dimanche 28 septembre 2008

Action contre le FN le 4 octobre

Suite à l’annulation du meeting du FN le 4 octobre, un premier article était paru sur notre site annonçant que la manifestation organisée par Résistance Internationale à Molenbeek n’aurait pas lieu. Il s’agit d’une erreur pour laquelle nous tenons à présenter nos excuses à l’ensemble de nos lecteurs. Ce malentendu fait suite à la discussion que nous avons dû mener en précipitation sur la réaction à adopter face à cette nouvelle.

Nous voulons effectivement maintenir notre manifestation ce 4 octobre, même s’il est probable que l’annulation du meeting du FN aura pour effet que la mobilisation antifasciste sera moins importante que prévu. Car pour nous, le message anti-raciste et le combat contre l’extrême-droite en général ne se limite pas à ce meeting du FN à Molenbeek. Nous voulons non seulement démontrer dans la pratique que le FN ne sera jamais le bienvenu dans nos quartiers, mais aussi engager la discussion avec tous les antifascistes présents sur la nécessité de continuer la lutte et d’être actif au travers de nos campagnes.


S’il est clair que l’annulation du meeting du FN est une victoire pour tous les antifascistes, et démontre que ce parti ne dispose d’aucun soutien actif dans les quartiers de Molenbeek, le combat contre l’extrême-droite ne s’arrête pas pour autant ! Pour le FN, ce n’est que partie remise. En témoigne la volonté de la direction du FN d’être quand même présente « quelque part à Molenbeek » (dixit Patrick Sessler) en présence de leurs médias le 4 octobre, ainsi que leur volonté d’entamer une tournée de meetings électoraux dont Molenbeek n’était que la première étape. Ce que les fascistes n’ont pas été capables de réaliser à Molenbeek, ils essaieront de le réitérer dans d’autres communes telles que Saint-Josse, Anderlecht, Schaerbeek, Saint-Gilles,… Ce qui illustre que la mobilisation contre ce parti reste plus que jamais nécessaire.


4 octobre: 13 heures à l'arrêt de métro Étangs Noirs à Molenbeek. Manifestation contre le FN



Après cela: à 15 heures, meeting au salon de thé "Le Royal", parvis saint Jean-Baptiste, métro Comte de Flandre: "Quelle alternative politique contre l'extrême-droite?"

vendredi 26 septembre 2008

Le meeting du Front National annulé

Le Front National n’est pas la bienvenue à Molenbeek



Le Front National a annulé son meeting du 4 octobre à Molenbeek. Par conséquent, l’action de protestation que nous avions prévue ne prendra pas place. Le FN déclare que son meeting a été annulé parce qu’il n’a pas trouvé de salle et en raison de l'action de protestation. C'est naturellement un peu exagéré, la raison déterminante est évidemment qu’il n’y a pas de soutien à Molenbeek pour la haine raciste du FN.


Il y a quelques temps, le Front National avait annoncé l’organisation d’un meeting pour lancer la campagne préélectorale du FN rénové. Le petit parti d’extrême-droite s'est récemment défait de son ancien président-à-vie, Daniel Féret, condamné pour utilisation des moyens du parti à des fins personnelles : il s’est ainsi bâti une villa dans le sud de la France.


Le FN, sous la direction de Delacroix et de Sessler, a rompu avec Féret et a essayé de lancer une nouvelle dynamique. C’est dans ce cadre que devait se placer le meeting électoral du 4 octobre. Nous avions décidé d’appeler à une contremanifestation afin d'éviter que l’extrême-droite ne puisse s’organiser du côté francophone. Tenir un meeting raciste à Molenbeek était bien entendu une provocation. En outre, le FN considère les immigrés comme les responsables des nombreux problèmes rencontrés dans cette commune bruxelloise pauvre. Le thème du meeting était: « Molenbeek : paradis ou enfer multiculturel ? »


L'endroit où devait originellement se tenir le meeting était connu depuis quelque temps et Le Soir l’avait publié dans ses pages. Il devait se dérouler dans un café de supporters du FC Brussels, à condition que le bourgmestre de Molenbeek, Philippe Moureaux, n'interdise pas le meeting. Le tenancier du café s'est ensuite retiré en affirmant que la salle avait déjà été louée pour une fête de mariage.


Selon le FN, un autre facteur a joué un rôle : "les communistes du MAS (Mouvement pour une Alternative Socialiste) ont appelé à manifester contre le droit du FN à s’exprimer publiquement dans la commune symbolique de Molenbeek." Le FN a protesté auprès du bourgmestre à propos de cet appel de Résistance Internationale et du Mouvement pour une Alternative Socialiste. Du reste, l’appel avait été lancé par Résistance Internationale et Blokbuster.


Il est naturellement exagéré d'affirmer que notre appel a été la seule cause de l'annulation du meeting du Front National. En janvier dernier, nous avions déjà mobilisé contre la venue de Jean-Marie Le Pen et nous avions manifesté avec une septantaine de personnes dans le quartier européen où se déroulait la rencontre entre Le Pen et le FN belge. Le 1er mai, nous avons participé à la mobilisation antifasciste à Charleroi contre le groupuscule « Nation » qui avait annoncé une activité le premier mai. A chaque fois, ces mobilisations ont été relativement restreintes. Le FN n'a pas pu tenir son meeting dans une autre salle à Molenbeek parce qu’il n’y a pas de soutien actif dans les quartiers pour une formation raciste et d’extrême-droite. C'est la véritable raison pour laquelle le FN a dû annuler son meeting.


Nous sommes bien entendu contents que le meeting du FN ne se déroule pas, mais cela ne suffit pas pour crier victoire. Si la contre-manifestation est annulée, la campagne contre le FN continue. Pour le FN, la publicité autour de son meeting du 4 octobre a été une étape importante pour essayer de se profiler comme un parti actif. Le FN essayera encore d’organiser des meetings et des réunions. La protestation reste nécessaire. Participe avec nous à nos campagnes antifascistes !

lundi 22 septembre 2008

Cologne : la mobilisation de l’extrême-droite est tombée à l’eau

Les antifascistes bloquent le Congrès anti-islam

Durant le week-end du 19 au 21 septembre, Pro Köln, un groupe néofasciste allemand actif à Cologne, a essayé d’organiser un congrès anti-islam en collaboration avec d’autres partis d’extrême-droite dont le Vlaams Belang. Des militants néofascistes sont venus de toute l'Europe mais les 300 participants n’ont rien pu faire. Les contre-actions massives ont bloqué toutes les activités de Pro Köln.

Rapport de Benoit, MAS-Gand

Le congrès raciste voulait commencer ses activités le vendredi soir avec une ballade en bateau durant laquelle Pro Köln avait prévu des arrêts pour aller visiter des quartiers immigrés. Mais aucun débarquement n’a été possible à cause des actions menées par les antifascistes. L’extrême-droite est restée enfermée 5 heures sur son bateau.

Une délégation de 80 militants de Résistance Internationale et de Blokbuster est partie le vendredi soir vers Cologne à partir de Gand, d'Anvers, de Bruxelles, de Louvain et de Liège. Nous sommes arrivés autour de minuit à l’endroit où nous devions loger à Cologne mais nous avons été arrêtés par la police. Chaque minibus a été fouillé entièrement. Rien n'a été trouvé, mais notre nuit a été raccourcie de quelques heures.

Cent fois plus d’antifascistes…

Le point d’orgue du congrès de Pro Köln devait se dérouler le samedi. Ils espéraient une présence de 1.500 personnes et des orateurs internationaux tels que Jean-Marie Le Pen, Filip Dewinter et HC Strache (du FPÖ autrichien). Le Pen s’est décommandé en déclarant que les organisateurs étaient des menteurs et qu’il ne s’était jamais engagé à venir participer au congrès. Strache a annulé en raison des élections en Autriche et le Vlaams Belang n'a pas été en mesure de fournir les 500 participants promis. Au total, selon les médias allemands, il n’y avait que 300 néofascistes.

Nous avons voulu participer aux barrages non-violents à l’endroit où devait se tenir le congrès. Aux environs de 6h30, nous avons toutefois été stoppés à notre point de départ par la police. Malgré des promesses à répétition selon lesquelles nous allions bientôt partir, cela a duré jusqu'à 10h30.

Nous avons participé à une action de blocage avec les jeunes de Die Linke et les jeunes des syndicats. Les différents blocages ont assuré que seul un petit groupe de néonazis a pu aller jusqu’au podium… pour le démonter et remballer rapidement leur matériel de propagande. Partout dans la ville il y avait des antifascistes, entre 30 et 40.000, dont beaucoup d’habitants de la région. Environ 20.000 personnes ont participé aux blocages pendant que les autres manifestaient dans la ville. Le Vlaams Belang n'a pas pu aller jusqu’au lieu de rassemblement, Filip Dewinter a été obligé de ce fait de tenir un meeting improvisé à l'aéroport.

Construire sur ce succès

Le bilan de ce weekend est excellent. L’extrême-droite a été humiliée. La force de la mobilisation antifasciste est venue de son caractère local et massif.

Avec notre délégation combative, nous avons voulu expliquer que la lutte contre le racisme doit être liée à la lutte pour une alternative au système capitaliste. Car, aussi longtemps que les partis traditionnels mèneront une politique qui conduit à l’appauvrissement de la population, l’extrême-droite aura des possibilités pour se développer. En Allemagne, le développement électoral de l’extrême-droite a été bloqué par l’essor de Die Linke. Mais si cette nouvelle formation ne réussit pas à offrir une véritable alternative, l’extrême-droite pourra de nouveau progresser. Die Linke a participé aux actions antifascistes mais a été peu visible malgré les 800 membres qu’elle compte à Cologne.

Notre délégation a montré notre solidarité internationale et a renforcé le travail de notre organisation-sœur (le SAV), aussi bien au sein de Die Linke que vers les couches plus larges. Le SAV va se servir du succès de cette mobilisation pour essayer, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de Die Linke, de transformer le soutien passif pour cette nouvelle formation en un engagement actif dans les mouvements de lutte.

dimanche 21 septembre 2008

Résistance antifasciste massive à Cologne - Reportage-photo


Hier, une manifestation de l’extrême-droite a connu un fiasco énorme. Le groupuscule Pro Köln avait organisé un congrès anti-islam avec, entre autres, le Vlaams Belang. Mais il y avait tellement de manifestants qu’il n’a pas été possible pour eux de faire quoi que ce soit. Parmi les 50.000 manifestants se trouvait une délégation de nos campagnes antifascistes Résistance Internationale et Blokbuster. Voici quelques photos.

Reportage photo 1 - Reportage photo 2







mercredi 10 septembre 2008

20/09 Action internationale contre la conférence raciste à Cologne ...Viens avec nous en minibus: départ le vendredi 19/09 à 20h

Du vendredi 19 au dimanche 21 septembre, le groupe d’extrême-droite Pro Köln organise une conférence anti-islam à Cologne pour laquelle ils annoncent un millier de participants de toute l’Europe, dont beaucoup sont ouvertement néo-nazis.


Parmi les orateurs invités, on trouve entre autres des responsables du FPÖ autrichien, du FN français (Le Pen en personne), du Vlaams Belang, de groupes néonazis hongrois,… Les organisateurs ont planifié une manifestation dans le centre ville, qui a été autorisée malgré les protestations. Pro Köln veut présenter un profil acceptable vers l’extérieur mais il a noué d’innombrables liens avec tout le gratin néonazi.


La conférence se tient officiellement contre « l’islamisation ». En réalité, les partis néofascistes utilisent l’extrémisme de droite islamiste pour stigmatiser et viser tous les immigrés originaires des pays dits musulmans. Pro Köln se présente comme « en résistance » contre « la turquisation » de Cologne. Après la chute de l’URSS, l’administration Bush a utilisé les attentats du 11 septembre pour renforcer la diabolisation de l’Islam afin de justifier leur politique de guerre.


L’extrême droite en Europe cherche à profiter de cela en jouant sur cette peur. Dewinter, du Vlaams Belang, a démarré une campagne contre la vente de produits halals dans les supermarchés. Il a expliqué que « La montée des produits halal prouve que la communauté musulmane continue de s’éloigner de la sphère d’influence occidentale. En outre, je me demande dans quelles mains aboutissent les revenus de ces produits ». Le meeting raciste du Front National intitulé « Molenbeek : Paradis ou enfer Multiculturel ? » vise à assimiler l’insécurité à la présence de riverains majoritairement d’origine musulmane.


L’extrême droite pointe du doigt un bouc émissaire comme responsable de tous nos problèmes. Partout en Europe, on est confrontés à un manque d’emplois décents, de logements à un prix abordable, d’écoles, de services publics de qualité, vu le manque de moyens qui y sont accordées. Ces manques sont dus à la politique antisociale qu’ont mené tous les politiciens traditionnels. En parole, tous les politiciens sont contre le racisme mais en pratique c’est leur politique qui crée ces manques qui permettent aux idées racistes de s’épanouir.


De nombreuses organisations, parmi lesquelles le SAV (notre organisation sœur en Allemagne) et Solid (l’organisation des jeunes de la nouvelle formation de gauche « Die Linke »), mobilisent pour une manifestation à 9 h le matin du 20 septembre avec l’objectif de bloquer le début de la conférence prévu à 12 h. Nous nous servons de méthodes d’action et de stratégies qui sont adaptées à chaque situation : nous tenons compte de la perception de telle ou telle action par les couches plus larges de la population dont le soutien est pour nous une condition sine qua non à un succès. Le blocage doit avoir un caractère massif ; chercher la confrontation est incompatible avec cette stratégie car ça aboutit à ce que le message des manifestants soit passé sous silence. Comme l’extrême-droite essaie de s’organiser sur le plan européen, les antifascistes ne peuvent pas rester enfermés dans leurs frontières. La solidarité internationale est une idée qui appartient à notre camp !


Inscris-toi pour réserver ta place en versant 25€ (15€ pour les écoliers) sur le compte 001-2282409-75 avec la mention "bus Cologne" avant le 13 septembre. Il y aura des départs en minibus le vendredi 19 septembre à 20h de plusieurs villes de Belgique – retour le 20 au soir. Le logement est compris - prends ton sac de couchage et ton matelas.


Soutiens cette campagne et la participation d’une délégation de Résistance Internationale à la manifestation en versant un soutien sur le compte 001-2282409-75 avec la mention “soutien bus Cologne”.


Lieux de départ des minibus - 19/09 - 20h:

  • Anvers : Berchem
  • Bruxelles : Gare du Nord
  • Gand : Dampoort
  • Liège : place du 20 Août

Plus d'infos au 02/345.61.81

mardi 2 septembre 2008

Interdiction du foulard ? Ma tête est à moi !

La plateforme BOEH! (“Baas over eigen hoofd”, maître de sa propre tête) mène campagne contre l’interdiction du foulard appliquée dans les services de la ville d’Anvers. Ce sujet fait énormément débat, y compris du côté francophone.
Quel est le point de vue que défendent des marxistes révolutionnaires comme nous sur cette question ? Nous avons posé cette question à Rukhsana Manzoor, membre dirigeante de notre organisation-soeur au Pakistan (Socialist Movement Pakistan).

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Les politiciens de droite, tout comme les dirigeants religieux de droite, utilisent le thème du foulard pour leurs propres intérêts. Les uns veulent forcer les femmes à mettre un foulard, les autres veulent forcer les femmes à ne pas en porter. Les socialistes s’opposent à ces deux positions. Ni le gouvernement, ni la droite religieuse n’a le droit de se mêler de la vie privée. Chaque femme doit avoir le droit de choisir elle-même.

Le foulard n’est pas une tradition islamiste et pas non plus une obligation religieuse. Le foulard existe depuis plus longtemps que l’islam. Le foulard, comme vêtement qui couvre une partie de la tête et du visage, a été utilisé pour la première fois il y a à peu près 5000 ans. Dans l’Arabie pré-islamiste, le foulard servait de protection contre les tempêtes de sable dans le désert. Dans le judaïsme comme dans le christianisme, le foulard était jadis associé à la modestie et à la richesse. Les Rajputes, une tribu hindouiste d’Inde, ont des règles très strictes sur le port du foulard et imposent une ferme séparation entre hommes et femmes. Le foulard est une habitude qui provient de l’époque des sociétés tribales et des traditions féodales qui sont maintenant devenues une partie de la religion.

Au milieu des années 1700, Mohamed Ibn Abd al Wahab, un théologue arabe, a essayé – selon ses points de vue - de purifier l’islam. Aujourd’hui, les dirigeants politiques ont dépensé des milliards de dollars pour répandre cette doctrine parmi la population musulmane. Dans cette vision de l’Islam - le wahhabisme - figure la discrimination des femmes dans l’enseignement, sur le lieu de travail et dans le système juridique. Les femmes saoudiennes ne peuvent par exemple pas rouler en voiture et subissent de strictes règles vestimentaires: un foulard qui couvre le visage et des robes longues. Ces habitudes n’ont rien à voir avec la religion.

Aujourd’hui, les gouvernements et les dirigeants religieux imposent souvent des règles. Des politiciens masculins et des dirigeants religieux imposent leurs règles aux femmes. Pour des millions de femmes musulmanes, il s’agit d’une discussion abstraite parce qu’elles n’ont même pas les moyens de s’habiller correctement parce qu’elles sont trop pauvres. En définitive, le thème du foulard sert souvent à détourner l’attention des thèmes sociaux.