samedi 6 décembre 2008

Biodiversité: En Belgique, un tiers des espèces vivantes sont menacées de disparition

23.000 espèces végétales et animales sont recensées en Belgique. Parmi elles, plus d’une sur trois risquent de n’être plus que des souvenirs dans un avenir que l’on pense toujours à tort trop lointain. Pourtant, c’est bien à court terme que se situe le danger, qui n’est d’ailleurs pas sans incidences pour l’homme…


La nouvelle n’est pas récente (1), elle vient en fait d’un rapport fortement pessimiste du service de statistique du SPF Economie rendu public en juillet de cette année. On y apprend que sur les 7 espèces de reptiles connues dans notre pays, 5 sont menacées, tout comme 9 espèces d’amphibiens (sur 15), 23 espèces de mammifères (sur 64), 31 espèces de libellules (sur 64), 55 espèces de papillons (sur 91), 30 espèces de poissons (sur 128) ou encore 42 espèces d’oiseaux (sur 171). Quant aux plantes, la situation est tout aussi préoccupante : 420 des 1.460 plantes supérieures (c’est-à-dire les arbres, espèces à fleur,…) sont en danger.


Les causes sont multiples : la diminution de la végétation ou des sites favorables à la reproduction, la dégradation des cours d’eau et la pollution sous toutes ses formes. Bien évidemment, cette situation ne concerne pas que la Belgique. Selon l’Union mondiale pour la Nature (UICN), sur les 44.838 espèces vivantes surveillées, 16.928 sont qualifiées de menacées en 2008. Pour donner une idée de la dynamique du processus en marche, 16.306 espèces étaient ainsi qualifiées en 2007...


Certains cyniques pourraient se dire : en quoi cela peut-il nous concerner ? C’est que les différentes espèces vivantes ne sont pas là uniquement pour le plaisir des yeux. Bien loin de l’image dénigrante des bestioles sauvages improductives, en filtrant l’eau, en purifiant l’air ou en fertilisant les sols, toutes les espèces nous rendent d’immenses services dont nous n’avons bien souvent tout simplement pas du tout conscience. Comme nous l’avons déjà mentionné sur ce site (voir notre brochure sur la crise environnementale : Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète !), certains scientifique ont fait une estimation chiffrée des services innombrables rendus par la nature qui s’élève à 33.000 milliards de dollars, c'est-à-dire autour du double de la richesse mondiale.


Toute l’attention de la presse est principalement focalisée actuellement sur la crise économique mondiale qui se développe. Mais il faut aller jusqu’au bout de l’analyse de cette crise : le mode de production capitaliste n’a pas des incidences que sur l’économie. La soif de profit à court terme est également un immense danger pour la planète et briser ce système d’exploitation de la Terre et des hommes est une absolue nécessité.


Le Soir du 5 et 6 juillet 2008, Une espèce sur trois en sursis