vendredi 27 mars 2009

Manifestation antifasciste à Louvain: l'extrême-droite n'a aucune solution face à la crise!

Hier, deux manifestations se sont déroulées dans la ville de Louvain. D'un côté ont défilé 300 militants du NSV, l'organisation étudiante du Vlaams Belang, dont peu d'étudiants de Louvain, mais beaucoup d'individus tels que des membres bien connus de groupuscules néonazis comme Blood&Honour. De l'autre côté, une contre-manifestation combative a réuni environ 1.000 jeunes et travailleurs, principalement de Louvain.


Plusieurs rapports et reportages photos vont être publiés dans le courant de la journée, mais nous pouvons d'ores et déjà vous donner rendez-vous dans un an pour la prochaine manifestation anti-nsv, à Anvers.


Pourquoi nous ne voulons pas de violence à cette manifestation

Nous voulons tout d'abord et surtout remercier toutes les personnes présentes pour leur participation à cette manifestation anti-NSV. Nous pouvons ici démontrer que les antifascistes sont numériquement toujours beaucoup plus nombreux que les étudiants d’extrême-droite et leurs partisans dont le Voorpost (leur service d'ordre) et même Blood&Honour, qui sont à chaque fois présents à la manifestation du NSV.

Tract distribué à la manifestation anti-nsv du 26 mars

Nous comprenons la colère de beaucoup de participants à cette manifestation face au fait que les néonazis puissent ouvertement défiler. Nous partageons ce sentiment et voulons mettre fin à cette situation dans les plus brefs délais. Seulement, nous ne pensons pas que cela pourra se faire en organisant une confrontation qui engendre des émeutes avec l’extrême-droite ou la police.

Pour lutter contre l’extrême-droite, nous devons rechercher le soutien des couches larges de la population dont les intérêts sont directement opposés à ceux des néofascistes. Nous ne persuaderons pas ces couches de nous rejoindre dans la lutte contre l’extrême-droite en livrant dans les quartiers une bataille «gauche contre droite». Notre méthode d'action ne peut pas nous isoler des couches plus larges.

Nous espérons que les manifestants comprennent ce raisonnement et ne chercheront pas à provoquer des troubles et des confrontations. Nous voulons une manifestation disciplinée mais combative dans laquelle chaque organisation et chaque manifestant peut apporter sa propre opinion. Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs (Actief Linkse Studenten) pensent que l’anti-fascisme doit s'opposer à la politique néolibérale, le terreau sur lequel l’extrême-droite peut se développer, et militent pour la construction d’une alternative de gauche.

Faisons entendre notre voix avec cette manifestation anti-nsv en clamant à la population de Louvain que nous n'acceptons pas de fascistes dans notre ville. Des emplois, pas de racisme !

Quelques réactions de manifestants :

Quelques propos recueillis lors de la manifestation anti-NSV du 26 mars.

Parmi les manifestants, un groupe des Etudiants Socialistes de l’ULB. Etonnant ? « Non, répond Loris, nous sommes déjà venus plusieurs fois aux manifestations contre le NSV. Toutes les forces de gauche et démocratiques devraient d’ailleurs y participer. Les fascistes n’ont aucune réponse à la crise, aucune alternative aux problèmes de la société. Par contre, ils sont dangereux. C’était déjà vrai avant la crise, ce l’est encore plus aujourd’hui. Nous insistons vraiment là-dessus : il faut une véritable unité des forces de gauche contre les fascistes ». « Et une véritable unité entre Flamands et francophones, comme dans cette manifestation » ajoute avec enthousiasme Ludivine.

Clément, lui, est venu de Mons. « Dans ma région, les fachos sont invisibles. Ils n’ont absolument pas la force de s’implanter. Par contre, c’est clair que le racisme monte. On le sent partout, les réflexions dans la rue, les discussions quand on récolte les signatures pour les élections. Le fossé se creuse, parce que le racisme contre les Noirs provoque en retour chez eux des réactions contre les Blancs. Ils refusent de passer l’éponge sur le passé colonial et sur les brimades quotidiennes (et ils ont bien raison) mais, de plus en plus souvent, leurs réactions visent tous les Blancs. Il faut briser cette escalade. » La manifestation est maintenant terminée, la dispersion se fait devant la gare, c’est l’effervescence pour ranger les drapeaux et les chasubles rouges et vertes. Pendant que nous finissons de discuter, à cent mètres de nous, quelques groupes d’anars s’amusent à provoquer les flics qui répondent en balayant la rue à coups d’autopompes et de courtes charges. « C’était vraiment une bonne manif, bien construite. Mais on voit bien la différence entre les anars et nous, s’énerve Clément. Il faut arrêter de cataloguer tout le monde d’extrême-gauche. Les anars ne construisent rien. Nous, on mobilise et on construit. La rue est rouge ! »

Manifestation antifasciste à Louvain: l'extrême-droite n'a aucune solution face à la crise!

Hier, deux manifestations se sont déroulées dans la ville de Louvain. D'un côté ont défilé 300 militants du NSV, l'organisation étudiante du Vlaams Belang, dont peu d'étudiants de Louvain, mais beaucoup d'individus tels que des membres bien connus de groupuscules néonazis comme Blood&Honour. De l'autre côté, une contre-manifestation combative a réuni environ 1.000 jeunes et travailleurs, principalement de Louvain.

Geert Cool

Manifestation anti-NSV non-violente

Cette manifestation anti-NSV a été soutenue par une plate-forme de différentes organisations. À côté des Etudiants de Gauche Actifs (Actief Linkse Studenten) et de Blokbuster figuraient des groupes de comités de soutien pour les sans-papiers, des organisations étudiantes de l’ULB, les Syndicalistes contre le fascisme (Syndicalisten tegen fascisme), des militants et délégations de la FGTB,… Un groupe de Comac (l’organisation de jeunes du PTB) et une délégation d’autonomes (anarchistes) étaient également présents à la manifestation.

Dans le contexte d'une crise économique, nous devons construire une opposition active contre la politique asociale qui laisse de côté un nombre sans cesse plus préoccupant de personnes. Cela n'a rien à voir avec les polémiques communautaires, mais tout avec l'opposition entre les intérêts du travail et ceux du capital. Les capitalistes sont responsables de la crise de leur système et essayent maintenant de nous la faire payer. En réponse, nous devons nous organiser pour une lutte collective.

Nous devons aussi aborder la question d’une alternative politique face aux politiciens néolibéraux. L’extrême-droite n’a aucune réponse à offrir vis-à-vis de la crise économique. Le Vlaams Belang et le NSV continuent à s’en prendre aux francophones, comme si les travailleurs et chômeurs wallons étaient responsables de la crise capitaliste. Avec un ancien patron du port d’Anvers comme président, le Vlaams Belang ne risque pas de défendre les intérêts des travailleurs qui risquent de perdre leur emploi ou l’ont déjà perdu.

Nous voulons construire une relation de forces pour parvenir à un changement. Le Parti Socialiste de Lutte défend la nécessité d’une alternative socialiste contre le capitalisme, une société où seraient centraux les besoins de la majorité de la population et non pas les bénéfices d'une petite minorité. Une manifestation comme celle d’hier peut être une excellente occasion d’organiser les jeunes et les travailleurs et de diffuser nos positions.

Emeutes

Dans un tract diffusé au début de la manifestation, nous avons écrit : “Pour lutter contre l’extrême-droite, nous devons rechercher le soutien des couches larges de la population dont les intérêts sont directement opposés à ceux-ci des néofascistes. Nous ne les persuaderons pas de nous rejoindre dans la lutte contre l’extrême-droite en livrant dans les quartiers une confrontation «gauche contre droite». Notre méthode d'action ne peut pas nous isoler des couches plus larges.”

La manifestation anti-NSV en elle-même s’est déroulée sans violence, le défilé combatif attirant de plus en plus de jeunes à mesure de son parcourt. À la fin de la manifestation, des incidents isolés ont eu lieu, auxquels les média ont bien entendu accordé une attention surdimensionnée. La majorité des manifestants, tant lors du parcours que par la suite, se sont clairement distanciés de ces excès violents. Ainsi, des manifestants, tant organisés que non-organisés, ont rappelé à l’ordre et hué quelques individus masqués qui ont causé des dégâts sur le trajet. Le quotidien flamand Het Niewsblad a écrit à juste titre : «A cause de certains radicaux, le message que les manifestants voulaient donner n’est plus qu’à peine entendu, c’est regrettable.»

Une certaine ambiance avait aussi été créée à l’avance, laissant lourdemment sous-entendre une possible violence. La ville a pris des mesures extrêmes pour effrayer tout le monde – comme d’interdire les terrasses, les dépôts de poubelles et les transports en commun dans le centre-ville. Le fait que les média choisissent systématiquement d’opter pour un journalisme-spectacle en accordant une attention uniquement aux éventuelles émeutes n’améliore bien entendu pas les choses. La population de Louvain a été poussée dans la peur.

Les néonazis du NSV

Au vu du défilé du NSV, il est certain que des actions comme ce genre de contre-manifestation sont nécessaires. Si nous laissons les rues à ce type d’individus, la ville serait alors dangereusement pour chaque non-conformiste, basané,…

La manifestation du NSV a commencé avec un certain retard, il fallait attendre les autocars de manifestants d'autres villes. Parmie eux, une délégation de Blood&Honour. Cette organisation a plusieurs fois été dans les média en raison de ses conceptions néonazies et de ses activités violentes (trafic d'armes, entre autres). Chris Moorkens, un des leaders de B&H, était présent alors qu’il est en résidence surveillée. On pouvait aussi voir des militants de Voorpost et de Vlaams Belang Jongeren.

Le Vlaams Belang manifeste chaque année main dans la main avec des néonazis. Malgré les nombreux appels et organisations qui soutenaient la manifestation du NSV, seulement 300 personnes étaient présentes. Pourquoi les média n'ont-il pas accordé d’attention à cela ou aux liens entre les mandataires du Vlaams Belang et les néonazis.

L’an prochain, la manifestation anti-nsv sera à Anvers

Ces dernières années, les rangs des manifestants anti-NSV sont devenus plus grands avec les manifestations réussies à Gand l’an dernier et maintenant à Louvain. Sur cette base, nous mènerons une forte campagne pour également faire de la manifestation antifasciste d’Anvers une réussite claire en termes de mobilisation.

Les étudiants néofascistes d’Anvers sont d'ores et déjà frustrés, une réunion antifasciste à l'université a été troublée peu de temps avant la manifestation anti-NSV…

jeudi 19 mars 2009

Meeting antiraciste perturbé à Anvers – Une raison de plus de participer à la manifestation anti-NSV!

L’extrême-droite a laissé sa frustration s’exprimer à l'université d’Anvers. Pour évacuer celle-ci, un groupe d’une vingtaine de partisans de divers groupes d’extrême-droite ont envahi hier soir une réunion des Etudiants de Gauche Actifs. La salle qu’ils ont occupée devait acceuillir un meeting sur la lutte contre le fascisme.


EGA-Anvers


Plusieurs individus connus parmi les étudiants d’extrême-droite étaient présents. Le NSV, le groupe officieux des étudiants du Vlaams Belang, avait pris l'initiative de cette provocation avec entre autres Tom Van Grieken, conseiller communal du VB à Mortsel, un personnage connu pour les combats de rue. Dans le sillage du NSV, il y avait aussi quelques membres du KVHV (organisation catholique d’extrême-droite) et même quelques partisans de ce qu’ils appellent la « résistance autonome », une tentative de créer un groupe néonazi équivalent au Black Block anarchiste.


Cette compagnie peu agréable a refusé de quitter la salle pour laisser le meeting se dérouler. Ils voulaient, selon leurs dires, suivre le meeting, à grand renfort de cris et de perturbations. C'est naturellement totalement absurde. C’était une provocation pure et simple, comme l’a d’ailleurs déclaré un de leurs responsables à la police, de suite sur place. Au même moment, le KVHV tenait un meeting avec Jurgen Verstrepen (ancien élu du VB passé à la LDD) et Bruno Valkeniers (président du VB), il y avait par conséquent une forte présence policière autour du bâtiment.


Les provocateurs ont refusé de quitter la salle, ils espéraient peut-être une confrontation physique. Il y avait une vingtaine de personnes venues pour le meeting d’EGA, mais nous avons rapidement conduit certains hors de l’auditoire. Parmi eux se trouvait un militant de 80 ans, actif depuis déjà plus de 60 ans dans la lutte contre le fascisme. Un jeune couple avec un nouveau-né a aussi dû être tenu à distance. Nous n'avons pas cédé à la provocation et avons demandé aux militants d’extrême-droite de quitter la salle pour que notre réunion puisse avoir lieu.


Nous nous sommes finalement regroupés dans une autre salle où le meeting a enfin pu se dérouler, mais pas à l’université. Pour de prochains meetings, nous devons nous préparer pour rendre impossible toute présence de provocateurs d’extrême-droite. C'est un avertissement pour tous les étudiants et les membres du personnel : voilà ce qui se produira si l’extrême-droite arrive un jour au pouvoir. Cela commence par empêcher les meetings des Etudiants de Gauche Actifs, mais le prochain pas est de s’en prendre aux autres organisations étudiantes et plus tard également aux réunions syndicales. Nous devons résister contre cela par l'organisation des étudiants et du personnel pour empêcher le moindre pas en avant de l’extrême-droite.


Le point principal lors de la discussion qui a pris place dans le meeting concernait la nécessité cruciale de développer un instrument politique pour le mouvement ouvrier. Dans un contexte de crise économique, la polarisation et la radicalisation grandissent. Cela ne se traduira pas linéairement dans la construction et le renforcement d'une force de gauche sous la forme d'un nouveau parti des travailleurs, mais le potentiel pour réaliser cela est très certainement présent. Les Etudiants de Gauche Actifs se basent sur l'opposition active des couches larges de travailleurs et de jeunes contre la politique néo-libérale pour défendre la nécessité d'un nouveau parti des travailleurs. Dans le même temps, nous luttons pour la défense d’un programme clairement socialiste.


Avec ce genre de provocations, l’extrême-droite veut rendre impossible de tenir des réunions de gauche à l'université d’Anvers. Cela fait partie de la méthode fasciste qui consiste à occuper le terrain politique et à faire taire chaque opposition. Bien entendu, nous n'acceptons pas cela. Ces dernières semaines, les Etudiants de Gauche Actifs ont été plus actifs à l’université dAnvers. Durant cette période, le NSV a été presqu’invisible. Il y a un affaiblissement de leur part en ce qui concerne la présence publique. Voilà la cause de leur frustration et de cette tentative d’intimider notre cercle étudiant.


Nous saisirons cet incident afin de protester et pour dénoncer la véritable nature de l’extrême-droite. En guise de réponse, nous ne voulons pas jouer au chat et à la souris, nous voulons mobiliser. Ce 26 mars, à Louvain, les Etudiants de Gauche Actifs-Anvers veulent participer à la manifestation anti-NSV avec une forte délégation. Cela peut servir de base à une campagne réussie pour la manifestation anti-NSV de l'an prochain qui se déroulera à Anvers.

dimanche 15 mars 2009

Jeunesse et violence: Symptôme d’une société malade

Raid commando au paint-ball à l’Athénée Jules Destrée à Marcinelle, saccage à l’Athénée royal d’Alleur par une quinzaine de jeunes, agression de professeur à l’arme blanche en pleine cour à l’Institut Don Bosco à Ghlin,... Ces derniers temps, la presse a rapporté pas mal d’incidents violents liés au milieu scolaire ou aux jeunes. Quelles réponses apporter à ces problèmes qui semblent ne faire que croître? La répression est-elle la seule solution?


Par Alain (Namur)


De tels actes ne peuvent être tolérés; vivre en sécurité est un droit inaliénable pour chacun. C’est d’autant plus vrai à l’école, un lieu d’apprentissage qui doit être un endroit sécurisant afin d’offrir les meilleurs conditions d’instruction. Il faut donc sanctionner de manière ferme les auteurs de ces méfaits. Mais quelle sanction au juste? Enfermer les mineurs délinquants en prison? Augmenter le nombre de policiers dans les rues? Développer les méthodes de surveillance et de contrôle au mépris des libertés, avec les risques réels de dérapage? Et jusqu’où?


La violence doit être considérée dans un cadre plus général. Outre les actes de violence perpétrés contre des biens ou des personnes, il y a d’autres formes de violence qui témoignent du profond malaise omniprésent dans la société. Ainsi, le suicide est la seconde cause de décès après les accidents de voiture parmi les jeunes entre 15 et 25 ans. Les échappatoires comme la consommation problématique de produits psychotropes (alcool et drogues) sont autant de symptômes qui illustrent que quelque chose ne va plus dans notre société. Une enquête menée par HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) en 2006 dans notre pays nous apprend que 18,1% des jeunes entre 12 et 14 ans consomment au moins 1 produit psychotrope!


Comment pareille situation est-elle possible ? Lorsqu’on sait que 15% de la population vit sous le seuil officiel de pauvreté (860 euros par mois pour un isolé et 1805 euros pour un ménage de deux adultes et deux enfants), on ne peut que mettre en relation la violence sociale du système et la violence physique ou morale qui se manifeste dans la société. Les produits naturels du système capitaliste sont l’inégalité et la misère sociale, qui ont des conséquences sur les individus et leurs relations les uns avec les autres. Comment s’étonner que tant de jeunes se sentent sans perspective d’avenir ?


De plus, l’institution scolaire est fortement sélective et inégalitaire avec une pratique de redoublement et de réorientation qui s’applique en dépit du désir du jeune et des circonstances qui l’entourent. Au vu du surpeuplement des classes (combien de milliers d’enseignants ont-ils perdu leur emploi suite aux ‘réformes’ de Di Rupo et d’Onkelinx dans les années ’90 ?) et du manque de moyens dans l’enseignement, c’est une situation difficile à éviter. Résultat, l’école n’est pas vue par de nombreux jeunes comme un moyen d’épanouissement, et un profond ressentiment est éprouvé contre le système scolaire et ceux qui y travaillent, une colère se développe contre l’image dégradée collée sans ménagement sur l’élève en situation d’échec. Savoir qu’un élève sur trois sort sans diplôme de l’enseignement secondaire supérieur devrait faire réfléchir sur notre enseignement... Mais si les premières victimes de se système sont les enfants issus des couches populaires - les premiers à subir le redoublement et la réorientation vers des filières techniques ou professionnelles - le malaise touche l’ensemble de la jeunesse.


Car si l’enseignement manque de moyens pour former la jeunesse, un autre secteur dispose de milliards pour ce même objectif, mais dans une direction bien moins louable. La publicité et les médias de masse en général cherchent à influencer fortement les comportements, de la jeunesse en particulier, en recherche d’identification. Alors que tout semble virtuellement à portée, beaucoup de gens sont exclus de la consommation. Une énorme frustration peut ainsi se développer et se manifester entre autres par la violence, la délinquance (vol, racket,…). Cela peut avoir des conséquences extrêmes comme le meurtre de Joe Van Hoolsbeek pour le vol d’un lecteur MP3.


La société capitaliste et la publicité incitent à la consommation immédiate, à l’achat pulsionnel, c’est la culture du « tout et tout de suite », qui a aussi un impact sur la sexualité et l’image de la femme. Les médias véhiculent à loisir une vision de la femme comme objet de désir et aussi comme ‘récompense’ de la réussite sociale d’un homme. La société actuelle est hyper-sexualisée à des fins bassement mercantiles avec de multiples conséquences, dont le fait qu’il y a en Belgique un peu plus d’un viol par semaine dans les écoles.


Il faut lutter contre toutes les formes de violence et d’insécurité. Mais cela commence par la violence et l’insécurité sociale. Alors que des milliers de travailleurs perdent leur emploi partout dans le pays, les allocations sociales sont toujours sous le seuil de pauvreté.


Il faut un mouvement de lutte en faveur du maintien et de l’amélioration de nos emplois et de nos conditions de vie.


Il faut mettre fin à la sélection et à l’inégalité dans l’enseignement à tous les niveaux en y injectant massivement des moyens publics et en donnat plus d’accès à la culture; cela permettra de sortir de l’impasse et de la bêtise de la ‘culture’ publicitaire.

jeudi 12 mars 2009

1 an après les émeutes au Tibet

Il y a un an commençaient les plus sérieux troubles contre la domination chinoise au Tibet. La répression qui a ensuite suivi s'est déroulée avec le silence complice des gouvernements occidentaux.

Les mots d'ordre que nous avons défendu à l'époque n'ont rien perdu de leur actualité: pour s’opposer à un Etat puissant les masses tibétaines doivent lier leur lutte pour les droits démocratiques de base et pour la fin de l’occupation militaire chinoise à la lutte de la classe ouvrière chinoise surexploitée. Cette lutte est celle du socialisme démocratique, aux antipodes de la dictature bureaucratique chinoise.

lundi 9 mars 2009

Journée Internationale des Femmes : Reportage-photo de notre Conférence nationale

Hier s'est tenue à Bruxelles notre Conférence nationale à l'occasion de la Journée Internationale des Femmes. Environ 60 personnes, hommes et femmes, ont pris part aux discussions portant sur l'histoire et l'actualité de cette journée ainsi que sur les répercussions de la crise économiques pour les femmes ou sur la violence domestique et l'origine de l'oppression des femmes.

Pourquoi fêter la Journée Internationale des Femmes aujourd’hui ?



Normalement, nous avions prévu de faire une manifestation comme l’an dernier à l’occasion de cette journée, mais cela n’a pas pu être possible. Nous n’avons toutefois pas voulu laisser passer la Journée Internationale des Femmes comme cela : l’oppression des femmes existe toujours dans cette société, et maintenant dans les conditions d’une crise économique.


Par Anja Deschoemacker



La Journée Internationale des Femmes provient à l’origine d’une grève datant de 1908 dans le secteur textile aux USA pour la journée des 8 heures, de droit de vote des femmes et de meilleures conditions de travail. L’année suivante, le Socialist Party américain a voulu commémoré cette grève. De suite, la socialiste allemande Clara Zetkin a réagi et proposé d’organiser une Journée Internationale des Femmes, une «journée de manifestation annuelle afin de militer pour le droit de vote, l'égalité entre les sexes, et le socialisme». Il y a eu peu de réactions face à cette proposition au sein de la Deuxième Internationale mais, en 1911, le secrétariat international des femmes socialistes a organisé la première Journée Internationale des Femmes avec des actions menées dans plusieurs pays.


Depuis lors, chaque année voit des mobilisations autour de ce thème. En 1917, le 8 mars (en février selon l’ancien calendrier en usage dans la Russie des Tsars) a initié le début de la Révolution russe. Ce sont les mobilisations des femmes, notamment autour de revendications réclamant du pain et la paix, qui ont sonné le glas de l’absolutisme tsariste. Le Gouvernement Provisoire qui a succédé au Tsar a été le premier gouvernement à accorder le droit de vote aux femmes.


Les revendications de l’époque sont encore d’actualité. La crise alimentaire et les émeutes de la faim ne sont pas des évènements du passé, les guerres non plus. La société décompose et les femmes en sont les victimes, le pire exemple étant le Congo. Il serait possible aujourd’hui d’organiser les femmes au niveau international contre cette situation, mais il manque une organisation. Nous avons besoin de nouvelles formations larges de gauche pour mener le débat sur la manière de mettre fin à l’oppression.


Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la recette annuelle pour la traite des êtres humains était de 27 milliards de dollars en 2007, et ces chiffres datent d’avant la crise financière et alimentaire. En 2005, entre 800.000 et 2,4 millions de personnes (quand on compte l’esclavagisme domestique et le commerce d’organes) ont été touchées par le commerce d’être humains. L’OIT point le chômage, la misère et le manque d’instruction comme le terreau sur lequel ce commerce immonde peut se développer. L’Union Européenne estime que 120.000 personnes arrivent en EU de cette façon chaque année.


Il faut changer les conditions matérielles des femmes. Cela ne se fait pas par des lois, mais par la lutte des classe !



Stop à la violence domestique !



La violence familiale et la violence conjugale (physique, émotionnelle et sexuelle) sont souvent sous-estimées. Peu de personnes peuvent imaginer ce que c’est de vivre avec la peur des coups, des injures continuelles et pire encore. De même, peu de personnes imagines l’ampleur que cela prend dans notre société


Par Laura (Gand)

En Belgique, 25% de tous les faits de violence reportés se passent au sein de la famille et, en moyenne, une femme ne sonne à la police qu’après avoir reçu des coups 35 fois. 4 enfants sur 10 subissent la violence, et 2 sur 10 la violence sexuelle. Face à ce désarroi, le sentiment d’être inutile, la crainte d’être touché dans son intégrité sexuelle, souvent, on ne peut en parler à personne. Cette maltraitance touche toutes les couches de la société, mais les femmes les plus pauvres en sont plus régulièrement victimes.


Comme ce sont encore majoritairement les hommes qui gèrent les finances du ménage, qui gagnent le plus dans la famille, beaucoup de femmes se retrouvent dépendantes de leur conjoint. Où aller et comment survivre pour échapper aux coups ? Que faire des enfants ? Comment pouvoir ensuite les éduquer ? Mêmes les refuges qui existent sont hors de prix pour de nombreuses femmes.


Il est nécessaire de construire plus de refuges, publiquement et pleinement subsidiés. De même, l’accompagnement psychologique est à revoir ; des douleurs éprouvées des années durant ne s’éliminent pas en quelques séances. Dans la perspective de reconstruire ensuite sa vie, il est nécessaire d’avoir un large accès à des logements sociaux convenables ainsi qu’un bon emploi.


Ce sont des points essentiels à défendre là où on ne parle en général que de campagnes de sensibilisations. Ce sont les bases matérielles qu’il faut changer : de bons salaires pour éviter la dépendance financière vis-à-vis du conjoint, des logements sociaux accessibles à tous, des structures de refuge, des allocations sociales convenables…


Stop au sexisme !



Dans les médias, on ne parle du sexisme qu’à l’approche de la Journée Internationale des Femmes. Le reste du temps, ce problème pourtant omniprésent est ignoré.


Par Laure (Bruxelles)


A longueur de journée, l’image de la femme donnée dans les publicités par exemple est celle d’un objet sexuel, d’une marchandise, d’une sorte de "petite viande". On entend souvent que le sexe fait vendre, fait tout vendre : du dentifrice aux voitures en passant par la soirée organisée.


C’est un point systématique dans les soirées étudiantes où l’on voit des femmes nues pour inviter à des soirées, quand ce ne sont pas tout simplement des soirées Miss T-Shirt Mouillé qui sont organisées.


Quand nous menons campagne contre cela, on s’entend dire que nous somes prudes, coincés,… Les femmes ont eu raison de se battre pour leur liberté sexuelle, mais celle-ci n’est pas à confondre avec la dégradation et l’humiliation sexuelle. Le capitalisme a récupéré la libération sexuelle pour en faire une source de profit.


On est aujourd’hui en plein dans le règne du "sois belle et tais toi". Combien de femmes n’ont-elles pas été embauchées sur base de leur apparance physique ? Même les politiciennes utilisent cela (comme Freya Vanden Bossche dévoilant ses jambes sur ses tracts).


Mais cette image est dévastatrice. En Europe, 1% des femmes seulement sont satisfaites de leur corps, 54% des adolescentes se sentent trop grosses. Le marché cosmétique explose : le budget qui y est consacré aux USA est deux fois supérieur à celui de l’enseignement ! La valeur mondiale du secteur cosmétique est évaluée à 160 milliards de dollars par an !


Un autre marché explose aussi, celui de la prostitution et de la pornographie. Une étude récemment réalisée auprès d’écoliers de dernière année primaire a révélé que la moitié d’entre eux avait déjà vu un film pornographique. Avec une telle vision sordide des relations sexuelles comme première approche, quelles conséquences pour la suite de leur vie sentimentale et leur vision des femmes? Aujourd’hui, il y a au moins un viol par semaine dans nos écoles, et 7 viols par jour ont lieu en Belgique. Et encore, ce ne sont que des chiffres basés sur des plaintes, une multitude de faits ne sont simplement pas connus.


Une étude faite auprès de 800 femmes a révélé que 68% d’entre elles déclaraient avoir déjà eu à subir des violences physiques ou sexuelles. Face à cela, trop souvent, on considère encore les femmes comme responsables. En Italie, en 1999, la Cour Suprême avait cassé un jugement pour viol sous prétexte que lors des faits, la victime portait un jeans et que comme les jeans ne peuvent pas être enlévés comme ça, la femme avait donc dû être consentante… Heureusement, suite à des mouvements de protestations, la Cour Suprême a dû revenir sur cela.


La prostitution est une autre forme de viol. Les raisons qui poussent à la prostitution sont économiques : chômage, misère ou encore coût des études. Pour beaucoup d’étudiantes, c’est un moyen rapide, mais loin, très loin d’être facile, pour gagner de l’argent. En 6 heures, on peut ainsi gagner l’équivalent de 600 heures de job étudiant. Avec la crise économique, cela ne va faire qu’augmenter.


Nous n’acceptons pas cette image dégradante de la femme instrumentalisée pour le profit.

  • Non au néo-sexisme !
  • Pour une vraie liberté sexuelle !
  • Pour un salaire étudiant !
  • Pour des kots publics bon marchés !

Mais aussi et surtout pour une société où il ne sera pas nécessaire de vendre son corps pour survivre, une société socialiste. Malcolm X avait déclaré qu’il n’y avait pas de capitalisme sans racisme, il n’y a pas non plus de capitalisme sans sexisme !

dimanche 8 mars 2009

8 MARS: Journée Internationale des Femmes - Les femmes contre la crise!

  • Stop au sexisme - stop à la violence!
  • Augmentation des salaires et des allocations!
  • Des services publics pour les tâches domestiques!

Aujourd'hui est une date importante dans l'histoire des luttes des travailleurs, celle de la Journée Internationale des Femmes. De vieilles revendications portées par le mouvement ouvrier comme "A travail égal, salaire égal" n'ont rien perdu de leur actualité. A ce titre, nous vous proposons ici une sélection d'articles et de dossiers au sujet de la lutte pour l'obtention d'une véritable égalité entre hommes et femmes, une lutte qui est en définitive celle à mener contre le système d'exploitation capitaliste.

vendredi 27 février 2009

FILM - CHE : L’Argentin

En commençant directement son premier des deux volets consacrés à la vie du Che là où «Carnets de voyage» l’avait laissée en 2004, Soderbergh nous plonge immédiatement dans l’épopée du Che révolutionnaire. Il aura fallu attendre quarante années pour la sortie d’un tel film, mais la rage et la colère contre l’exploitation capitaliste qui ont animé le Commandante sont toujours d’actualité, surtout à la lumière de l’actuelle crise économique…




L’histoire du premier volet développe les évènements qui se sont succédés depuis la rencontre entre Fidel Castro et le Che jusqu’à la victoire contre Batista. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le travail de Soderberg n’a pas été bâclé et que ce film est à conseiller, c’est une réussite. Benicio Del Toro est tout simplement grandiose, dans la droite lignée de ses précédents rôles (de premier plan comme dans Las Vegas Parano ou en tant que rôle secondaire comme dans Snatch) qui avaient déjà confirmé sa stature d’acteur de grand talent. Ici, Benicio Del Toro devait parvenir à donner chair à un mythe encore vivant, et force est de constater que l’objectif est atteint.


On pourra toutefois reprocher à Che : L’Argentin de passer souvent fort vite sur certains aspects - particulièrement au niveau du contexte historique - ce qui rend peut-être différents moments difficilement accessibles dès lors que l’on ‘débarque’ dans la vie du Che et l’histoire de la Révolution cubaine. Les raisons qui ont conduit le Che a devenir révolutionnaire ne sont pas non plus abordées (ce film est en fait véritablement à voir comme la suite des Carnets de voyage). A la décharge des scénaristes, il était loin d’être évident de rendre justice au Che dans les limites imposées par le cinéma actuel.


Mais ce ne sont là que de légères critiques vis-à-vis d’un film dans l’ensemble fort remarquable et qui est parvenu - et ce n’était pas chose aisée - à retranscrire souvent avec humour la vie quotidienne de la guerilla tout en donnant une idée de l’homme qui se cache derrière l’image la plus reproduite au monde. Nous attendons avec impatience de voir le deuxième volet, Che : Guerilla qui devra notamment aborder les relations entre Cuba et l’Union Soviétique et les critiques acerbes de Guevara contre la bureaucratie stalinienne.


Si nous avons des critiques à porter contre les méthodes de guerilla et ne portons pas un regard unilatéralement positif sur le Che ou Cuba (pour plus d’informations, voir cet article et plus encore la brochure de Tony Saunois, indisponible en français pour l’instant hélas), nous saluons un film qui présente positivement les idées de la révolution ainsi que celles du socialisme, un film qui relaye honnêtement les critiques toujours correctes du Che contre l’impérialisme et la société capitaliste.


Ce film pourra inspirer bien des gens dans cette période où le capitalisme est en crise et où la recherche d’une alternative à cette société d’exploitation devient une nécessité pour un nombre grandissant de travailleurs et de jeunes. Le meilleur hommage que nous pouvons rendre aujourd’hui au Che, c’est de s’engager dans la voie de la révolution et du socialisme tout en regardant l’expérience de Cuba et du Che afin d’éviter de reproduire les mêmes erreurs.