mercredi 19 novembre 2008

Bruxelles : Evacuation violente de sans-papiers

Hier matin, à Bruxelles, plusieurs centaines de sans-papiers qui occupaient les anciens locaux d’Electrabel chaussée d’Ixelles ont été expulsés manu militari par la police, à la demande du bourgmestre d’Ixelles Mr Decourty (PS).


Par karim


Une petite vingtaine de personnes ont été arrêtées. La mobilisation de soutien (étudiants, ou personnes impliquées dans les mouvements de soutien aux sans-papiers) s’est faite dans l’urgence et a permis d’empêcher les détenus de se faire emmener au commissariat, et par la suite d’être relâchés. Evidemment, cette expulsion implique qu’à nouveau ces centaines de sans-papiers se retrouvent à la rue avec leurs enfants et doivent chercher à tout prix un nouvel endroit pour se loger et organiser leur lutte.


De plus, contrairement aux dires de Mr Decourty, la police a mené cette intervention de manière violente. En effet, plusieurs sans-papiers ont été tabassés à l’intérieur des locaux et sont ressortis saignant au visage, des énormes bleus sur le dos,… Les militants venus en soutien ont aussi eu à faire avec les policiers survoltés qui, à plusieurs reprises, se sont déchainés sur des petits groupes de manifestants.


Les responsables de cette situation sont les partis traditionnels et leur politique raciste envers les sans papiers. Le bourgmestre et la police ont participé pleinement à cette politique en délogeant les sans papiers. En effet, les Decourty and Co du PS par exemple s’arguent de soutenir la cause des sans-papiers mais dans la pratique, ils appliquent sans aucun problème la politique répressive dictée par le gouvernement. A aucun moment nous ne les avons vu auprès des sans-papiers ni même leur permettre d’organiser leur lutte dans des conditions décentes sur le terrain de leur commune.


D’autre part, nous tenons à être critiques vis-à-vis de la manière dont l’UDEP organise les sans-papiers lors des dernières occupations. La désorganisation au sein de l’occupation de la chaussée d’Ixelles était évidente. Après plus de deux semaines d’occupation, aucune initiative n’avait été prise pour faire connaitre les raisons de l’occupation aux habitants du quartier et ainsi construire le soutien.


Selon nous, une occupation doit aller de paire avec une mobilisation dans le quartier. La construction d’un rapport de force au sein de l’ensemble de la population des environs est plus que nécessaire pour permettre d’éviter ce genre d’expulsion et obtenir une victoire. Pour cela, les personnes qui occupent et celles qui les soutiennent doivent s’organiser pour élargir la mobilisation. Venez discuter avec nos militants !!



Reportage photos de la mobilisation