dimanche 7 décembre 2008

Bruxelles: manifestation contre le réchauffement climatique

Quelques centaines de personnes se sont réunies hier à Bruxelles à l'appel de la "plate-forme coalition climat" pour porter, notamment, la revendication d'une diminution de 30% des gaz à effet de serre dans l'Union Européenne d'ici 2020 par rapport à 1990. Une petite ballade a donc été organisée derrière un bateau de 15 mètres surmonté d'un Saint Nicolas. Le MAS/LSP était présent avec un peu plus d'une trentaine de camarades, répartis entre une délégation combative et différents militants qui ont diffusé notre matériel le long du parcours.


Par Nicolas Croes



C'est à l'occasion du sommet de l'ONU de Poznan sur les changements climatiques que ce défilé d'organisations environnementales a parcouru les rues de la capitale, comme l'an dernier lors du sommet de Bali. On se souvient encore des quelques 3.500 participants qui étaient alors dans le cortège, un beau début contrastant assez fortement avec les quelques centaines de manifestants de cette année. La mobilisation semble avoir été remplacée par un côté "festif" ou "ludique". La situation actuelle ne prête pourtant pas à rire, et l'utilité d'une telle démarche reste encore à prouver.


Selon les déclarations du responsable du dossier Climat de Greenpeace: "La phase de sensibilisation du grand public est passée. Il faut maintenant faire réagir les hommes politiques" (Le Soir, édition du 6 et 7 décembre). Si par "sensibilisation" on entend parler simplement du problème, il est certain que la population est alertée. Mais en termes de solutions proposées pour faire face au changement climatique, c'est un peu court (bel euphémisme) de simplement s'adresser aux politiciens. Pour sauver les banques à toute vitesse, on peut compter sur eux. Pas de problèmes. Aucun souci non plus pour vider les caisses de la collectivité en faisant des cadeaux au patronat, on sait sur qui compter. Par contre, en ce qui concerne les intérêts de la majorité de la population, et notamment vis-à-vis de la protection de notre environnement, les politiciens de tous bords sont bien en peine de faire autre chose que de recycler leurs déclarations de bonnes intentions.


Et pourtant, de façon assez étrange, malgré toutes ces années où "nos" élus ont littéralement laissé pourrir la situation et ont hypothéqué l'avenir des générations actuelles et futures de crainte de froisser patrons et actionnaires, le principal message de beaucoup d'organisations semble se limiter à cette incantation à "faire réagir les hommes politiques". Après combien de mensonges et de trahisons de la part des Leterme, Di Rupo &Co ces derniers verront-ils les suppliques qui leur sont constamment adressées remplacées par des cris de colère ?


Les seuls hommes politiques qui peuvent réellement réagir sont ceux qui défendent la majorité de la population, qui défendent les travailleurs et leurs familles sur cette question comme sur d'autres (l'inaction des politiciens face à la crise environnementale rappellera à beaucoup de militants syndicaux l'absence de mesures autres que cosmétiques sur la question du pouvoir d'achat). De tels élus ne sont aujourd'hui pas présents au parlement.


Le prochain pas à poser - pour les défenseurs de l'environnement comme pour les travailleurs qui luttent pour le maintien de leurs emplois et pour des conditions de travail et de salaires décentes - c'est de construire un parti qui relaye les revendications qui émergent des luttes autour de la seule véritable force capable de changer la société. Le prochain pas pour chacun de nous, dans le camp des travailleurs et des opprimés, est de construire un parti syndical avec et autour de la base des syndicats, un parti des travailleurs.


Les lecteurs de ce site ou de notre journal savent que pour nous il est clair que la responsabilité de la crise environnementale se trouve chez ceux qui décident de la manière dont la production est organisée dans la société. Nous ne voulons pas culpabiliser ceux qui n’ont de toute façon rien à dire sur la manière dont les choses sont produites. Le fait est que la soif de profit à court terme qui caractérise le capitalisme nous conduit bien tous à notre perte, que ce soit en termes d'emploi, de salaire, d'environnement, de pression sur les individus, etc.


Ce fait devient limpide pour un nombre croissant de personnes, mais il est à regretter que ce lien évident n'ait pas été mis en lumière, que beaucoup considèrent encore que la crise économique et la crise environnementale sont des phénomènes distincts. En définitive, nous n'aurons résolu ces problèmes et bien d'autres encore que d'une seule manière: en ayant détruit le capitalisme avant qu'il n'ait détruit la planète pour bâtir une société socialiste, démocratiquement planifiée.


Beaucoup peuvent considérer que c'est un objectif lointain, mais on verra incomparablement plus rapidement arriver une telle société que d’assister à une prise en charge conséquente de la question environnementale de la part de politiciens vendus aux grandes entreprises.