégation. Une pétition a été délivrée à un responsable du ministère.


Le cas d'Usman, Melina et leurs enfants est un exemple de l’énorme arbitraire qui règne dans le droit d'asile belge. Usman vient de la partie du Cachemire occupée par le Pakistan, Melina des Philippines. Leurs enfants sont nés ici. Mais Usman et Melina, selon les autorités belges, doivent retourner à «leur» pays. Duquel s’agit-il pour les enfants ?


Usman et Melina sont déjà en Belgique depuis plusieurs années, presque dix ans. Usman est en effet arrivé le 1er septembre 1999 dans notre pays, Melina en 2000. Tous les deux ont servi comme personnel de maison des ambassades, jusqu'à ce qu’ils entrent en lutte contre leur traitement et les abus dont ils étaient victimes. Le couple a fait à plusieurs reprises le récit de ses mésaventures dans les médias flamands. Le recours à du personnel exploité à bas coût dans les ambassades est un sujet délicat pour les autorités, mais pour les victimes cela reste traumatisant.


A l'action devant le ministère étaient présents des amis et des connaissances du couple et des enfants, qui vont à une école néerlandophone de Saint-Gilles. Plusieurs parents d’autres élèves étaient là aussi, dont Anja Deschoemacker, porte-parole du PSL/LSP. Beaucoup d'enseignants ont également marqué leur soutien, comme l’a reporté un reportage radio fait depuis l’école hier matin.


Cette action avait pour objectif de montrer sur quel soutien peuvent compter Usman, Melina et leurs enfants. Mais pour nous, il ne s’agit pas d’un problème individuel, mais bien d’une lutte collective. La procédure dedroit d’asile a été commentée en détail par l'avocat du couple, Maître Van Tieghem. Une nouvelle demande a été introduite, avec des références aux droits de l’enfant. Une pétition à laquelle ont souscrit des centaines de personnes a été remise à un responsable du ministère.


Usman a remercié tous les participants qui étaient venus le soutenir, lui et sa famille. Après tant d'années d'incertitudes, Usman espère enfin pouvoir arracher le droit d’avoir un avenir pour sa femme, lui-même et ses enfants.


mercredi 28 janvier 2009

Sur les atrocités de Termonde

Les tragiques évènements qui se sont déroulés à Termonde vendredi dernier ont choqué partout à travers le pays. Le meurtre sauvage de jeunes enfants et d’une accompagnatrice dans une crèche est tout bonnement incompréhensible. Cette tuerie a fortement touché les gens notamment parce qu’elle est très concrète : chaque parent a de suite pensé à ses propres enfants. Nous avons nous aussi été très choqués et témoignons notre sympathie aux familles et connaissances des victimes.


Les nombreuses réactions suscitées par ce drame ont été dominées par l'incompréhension : comment quelqu'un peut-il être malade au point d’assassiner froidement des enfants ? La même interrogation s’était posée il y a quelques années quand Hans Van Themsche avait tué la petite Luna, une fillette de deux ans, ainsi que sa nounou à Anvers.


Il semble qu’il y ait une progression du nombre d'incidents et d’actes de violence gratuite et incompréhensibles dans lesquels des enfants sont entre autres victimes. Différents journaux avertissent que cette augmentation n’est pas prête d’être stoppée.


La violence gratuite est une expression d'une aliénation de la société. De chaque description de la vie du coupable de Termonde, il ressort que cet individu n’était absolument plus attaché à la société, sans aucun contact social et dans une situation totalement isolée. C’est cet isolement qui conduit à ce qui ne peut être qualifié que de barbarie.


Dans le contexte d'une profonde crise économique avec en conséquence des licenciements massifs, le nombre de personnes qui se retrouveront exclus d’un tissu social va croître et la pression portée sur l’individu repousse les éléments collectifs, sociaux. Nous refusons d’accepter un système incapable d’offrir à chacun une place dans la société.

mardi 27 janvier 2009

Manifestation contre le NSV à Leuven le 26 mars

Pour une manifestation antifasciste combative, pour une alternative de gauche

Comme chaque année, le Nationalistische Studentenvereniging (NSV - Association des Etudiants Nationalistes, le cercle étudiant du Vlaams Belang) veut organiser une manifestation dans une ville étudiante flamande. Cette année, cette manifestation se déroulera à Leuven. Nous ne pouvons pas tolérer le fait que notre ville soit abandonnée aux brutes fascistes du NSV. D’autres actions et manifestations du NSV montrent qu’un tel abandon signifierait que quiconque ne satisfaisant pas complètement à leurs normes ne serait plus en sécurité. Il y a trois ans, à Leuven, des manifestants fascistes ont saccagé l’appartement de quelqu’un qui avait crié des slogans antifascistes du haut de son balcon.


Plate-forme pour la manifestation anti-NSV


"Des emplois, pas de racisme! - Manifestation anti-NSV"


Cela fait bien des années que le NSV est une couveuse à cadres pour le Vlaams Belang. Plusieurs cadres du VB ont entamé leur carrière politique au NSV où ils ont pu développer leurs idées fascistes et les mettre régulièrement en application. Il n’est donc pas exceptionnel que des parlementaires VB soient présents aux actions du NSV. Les violences perpétrées par le NSV forment une liste impressionnante, que ce soit lors de ses manifestations annuelles - et lors de laquelle ses membres en profitent pour attaquer les immigrés, les homosexuel(le)s ou les mal pensants - ou lorsqu’ils organisent des attaques contre des cafés ou des meetings de gauche.


Nous appelons à une contre-manifestation pacifique. Nous pensons que l’utilisation de la violence contre l’extrême-droite permettrait à celle-ci de se présenter comme une victime. Nous voulons montrer que l’immense majorité des étudiants ne veut pas abandonner les rues de Leuven aux fascistes, mais aussi tendre la main aux habitants et travailleurs de Leuven, qui n’ont eux non plus rien à gagner d’une croissance de l’extrême-droite.


La croissance de l’extrême-droite ne peut pas être séparée de la politique néolibérale que les partis traditionnels ont menée au cours des trente dernières années. Par leurs attaques systématiques contre tous les acquis des travailleurs, ils ont amené de plus en plus de gens à être dégoûtés de “la politique”. L’enseignement est privatisé sans aucune honte, tout comme les autres services publics, par des ministres “socialistes”. L’enseignement supérieur est transformé à toute allure en un enseignement d’élite dans lequel seuls les riches pourront encore étudier ce qu’ils veulent.


Mais tant qu’il n’y a aucune alternative, il est facile pour les partis d’extrême-droite d’attirer à eux les voix des travailleurs sur une base populiste. Au lieu d’apporter une solution aux problèmes, ils désignent les immigrés en tant que cause de tous les problèmes. Cela mène à une stratégie de “diviser pour régner” qui dresse les différents groupes de la population les uns contre les autres. Au lieu de faire en sorte que les sans-papiers puissent se construire une vie décente en Belgique, le VB propose (tout comme toute une partie du gouvernement d’ailleurs) de les renvoyer en avion dans leur pays d’origine, indifférent au fait qu’ils y seront de nouveau confrontés à une vie de misère et à l’arrestation pour leurs idées politiques.


La crise économique actuelle révèle la faillite du système néolibéral. Au cours de la dernière période, nous avons vu baisser le pouvoir d’achat et croître la flexibilité. Nous assistons maintenant à une vague de licenciements. Il est clair que le VB n’offre aucune solution face à ces problèmes. Ce parti s’oppose à toute forme de lutte syndicale et affirme que ce qui est bon pour le patron l’est aussi pour les travailleurs (selon leur vieux slogan “staken schaadt, werken baat” : la grève nuit, le travail rapporte). Face à la crise actuelle, ce parti n’a aucune réponse autre que la poursuite des baisses de charges pour les entreprises, qui font porter le coût de la crise sur l’ensemble de la population.


Ce n’est qu’en s’en prenant aux causes de la croissance de l’extrême-droite que l’on pourra résoudre ce problème. D’ici là, nous ne pouvons certainement pas nous reposer sur nos lauriers et nous devons empêcher les fascistes de mettre en œuvre leurs méthodes d’intimidation et de violence. Mais une véritable solution ne pourra être trouvée qu’en supprimant les problèmes sociaux comme le chômage et la pauvreté qui constituent le terreau sur lequel grandit l’extrême-droite.





Le NSV est l’organisation estudiantine officieuse du Vlaams Belang et un réservoir pour les mandataires du VB. Le NSV se montre régulièrement plus radical et recourt à la violence ainsi qu’aux pratiques racistes. On ne doit pas laisser d’espace pour la marche du NSV et autres (des groupuscules comme Blood&Honour participent également à cette manifestation). Leur violence ne doit pas pouvoir s’exprimer le 26 mars à Louvain. Ensemble, manifestons contre le NSV et l'extrême-droite.

vendredi 23 janvier 2009

Action devant le ministère de l’asile et de l’immigration : Proteste contre la possible expulsion d'Usman, de Melina et de leurs enfants !

Usman Khan Mohammad est arrivé le 1er septembre 1999 en Belgique. Il est venu de la région du Cachemire occupée par le Pakistan, où il a été politiquement actif. Melina Dolor est venue en 2000 dans notre pays à partir des Philippines. Tous les deux ont été exploités comme personnel bon marché dans les ambassades jusqu'à ce qu’ils rentrent en lutte et sollicitent l'asile. L’exploitation par les ambassades a aussi été portée à la télévision et tous les deux ont parlé à ce sujet sur les chaînes flamandes VTM et Koppen.

Ils ont appris à se connaître et ont eu ici deux enfants : Amad et Imran. Ils ont maintenant six et quatre ans et apprennent le néerlandais à l’école. Amad et Imran ne sont jamais allés au Cachemire ou aux Philippines.

Aujourd'hui, neuf ans plus tard, la demande de régularisation d'Usman et Melina a été refusée, malgré un dossier très solide. La demande d'asile a aussi été refusée. Tous les deux parlent le français et le néerlandais, se sont bien intégrés et ont poursuivit leurs activités politiques avec le Parti Socialiste de Lutte.

L’expulsion n’est pas une option, elle mettrait Usman et Melina en grave danger et, en plus, où vont aller les enfants ? Vers un pays inconnu avec un choix déchirant à faire entre le père et la mère.

Nous trouvons cette situation inacceptable et demandons votre soutien. Signez la pétition en ligne avec les revendications suivantes :

  • Pour la régularisation immédiate de Usman et Melina!
  • Stop à la politique de droit d’asile répressive et arbitraire!

Pour renforcer le dossier de Usman, Melina et leurs enfants, il y aura une action devant le ministère de l'asile. Nous voulons donner à ce moment la pétition au ministre et protester contre le fait qu'il n’y ait toujours pas de solution pour Usman, Melina et leurs enfants.

Action: ce mercredi 28 janvier à 14h30, devant le ministère de l'asile et de l’immigration, Rue de la Loi 34-36, à Bruxelles


===> Signe la pétition en ligne <===

jeudi 15 janvier 2009

L’école peut-elle être un moteur de transformation sociale ?

Lorsque l’on pose un regard sur notre système d’enseignement secondaire (ceci tient aux nuances près pour le supérieur), on ne peut être qu’être effaré par le nombre d’échecs qu’il produit et par sa structure inégalitaire. La plupart des spécialistes en sciences de l’éducation analysent cette situation de manière disciplinaire et attribue cette faillite à la pédagogie utilisée par les professeurs et à la politique éducative en vigueur dans notre pays. Pour eux une réforme de l’enseignement (implémentation de la pédagogie nouvelle et une politique éducative progressiste) permettrait de sortir de cette logique.


Alain (Namur)


Quand on se plonge dans les dédales de chiffres produit par l’enquête PISA (1), on peut découvrir que l’enseignement en Communauté Française est le plus inégalitaire de ce que l’on appelait avant l’Europe des 15 et les résultats des élèves sont le plus souvent classés en queue de peloton plutôt qu’en tête. Pour ce qui est des compétences mesurées, les élèves en Communauté Flamande reçoivent de bons résultats mais les écarts-type y sont élevés. Il faut cependant mettre en perspective les résultats PISA, car la méthodologie de recherche utilisée par l’OCDE, n’est pas exempte de défauts. Néanmoins ils constituent une base chiffrée non négligeable.


L’enseignement en Communauté Française est organisé en trois réseaux : le réseau de la Communauté Française, le réseau Officiel (qui regroupe les écoles communales et provinciales) et le réseau libre (enseignement libre confessionnel ou non confessionnel). Le décret mission fixe la politique éducative générale de l’enseignement qui est décliné selon les spécificités de chaque réseau en différents projets pédagogiques. Une caractéristique fondamentale de l’enseignement en Belgique est consacrée par la Constitution : l’enseignement en Belgique est libre (pour ne pas dire libéral). Ce qui veut dire que tout qui veut peut ouvrir une école, et les parents ont la liberté absolue d’inscrire leur enfant dans l’école de leur choix. Il en résulte un authentique marché scolaire, les réseaux d’une part et puis les écoles essayant d’attirer le plus d’élèves dans son camp. Au vu de ce qu’on a dit plus haut, le libéralisme qui est incapable de répondre aux attentes sociales des gens, est aussi incapable à résoudre les problèmes liés aux questions scolaires. Quand on compare le document cadre de la politique éducative (décret mission) avec les résultats on peut voir le hiatus qui sépare les intentions proclamées et les résultats. Les lignes forces du document sont :


  • Apprendre à apprendre
  • Faiseur de réussite
  • Égalité des chances


On constate l’exact opposé dans le mouvement réel. Comment peut-on expliquer cela? La presse bourgeoise et l’opinion publique qui n’est pas avare d’à peu près sur ces questions, attribue cette situation à la paresse des élèves, à l’éducation et à l’autorité des parents (qui, comme on le dit, n’est plus ce qu’elle était...)…


Hors de ces discours un brin simplistes, il est d’autres analyses. Celles-ci, plus sérieuses, sont le fait de pédagogues, de philosophe ou de sociologue de l’éducation. Pour ces derniers, si l’enseignement est ce qu’il est c’est à cause du manque de connaissance en pédagogie et en psychologie des acteurs de l’éducation. Depuis des années déjà, avec les travaux de Piaget, de Vygotsky et d’autres après eux comme Mérieux, Fracoviak, Perrenoud, les acteurs du monde de l’éducation possèdent un corpus théorique important et des outils qui permettraient à chaque enfant de développer de manière optimale son potentiel. Afin de réformer l’enseignement, il faut donc faire acquérir aux maitres d’écoles tous ces instruments.


Ce genre d’explication disciplinaire est pertinente, mais cependant incomplète. Car depuis le temps que l’on possède et les causes du problème et les solutions, l’absence de changement prouve que le problème se situe ailleurs. L’erreur est épistémologique, les problèmes liés à l’enseignement ne peuvent être considéré de manière uni-disciplinaire. L’école n’est pas en abstraction dans la société. La théorie marxiste de la lutte des classes nous permet d’apporter une explication et une réponse globale à ces questions.


« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte des classes », Manifeste du parti communiste, K. Marx et F. Engels


Cela veut dire que l’école est le produit historique de la superstructure de la société. Le capitalisme est le système de production qui domine actuellement dans le monde entier. Ce système se caractérise entre autres par des disparités économiques majeures. Pour la Belgique, une étude datant de 1994 a établi que 10% des familles les plus riches détiennent 50% des richesses contre 1,1% des richesses pour les 10% des familles les plus pauvres. Et cela il y a 15 ans.


Notre pays est donc un pays fortement inégalitaire dans sa superstructure. La lutte des classes durant l’histoire a donné sa forme actuelle à nos institutions. Celles-ci sont le reflet du rapport de forces qui est présent dans la société. À l’heure où la classe ouvrière était en position de force, nous avons pu obtenir des acquis formidables dans l’enseignement (massifications de l’enseignement, développement de l’éducation comme un service publique,…). La nécessité, pour l’industrie en plein essor, de travailleur de plus en plus qualifié a également joué en notre faveur. Avec la dépression de 1973-1975, les capitalistes ont cherché à inverser ce rapport. Avec la politique de contre-réformes néolibérales, ils se sont attaqués systématiquement à tous les acquis de la classe ouvrière.


L’enseignement en a fait les frais également, le budget pour celui-ci qui avait été amené à 7% est retombé à actuellement environ 5,4% du PIB. Cela fait des milliards d’euros qui ont été ainsi été perdus. De plus, avec la diminution du salaire réel et l’augmentation sans cesse des frais de logement, il s’en est suivi une ségrégation géographique qui a fait naitre des quartiers précarisés. Les écoles situés à proximités de ces quartiers on vu s’homogénéiser de plus en plus leur population scolaire. Ce qui a contribué à ce qu’on appelle les écoles « ghettos ».


Quelles ont été les réponses des politiciens traditionnels et en particuliers de la gauche qui a eu ces dernières année à gérer la Communauté Française (qui est compétente en matière d’éducation) ? Il y a eu le décret inscriptions (sur le principe du : «premier arrivé, premier servi») de Marie Arena qui a fait grand bruit dans la presse. On a vu des files de parents qui voulaient s’assurer, ou plutôt assurer à leur progéniture, une place dans les meilleures écoles de la région, ou vu d’un autre angle éviter certaines écoles.


Ce décret a été battu en brèche pour finalement être abrogé. Ensuite, remaniement ministériel faisant, l’actuel ministre Dupont a mis en place le décret Mixité, celui-ci a totalement explosé en vol. Il faut dire que ce décret particulièrement inique comportait un élément (qui pour sur en d’autre circonstance prêterait à rire), après une procédure d’inscription assez complexe, il y avait la possibilité de tirer les places au « Lotto » lorsque trop d’élèves briguait la même place. Le ministre lui-même a annoncé le retrait du texte pour l’an prochain et ils sont actuellement en réflexion pour la suite.


L’aménagement à la marge qu’essayent d’effectuer les ministres dits « socialistes » révèle leur incapacité à prendre la mesure du problème. Pas de lutte contre l’inégalité en milieu scolaire sans lutte massive des travailleurs et des jeunes contre les contre-réformes néolibérales. Ce n’est que par une mobilisation de masse des élèves, professeurs, parents, liées à la lutte du mouvement ouvrier que l’on pourra implémenter de vrais changements dans ce domaine. Il faut que le mouvement social mette à l’avant le mot d’ordre d’égalité de manière générale et établissent un rapport de force qui seul permettra d’obtenir des réformes radicales dans le monde de l’éducation, notamment en termes d’augmentation massive de financement public.


On ne peut conclure sans rappeler cette terrible leçon historique : l’ensemble des réformes que peuvent obtenir les travailleurs sur base de leurs luttes ne peut être maintenu sur le long terme dans le système capitaliste. À la faveur de recul économique ou de démobilisation de la classe ouvrière, le patronat a montré dans l’histoire et le montre encore en ces temps de crise économique qu’il est prêt à revenir sur chaque acquis de notre classe. Il faut donc lutter de manière révolutionnaire pour le renversement du système des patrons dans son ensemble.


Si toi aussi tu es intéressé par les problématiques liées aux questions de l’enseignement et que tu veux changer de société, n’hésite pas à prendre contact avec nous et à venir nous rejoindre. Le Parti Socialiste de Lutte avec son organisation étudiante (Etudiants de Gauches Actifs) lutte pied à pied dans le sens d’un enseignement égalitaire dans un monde socialiste.



(1) Enquête PISA : Programme international pour le suivi des acquis des élèves, enquête trisannuelle de l’OCDE.

mardi 13 janvier 2009

USA : Un jeune afro-américain tué par la police à Oakland le soir du Nouvel An

Durant la nuit du Nouvel An, à Oakland (Californie), la police procède à plusieurs interpellations de jeunes afro-américains dans une station de métro sous le regard attentif de dizaines de passagers. Ces agents de la BART (la police des transports) ont été appelés sur les lieux suite à une bagarre et font sortir plusieurs jeunes gens d’une rame de métro pour les aligner sur le quai. Parmi eux se trouve un jeune nommé Oscar Grant, 22 ans.

Par Karim

Abattu en ‘live’

Malgré le mutisme quasi complet des médias officiels et les précautions prises par la police pour réquisitionner les portables de plusieurs témoins de la scène, des vidéos ont circulé internationalement sur internet (voir ci-dessous). Les vidéos montrent plusieurs hommes alignés le long du mur, mains en l’air. Oscar Grant, entouré de plusieurs policiers se retrouve subitement plaqué au sol, face contre terre. C’est alors que l’impensable se produit. Un des policiers dégaine son arme et abat froidement le jeune immobilisé par la contrainte physique d’un autre agent. Selon l’avocat de la victime, la balle a perforé les poumons du jeune homme avant de ricocher sur le sol. Oscar décèdera quelques heures plus tard.


La bavure provoque la colère

Quelques heures plus tard, alors que la nouvelle circule dans les quartiers d’Oakland, des incidents avec les forces de l’ordre éclatent. Il est clair que cette bavure nous fait repenser à la malheureuse rencontre qu’avait eu Rodney King au début des années ‘90 avec des policiers lors d’un contrôle de la route. Devant la résistance de Rodney King face à son interpellation, la police l’a violement tabassé, aussi face à une caméra. Cette vidéo et le fait que l’ensemble des policiers aient été acquittés quelque temps plus tard a provoqué l’indignation et la colère de la communauté noire aux Etats-Unis. De violentes émeutes ont alors éclaté un peu partout, mais essentiellement à Los Angeles. Ces émeutes sont aujourd’hui considérées comme les plus violentes du 20ème siècle (40 morts en 6 jours).



Le 7 janvier, une manifestation a été organisée en mémoire du jeune abattu et contre les brutalités policières qui ne font malheureusement pas exception dans beaucoup de quartiers aux USA. Plusieurs milliers de personnes ont participé à cette action et à la fin du cortège des incidents confrontant des jeunes avec la police se sont prolongés une bonne partie de la nuit.


Tous ensemble contre la violence policière et le racisme

Cet évènement risque d’entrainer des tensions entre les différentes communautés présentes dans la ville d’Oakland. En effet, le policier est d’origine ‘latino’. Des incidents racistes entre les deux communautés ont déjà été signalés. En tant que socialistes, nous comprenons très bien la colère qui existe parmi la population noire suite à cette nouvelle bavure impardonnable. Mais nous devons aussi absolument souligner l’importance de ne pas tomber dans le piège de la division et des tensions raciales.


Face à la pauvreté énorme de nombreux quartiers aux Etats-Unis et face aux discriminations persistantes par rapport à la population noire et immigrée, nous devons consciemment organiser la lutte pour l’amélioration de nos conditions de vie et de travail. De plus en plus d’américains, victimes de premier plan de la crise économique, vont se retrouver dans une situation sociale désastreuse. Et ce sont certainement les populations immigrées des quartiers les plus pauvres qui vont supporter encore plus durement les conséquences.


Nous appelons à discuter dans les quartiers de ces évènements mais aussi plus largement sur la politique pro-capitaliste du gouvernement américain. Nous savons que beaucoup d’illusions existent par rapport à Obama et à sa nouvelle administration. Mais n’oublions pas que les banques et les grosses multinationales américaines ont aussi voté pour Obama et exigeront en retour la défense de leurs intérêts. Obama et le Parti démocrate ne sont pas prêts à rompre avec la politique néolibérale et de nombreux aspects de leur programme l’expriment clairement. Nous sommes dès lors convaincus que nous ne pouvons compter que sur nos propres luttes pour en finir avec cette société qui n’entraine que pauvreté, violence et racisme.


Il est aujourd’hui d’une importance cruciale de renouer avec les meilleures traditions du mouvement pour les droits civiques, de la lutte des Black Panthers,… Ce n’est que via des mobilisations massives, impliquant la majorité des travailleurs et des jeunes, que l’on pourra éviter de nouvelles tragédies pour les jeunes comme Oscar et être capable d’en finir avec ce
système barbare !


  • Stop aux brutalités policières ! La police hors des quartiers !
  • Pour la construction de comités démocratiques d’auto-organisation dans les quartiers !
  • Pour un plan d’actions contre le racisme et la pauvreté ! Un emploi décent, un logement pour tous !
  • Mobilisation des travailleurs et de leurs organisations contre la politique antisociale !

samedi 10 janvier 2009

Les travailleurs israeliens aussi luttent pour la paix et contre le bain de sang à Gaza

Après les actes de vandalisme néo-nazi à l’encontre d’EGA à L’ULB... MOBILISONS CONTRE LE RACISME ET LE FASCISME !


Une pièce bombardée de peinture, garnie de croix gammées et de phrases injurieuses, une partie de notre matériel détruit (spécialement nos tracts de solidarité avec les sans-papiers),… Voilà l’état dans lequel EGA (Etudiants de Gauche Actifs, notre organisation sur les universités) a retrouvé le lieu où il entrepose son matériel à l’université en ce début d’année. On pourra remarquer la lâcheté de leur geste puisqu’ils ont profité de l’absence de nos membres et de la communauté universitaire pour pouvoir s’introduire dans le local afin de le souiller de leur propagande réactionnaire.


EGA-ULB

Les néo-fascistes sont coutumiers de tels actes de vandalisme, d’intimidation et de violence. Mais jusqu’ici, c’était plutôt dans les universités en Flandre que ceux-ci avaient une certaine confiance pour passer à l’acte. Pourtant, il y a quelques semaines, des militants du groupuscule néo-nazi francophone NATION avaient pénétré sur le campus pour mener une campagne de provocation raciste contre les sans-papiers qui occupent le gymnase et placarder des affiches nauzéabondes.


Ce n’est pas une coincidence que cela soit EGA, le cerle étudiant marxiste sur l’université, qui a été ciblé au vu de notre attitude conséquente contre le racisme et l’extrême-droite. Nous sommes aux côtés des sans-papiers dans le comité de soutien (CAS) depuis le premier jour de l’occupation à l’ULB. Nous avons joué un rôle déterminant dans le blocage du meeting raciste de Dewinter par 300 antifascistes à l’université de Gand et récemment encore, nous avons lancé un appel pour une contre-manifestation pacifique nationale, le 12 mars à Louvain, contre la marche fasciste du NSV, le cercle étudiant qui sert de lieu de formation aux futurs dirigeants du Vlaams Belang.

Le NSV organise une manifestation chaque année, au cours de laquelle il n’hésite pas à recourir à la violence envers les immigrés et les jeunes de gauche. Une manifestation à laquelle Nation a participé au cours des dernières années. Il y a 3 ans, à Louvain, des manifestants fascistes avaient envahi l'appartement et agressé quelqu'un qui avait crié un slogan antifasciste de son balcon. En nous mobilisant en beaucoup plus grand nombre qu’eux, nous pouvons briser leur confiance et mettre les néo-fascistes dans la défensive. Une campagne active à l’ULB et une forte mobilisation pour la manif à Louvain est le meilleur moyen d’empêcher le développement de leur présence sur notre campus.


La crise du capitalisme entraine des vagues de licenciements et une paupérisation croissante des travailleurs et des jeunes. Le Gouvernement a déboursé des milliards d’euros pour sauver les intérêts des banquiers et des capitalistes, mais il n’est pas question pour eux de nationaliser pour sauvegarder les emplois et de mettre à disposition des moyens suffisants pour l’enseignement. Le sous-financement public a mis fin à la politique de services sociaux, de restos et de kots bon marché et a entrainé une augmentation des coûts des études depuis les années 80. Le pillage néolibéral des richesses collectives des 30 dernières années a créé un terreau favorable pour le développement des idées racistes.


C’est pourquoi nous manifesterons également le 12 mars pour une opposition anticapitaliste contre la politique néolibérale qui alimente l’extrême-droite.


  • TOUT CE QUI NOUS DIVISE NOUS AFFAIBLIT !
  • MANIFESTE AVEC NOUS LE 12 MARS A LOUVAIN !
  • PARTICIPE A CETTE CAMPAGNE POUR EN FAIRE UN SUCCES !
  • REJOINS LES ETUDIANTS DE GAUCHE ACTIFS !

jeudi 8 janvier 2009

Le NSV, un mouvement social?

Le 12 mars prochain, le NSV (mouvement de jeunes fascistes flamandsproche du Vlaams Belang) organisera son rassemblement annuel à Louvain sous le slogan "Vlaams, sociaal en nationaal". Mais que vient faire le terme "sociaal" dans le slogan d'un des groupuscules ultra-réactionnaire comme l'est le NSV. Tout comme le VB, le NSV milite pour une politique asociale, le néo-libéralisme, comme l'ont fait les premiers qui utilisèrent le terme de "socialiste" pour en pratique arriver au même but: donner tout le pouvoir aux patrons.
Nous serons présent le 12 mars à Louvain pour manifester contre le NSV et l'extrème-droite. Plus d'information sur la manifs anti-NSV devraient suivre la semaine prochaine.

mercredi 7 janvier 2009

10.000 manifestants à Tel Aviv contre les massacres de Gaza

Après ce qui semble avoir été la semaine la plus meurtrière dans le conflit israélo-palestinien depuis 40 ans, les manifestations se sont succédées à travers le monde contre les actions barbares du régime israélien. Deux actions de protestation importantes ont été également organisées en Israël, malgré les tentatives anti-démocratiques du régime pour faire taire chaque résistance contre la guerre, dont des menaces des services secrets et des arrestations massives, surtout contre les Palestiniens israéliens. 300 d'entre eux sont toujours arrêtés.


Mouvement de Lutte Socialiste (Tnu'at Maavak Sotzyalisti/Harakat Nidal Eshteraki, CIO-Israël)


La police avait essayé d’empêcher la manifestation prévu le 3 janvier à Tel-Aviv en déclarant que le fait de lever le drapeau palestinien à Tel-Aviv était un trouble de l’ordre public. La Cour Suprême, bien qu’elle soutient les actions du régime y compris ce qui est défini par les lois internationales comme des crimes de guerre, a décidé que c’était un peu trop embarrassant et a autorisé la manifestation.


Cette manifestation a été la plus grande manifestation commune d’Arabes et de Juifs depuis le début de la guerre, dans des circonstances très difficiles. La manifestation a été encerclée par un important contingent de forces de l'ordre renforcé par un détachement spécial des autorités carcérales. Presque 300 contre-manifestants d’extrême-droite (dont beaucoup de membres de Yisrael Beitenu - Israël notre maison - le parti de Lieberman) étaient aussi présents, et à chaque coin de rue du centre de Tel-Aviv il y avait des tensions et des animosités visibles. Certains ont jeté des objets contre les manifestants. Mais la manifestation a été très bruyante et a clairement fait entendre son message avec des drapeaux rouges, des tambours et presque 10.000 participants.


Les slogans ont été criés en hébreu et en arabe. Le Mouvement de Lutte Socialiste (notre organisation-sœur israélienne) ont crié avec d’autres des slogans tels que : “ Juifs et Arabes refusent d'être ennemis”, “Juifs et Arabes se battent ensemble contre les racistes”, “A Gaza et à Sderot, les enfants veulent vivre”, “Barak, Ministre de la Défense, tu n'achètera pas la domination avec le sang”, “Pas de paix, pas de sécurité sous la loi du Capital”, “De l’argent pour l'enseignement et les emplois, pas pour la guerre et l'occupation”, “Tu veux la paix ? Alors nous devons lutter – contre les bombardements, contre la guerre, contre les tirs de qassam, contre le siège, contre l'occupation, contre le mur, contre les colonies, contre la séparation, contre le racisme, contre le système d’exploitation et de prestige, contre le système du capital et de la guerre.”


Nous avons aussi crié des slogans comme “Tous les ministres du gouvernement sont des criminels de guerre”, “Barak, ministre de la Défense, combien d’enfants as-tu tué aujourd’hui ?”. Au cours de la manifestation, nous avons diffusé notre déclaration que nous avons aussi utilisé aux manifestations et activités publiques à Tel Aviv, Haifa et ailleurs. Hadash, un front du Parti Communiste, était aussi une force très dominante dans la manifestation.


Les médias officiels ne se sont pas limités à mener campagne contre cette manifestation, ils ont ensuite essayé d’en réduire l’impact au maximum. Le journal Haaretz, connu sur le plan international comme un journal libéral, a publié un article sur son site avec comme titre : “Tel-Aviv : Des milliers de manifestants pour et contre l'opération”. L’’éditorial du même journal a commencé avec ces mots : “Le chef du gouvernement Ehud Olmert attend à juste titre que la population israélienne se regroupe derrière les opérations de l’IDF à Gaza” (IDF est l'armée israélienne).


Le programme d’actualité de la télévision d’Etat du week-end, qui dure enviroon deux heures, n’a montré aucune image de la manifestation alors que d'innombrables politiciens et généraux ont été passés en revue au sujet de Gaza, pour finir avec un reportage sur l’industrie du chocolat en Israël ! Même les médias internationaux qui veulent couvrir les attaques ont très difficile. Il leur a été interdit d’aller dans la bande de Gaza. Deux journalistes d’Al-Jazeera ont été arrêtés parce qu'eux parce qu’ils étaient arrivés “trop prêts de la bande de Gaza”. Les journalistes israéliens reportent surtout ce que racontent les porte-paroles militaires. Mentionner les victimes palestiniennes n'arrive pratiquement jamais. Les médias israéliens ne mentionnent par exemple jamais la relation entre le nombre de victimes de 100 contre 1. Les médias se limitent souvent au message simple de Barak: “Le Hamas et les organisations de terreur ont environ 400 morts”. La machine de propagande et de falsification de l'élite dirigeante est tout simplement immense. Les rapports des des actions de protestation dans le reste du monde sont présentés de façon très négative, insinuant souvent que chaque critique internationale contre le régime israélien est de l'antisémitisme.


Samedi, dans la ville Sakhnin, au Nord, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans une des plus fortes manifestations israélo-palestinienne depuis des années. Dans certains médias israéliens, on a parlé de “quelques milliers”, alors qu’ils étaient peut-être 100.000 avec bon nombre de juifs israéliens. Certains médias ont bien relayé ce rassemblement, mais pour effrayer la population. Quelques dizaines de contre-manifestants d'extrême-droite, surtout du parti de Lieberman, ont défilé dans la ville. L'ambiance à la manifestation était très militante, mais aussi dominée par le mouvement islamique et le parti nationaliste palestinien Balad. Des slogans en arabe ont été criés, avec des appels à la solidarité avec la population de Gaza pour qu’ils résistent aux tanks et aux fusils. Certains slogans ont appelé le Hezbollah à agir et ont critiqué la Ligue Arabe pour leur collaboration traditionnelle, particulièrement avec les USA. Malheureusement, certains slogans appelaient implicitement à des actions de terreur contre la population juive.


Le fait qui la manifestation de Sakhinin a été dominé par les forces de droite comme le mouvement islamique n'est pas un hasard. Hadash était très faible, une expression de l’énorme polarisation nationale et d'un certain affaiblissement de son soutien parmi la population israélo-palestinienne ces dernières années. Cela était déjà visible lors des élections municipales dans cette ville et dans la région. C'est la conséquence du rôle du Parti Communiste/Hadash. Le parti suit les événements et met l’accent sur l’obtention de réformes de la législation purement cosmétiques à la place de construire un mouvement. Même si certaines de ces petites réformes sont très correctes, cela ne peut être atteint que si Hadash construit une lutte massive. Il y a aussi des tristes exemples d’actions opportunistes comme des coopérations électorales avec le mouvement islamique dans certaines régions à la place à la place de construire une alternative. L'exemple le plus frappant est naturellement la coopération avec le parti d’extrême-droite de Lieberman dans la coalition du conseil communal de Haifa. Lors des élections dans cette ville, le PC a soutenu le maire du parti gouvernemental Kadima. L'argument était que cela était nécessaire pour éviter qu'un candidat de Lieberman n’obtienne le poste. C’est une explication du vide politique énorme et du fait que plusieurs actions anti-guerre peuvent maintenant être dominées par les organisations de droite.


En 9 jours, plus de 500 Palestiniens ont été assassinés, dont 30 depuis le début de l’opération au sol. Des milliers de personnes sont blessées et des milliers de maisons ont été ravagées dans la petite bande de Gaza. Cela a aussi des conséquences pour les masses arabe et juive en Israël. À la fin de la manifestation de samedi dernier à Tel-Aviv, nous avons appris la terrible nouvelle du début de l'invasion du pays, point de départ pour une nouvelle semaine de massacres. Mais ce sera aussi une nouvelle semaine d’actions de protestation. La manifestation de Tel-Aviv a montré qu’un mouvement commun des Juifs et des Arabes contre la guerre est possible malgré la répression, et peut-être même encore plus.


L'élite dirigeante israélienne fait usage de la peur de la classe ouvrière juive-israélienne. Cette guerre est définie d'un commun accord par l'establishment comme une “guerre sans choix”. C’est en fait une tentative désespérée de sortir de la crise politique profonde et d’effacer l’humiliation des interventions militaires de ces dernières années. Mais les travailleurs se rendront compte tôt ou tard qu’ils ont été consciemment trompés pour être traînés dans un conflit sanglant qui s'oppose à leurs intérêts. Un nombre de travailleurs et de jeunes grandissant cherchera autre chose. Le mouvement anti-guerre doit essayer d'atteindre cette couche, malgré toutes les difficultés. Sur base des idées de la solidarité et du socialisme, c’est toutefois possible, et c’est la seule voie pour aller de l’avant.

mardi 6 janvier 2009

Protestation contre la guerre à Gaza

La guerre menée par le troupes israéliennes contre les habitant de Gaza fait chaque jour de nouvelles victimes. Cela n'empêche cependant pas plusieurs gouvernements dont les Etats-Unis de soutenir cette "intervention" et le changement de président de semble pas offrir de nouveau espoir de paix puisque Obama soutient également les attaques.
Les manifestations ne se sont pas non plus fait attendre, dans les derniers jours de nombreuses actions de protestations ont été menées partout dans le monde. Ces manifestations sont cependant majoritairement organisées par les communautés issues de l'immigration. De nombreux slogans, parfois à caractères antisémites ont malheureusement pu de se faire entendre ainsi que "Hamas, Jihad, Hezbollah". Le Hamas n'a pourtant aucune solution à offrir à cette guerre.
Nous ne pouvons pas faire confiance aux politiciens traditionnels qui ne peuvent proposer qu'une politique néo-libérale et sécuritaire qui ne peux mener qu'a plus d'insécurité pour les populations vivant dans et à proximité de la bande de Gaza