vendredi 27 février 2009

FILM - CHE : L’Argentin

En commençant directement son premier des deux volets consacrés à la vie du Che là où «Carnets de voyage» l’avait laissée en 2004, Soderbergh nous plonge immédiatement dans l’épopée du Che révolutionnaire. Il aura fallu attendre quarante années pour la sortie d’un tel film, mais la rage et la colère contre l’exploitation capitaliste qui ont animé le Commandante sont toujours d’actualité, surtout à la lumière de l’actuelle crise économique…




L’histoire du premier volet développe les évènements qui se sont succédés depuis la rencontre entre Fidel Castro et le Che jusqu’à la victoire contre Batista. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le travail de Soderberg n’a pas été bâclé et que ce film est à conseiller, c’est une réussite. Benicio Del Toro est tout simplement grandiose, dans la droite lignée de ses précédents rôles (de premier plan comme dans Las Vegas Parano ou en tant que rôle secondaire comme dans Snatch) qui avaient déjà confirmé sa stature d’acteur de grand talent. Ici, Benicio Del Toro devait parvenir à donner chair à un mythe encore vivant, et force est de constater que l’objectif est atteint.


On pourra toutefois reprocher à Che : L’Argentin de passer souvent fort vite sur certains aspects - particulièrement au niveau du contexte historique - ce qui rend peut-être différents moments difficilement accessibles dès lors que l’on ‘débarque’ dans la vie du Che et l’histoire de la Révolution cubaine. Les raisons qui ont conduit le Che a devenir révolutionnaire ne sont pas non plus abordées (ce film est en fait véritablement à voir comme la suite des Carnets de voyage). A la décharge des scénaristes, il était loin d’être évident de rendre justice au Che dans les limites imposées par le cinéma actuel.


Mais ce ne sont là que de légères critiques vis-à-vis d’un film dans l’ensemble fort remarquable et qui est parvenu - et ce n’était pas chose aisée - à retranscrire souvent avec humour la vie quotidienne de la guerilla tout en donnant une idée de l’homme qui se cache derrière l’image la plus reproduite au monde. Nous attendons avec impatience de voir le deuxième volet, Che : Guerilla qui devra notamment aborder les relations entre Cuba et l’Union Soviétique et les critiques acerbes de Guevara contre la bureaucratie stalinienne.


Si nous avons des critiques à porter contre les méthodes de guerilla et ne portons pas un regard unilatéralement positif sur le Che ou Cuba (pour plus d’informations, voir cet article et plus encore la brochure de Tony Saunois, indisponible en français pour l’instant hélas), nous saluons un film qui présente positivement les idées de la révolution ainsi que celles du socialisme, un film qui relaye honnêtement les critiques toujours correctes du Che contre l’impérialisme et la société capitaliste.


Ce film pourra inspirer bien des gens dans cette période où le capitalisme est en crise et où la recherche d’une alternative à cette société d’exploitation devient une nécessité pour un nombre grandissant de travailleurs et de jeunes. Le meilleur hommage que nous pouvons rendre aujourd’hui au Che, c’est de s’engager dans la voie de la révolution et du socialisme tout en regardant l’expérience de Cuba et du Che afin d’éviter de reproduire les mêmes erreurs.

mardi 17 février 2009

Manifestation anti NSV : pas de marche de la haine dans nos quartiers !

Le jeudi 26 mars à Louvain, le NSV (Nationalistische Studenten Vereniging) organise une manifestation, comme il le fait chaque année dans une ville étudiante flamande. Le NSV est l’organisation estudiantine officieuse du Vlaams Belang (VB).


Tract de Résistance Internationale


Le slogan de leur marche cette année «Vlaams - Social & Nationaal» n’est que pure hypocrisie. Quelle Flandre veulent-ils vraiment? Le NSV et le VB n’ont rien de social. Au contraire, Ils sont contre les immigrés, les Wallons mais aussi contre les travailleurs flamands. Leur politique de diviser pour régner doit affaiblir les travailleurs afin de pouvoir appliquer une politique encore plus antisociale. Ce qui est public, ils veulent le solder aux patrons. Les fonds de pension, les allocations de chômage et l’assurance maladie seront placés en bourse. Selon eux, ces aides ne font qu’accroitre le profitariat, voila le raisonnement. Ils sont solidaires de ceux qui renvoient, pas de ceux qui sont licenciés. Ils attaquent nos syndicats auxquels ils veulent imposer une personnalité juridique. Si cela arrivait, les patrons pourraient exploiter et licencier de manière beaucoup plus libre et ataquer les conflits sociaux pour en faire payer le coût aux syndicats. Avec ‘national’, ils comprennent ‘solidarisme’, idée selon laquelle ce qui est bon pour le patron l’est aussi pour les travailleurs ; selon leur vieux slogan on ne peut plus clair : « la grève nuit, le travail rapporte » (“staken schaadt, werken baat”).


Le Mécontentement contre la politique asociale des partis traditionnels et l’absence d’alternative à gauche constituent la base sur laquelle se développent ces groupes. Les patrons veulent reporter leur crise sur nos épaules. Chaque jour des centaines de licenciements sont annoncés. L’envolée du chômage va accroitre la compétition entre les travailleurs pour avoir un emploi. Sans véritable alternative à gauche, une progression des idées racistes n’est pas à exclure ; ce scénario est le rêve des parti d’extrême droite.


Depuis bien des années, le NSV sert de réservoirs à mandataires au VB. Des leaders tels Dewinter, Vanhecke ou Valkeniers proviennent tout droit de ses rangs. Le NSV se montre plus radical et recourt à la violence ainsi qu’aux pratiques racistes. Tout qui a une couleur de peau suspecte ou des idées non conforme s’expose à une correction. Aucun espace ne doit être laissé pour cette marche fasciste du NSV et d’autres (des groupuscules néo-nazis comme Blood&Honour y participent également).


Il y a trois ans, à Louvain, des manifestants fascistes ont saccagé l’appartement de quelqu’un qui avait crié des slogans antifascistes du haut de son balcon. Dans les rangs du VB, on apprécie ce genre de pratique. Ainsi, Wim Van Dijck (parlementaire du VB - province de Louvain) a déclaré : « Si le NSV pouvait conquérir une petite place sur les campus, des baffes devaient bien tomber ici et là de temps à autre. »


Nous ne pouvons pas laisser d’opportunité au NSV pour propager son idéologie dans une marche d’intimidation à travers Louvain. Des petits groupes fascistes comme Blood et Honour y participeront également.


Manifester en nombre largement supérieur permet de les isoler et de briser leur confiance. C’est pourquoi une plateforme pour une manifestation pacifique et combative le jour de la marche du NSV a été mise sur pied.


Refuse que le défilé haineux des néo-nazis puisse occuper librement nos rues et manifeste avec nous, sous le slogan: Nous, on ne payera pas la crise : des emplois, pas de racisme ! Aide-nous à réussir cette campagne !

lundi 16 février 2009

Non à un enseignement élitiste! Réponse à l’attaque des étudiants libéraux contre Respact

Suite à l’augmentation galopante du coût des études et aux attaques néolibérales contre l’enseignement supérieur, une trentaine d’organisations ont mis sur pied la plateforme Respact avec comme but l'obtention d'un enseignement supérieur gratuit. Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) tirent depuis bien longtemps la sonnette d’alarme quant à l’évolution de l’enseignement supérieur ; une poignée d’écoles d’élite pour les riches, une copie du modèle anglo-saxons en somme. Nous soutenons donc bien évidemment cette plateforme qui a le mérite de mettre en évidence tant les frais directs qu’indirects.


Mathias et Michiel (EGA-GAND)


L’Alliance des étudiants libéraux flamands (LVSV) a publié une réaction quant à cette plateforme : ils ne sont pas d’accord avec le programme et ont une autre vision de ce que l’enseignement supérieur devrait être. Pour nos "amis" libéraux, l’enseignement ne devrait pas être au service de la population entière, mais devrait suivre les règles du libre marché et donc être au service des bénéfices des patrons. Selon le LVSV, l’augmentation du nombre d’étudiants nuirait gravement à l’enseignement supérieur. Le LVSV craint que si personne ne tombe du bateau, ce dernier coulera avec tout le monde à bord. La crise économique a démontré que les libéraux ne sont pas les meilleurs skippers : au lieu de simplement construire un bateau plus grand, ils construisent une sorte d’arche de Noé uniquement accessible aux riches.


Cette logique est parfaitement conforme à la pensée néolibérale, pensée que le ministre de l’enseignement supérieur flamand Frank Vandenbroucke défend ardemment ; c’est la même logique qui se trouve derrière le processus de Bologne. Suivant la logique néolibérale, chaque euro investi dans l’enseignement est un euro qui n'est pas consacré aux baisses de charge et autres cadeaux faits aux patrons. Alors que plus de 20 milliards d'euros ont été débloqués en Belgique pour éponger les dettes du capitalisme-casino, le LVSV, d'une hypocrisie totale, déclare que réclamer des moyens supplémentaires pour l'enseignement est un manque de respect vis-à-vis du contribuable!


Pour nous, il est plus qu’évident que l’enseignement doit prendre une toute autre voie. L’enseignement doit être accessible à tous et doit pouvoir développer les talents et les qualité de chacun. Un premier pas dans cette direction serait de fermer l’enseignement aux intérêts du privé et de rendre en sorte que la richesse sociale produite soit la voie à suivre dans la société. Voilà une critique que nous faisons sur la plateforme Respact: la provenance des 7% du PIB réclamés pour l'enseignement n'est pas précisée. Le petit payeur contribuable devrait bien sûr pouvoir en profiter au lieu de devoir payer. Les moyens nécessaires à ce refinancement pourraient aisément êtres trouvés en instaurant un impôt sur la fortune et en appliquant la tolérance zéro en matière de grande fraude fiscale. Ces mesures, associées à la suppression des intérêts notionnels et des autres cadeaux faits aux riches, génèreraient à coup sûr assez d’argent .En 2007, les bénéfices des 30.000 plus grosses entreprises de Belgique ont atteint 79 milliards d’euros. Les dépenses pour l’enseignement supérieur sont actuellement de 1,2 milliard. L’argent existe. Nous devons juste obtenir une juste répartition.


La crise économique a clairement illustré la faillite du dogme néolibéral du "laissé faire". La société génère des richesses gigantesques qui ne sont pas utilisées afin de satisfaire les besoins de la majorité de la population, ces richesses servent tout simplement à racheter les dettes des patrons ainsi qu'à grossir leurs profits. Le 28 janvier, 2,5 millions d’étudiants et de travailleurs ont manifesté en France car ils ne veulent pas payer la crise du capital. En Belgique aussi, le patronat tentera de faire payer aux travailleurs et aux étudiants le coût de la crise au moyen d’attaques qui ne manqueront pas de venir ultérieurement. C’est pourquoi nous appelons à manifester le 29 avril contre la commercialisation de l’enseignement et pour un refinancement à hauteur de 7% du PIB.



Manifestation nationale pour l'enseignement supérieur le 28/04 à14h à la Gare du Nord à Bruxelles

dimanche 15 février 2009

Forum nucléaire : le lobby nucléaire d’Albert Frère

Depuis quelques jours, on peut admirer à chaque coin de rue la réclame pour le «Forum nucléaire». Ce qui doit passer pour un forum de discussion ‘ouvert’ fait en réalité partie d’une stratégie de lobbying d’Electrabel. Le géant de l’énergie veut augmenter ses gains en gardant les vieilles centrales nucléaires en activité. Que ce soit sur le dos de l’écologie et des contribuables, il s’en fiche complètement…


Par Jonas (Gand)


Ceux qui ont mis le nez dehors ces derniers jours n’ont pu éviter de le voir. Tous les arrêts de bus sont décorés avec des affiches du «Forum nucléaire». On essaye de faire de cette campagne un message d’utilité générale. Mais le slogan «Vous êtes pour l’énergie nucléaire parce que vous pensez à l’avenir» fait vraiment douter de l’objectivité de ce forum nucléaire. Même les acteurs qui devaient diffuser le message publicitaire se sont rétractés et ont parlé de manipulation.


Le forum nucléaire se présente comme un forum d’entreprises et d’institutions qui veulent s’engager vis-à-vis de l’utilisation de l’énergie nucléaire en Belgique. Et voilà pour l’objectivité de ce forum. Au total, 2 millions d’euros ont été engloutis par cette campagne de lobbying, aux frais des membres de ce forum, des institutions et des entreprises. Il s’agit de Suez, Electrabel et autres filiales, mais encore d’organisations publiques. De cette façon, on fait aussi payer ce message publicitaire par les contribuables.


Le sponsor principal de cette campagne est Suez-Electrabel et le président du forum est le CEO de Synatom, une filiale d’Electrabel. La société, dirigée entre autres par Albert Frère (l’homme le plus riche de Belgique), a beaucoup d’intérêts dans la discussion sur l’énergie nucléaire. L’annulation de la fermeture des vieilles centrales nucléaires pourrait rapporter à Electrabel des bénéfices qui se chiffrent en milliards d’euros quasiment ‘gratuits’. Albert Frère pense aussi à son avenir et est, en conséquence, pour l’énergie nucléaire.


Lors de la privatisation d’Electrabel par Verhofstadt et Di Rupo il y a huit ans ; il a été convenu que les centrales nucléaires seraient fermées en 2025. Le prix des centrales nucléaires au moment de la privatisation a été payé sur base du nombre d’années qu’elles resteraient encore en fonction. Cela a fait descendre le prix. En ne les fermant pas, Electrabel fera coup double : on peut produire de l’électricité à un moindre coût parce que les centrales sont devenues « gratuites » (et il est à parier que cela ne se remarquera pas sur nos factures d’énergie !). En plus, l’entreprise ne doit pas payer les coûts de fermeture. Que le traitement des déchets coûte cher, cela n’intéresse pas Electrabel. L’entreprise le fera bien payer au consommateur.


La ‘réouverture du débat sur le nucléaire’ par Electrabel sert à augmenter les bénéfices de cette entreprise. La mise en place d’un soit disant «forum nucléaire» est une stratégie de basse propagande. Les perdants dans cette histoire, c’est nous tous. Les centrales nucléaires les plus vieilles sont un plus grand danger pour la sécurité de la population. De plus, cela n’aura, sans nul doute, aucun impact positif sur les investissements dans la recherche et le développement de l’énergie renouvelable.


Nous pensons que la technologie nucléaire ne peut être laissée dans les mains d’entreprises privées, pour lesquelles seul compte le profit au mépris de la protection de l’environnement. La société doit pouvoir exercer un contrôle sur les secteurs essentiels, tel que le secteur de l’énergie. Ces dernières années de libéralisation du marché de l’énergie ont permis à un petit groupe de capitalistes comme Albert Frère de se faire un pont d’or. Nous recevons moins de services (mais plus dangereux) pour plus d’argent.


De plus il semble que ces derniers jours Electrabel parle bien facilement «d’énergie verte» pour obtenir des subventions de l’Etat (tout en faisant produire cette énergie par des centrales au charbon).


La balance de la libéralisation du secteur de l’énergie n’apparaît pas comme positive : des prix plus élevés, de la corruption, du travail de lobbying, de l’insécurité et une pure tromperie. Pour ce qui nous concerne une discussion ouverte sur l’énergie nucléaire est possible.


Dans une période de recherche scientifique vers le développement de sources d’énergies alternatives, l’énergie nucléaire pourrait être une solution temporaire nécessaire.


Mais ce dont nous sommes certains, c’est qu’il est irresponsable de laisser quelque chose d’aussi dangereux que l’énergie nucléaire aux mains d’un secteur privé assoiffé de profit et de charognards comme Albert Frère. Ces derniers veulent limiter notre prise de parole dans le débat à une participation artificielle à ce soit disant « forum ». Si nous voulons vraiment avoir quelque chose à dire sur les données importantes comme notre énergie, il sera nécessaire de nationaliser ce secteur sous le contrôle de la population.

dimanche 1 février 2009

Berlusconi est sexiste


La semaine dernière, lors d'une discution sur le problème de la vague de viol qui secoue l'Italie, le président italien a crue drôle de faire une petite "blague": "Nos Italiennes sont tellement belle que nous aurions besoins d'un trop grand nombre de soldat pour les protéger". Cette enflure s'est "excusé" en expliquant que c'était un compliment "car il y a des dizaines de milliés de gens dont la police s'occupe alors que de magnifiques femmes se promènent." La logique de Berlusconi est tel: "le viol vient du fait que les femmes sont trop belle." En d'autres mots :"les femmes sont elles-mêmes responsable du viol." Il appelle cela la "libération des corps", nous appelons cela du sexisme.