jeudi 16 octobre 2008

Des poursuites judiciaires contre celui qui veut imiter Hitler tandis que les concentrations de néonazis sont laissées tranquilles.

Stefan Wijkamp (41 ans), un sosie d’Hitler des Pays-Bas, a dû comparaître devant le juge pour avoir fait le salut hitlérien lors d’une réunion de Blood&Honour au cimetière militaire allemand de Lommel en mars 2007. Il est positif d’avoir réagi, mais la question est de savoir si Blood&Honour réussira sans problèmes à tenir son concert qui doit avoir lieu le week-end prochain dans notre pays. Ce ne serait pas la première fois…


Ces derniers mois, notre pays est devenu un lieu de rassemblement pour toutes sortes de rassemblements de néonazis d’Europe. Avec la régularité d'une horloge, des concerts ont lieu pour lesquels une mobilisation s’effectue dans tous les pays voisins.

A ces évènements, le salut hitlérien est souvent fait, ce qui semble n’être que rarement un problème pour la police. Elle est déjà bien contente que ces néonazis disparaissent ensuite vers leurs propres pays sans avoir fait trop de casse. La tactique de l’autruche face aux néonazis - se cacher la tête dans le sable en espérant leur départ rapide - ne produit toutefois pas le résultat escompté. Au contraire, le seul résultat est que les néonazis se dirigent davantage vers notre pays...

C’est suite à un pareil rassemblement de Blood&Honour, à l’occasion d'une commémoration de soldats allemands au cimetière de Lommel en mars 2007, que Stefan Wijkamp et Joop Glimmerveen ont dû comparaître devant le tribunal de Hasselt. C'est naturellement positif, mais c’est à chaque des figures marginales qui suscitent plus la pitié que la peur qui sont visées. Le noyau dur de Blood&Honour reste entre-temps à l’abri.


Wijkamp ne réussit à bénéficier d'attention que parce qu'il essaye de ressembler à Adolf Hitler, sa grande idole, en en copiant la coiffure, la moustache et en essayant même par moment de se lancer dans un discours en allemand. Il ne prêterait qu’à rire s’il ne regrettait sincèrement la défaite de l’Allemagne nazie, en considérant que «beaucoup de misère aurait été épargnée avec la victoire de l’Allemagne.» Il a bien reconnu devant le tribunal qu’il avait fait le salut hitlérien. Son comparse Glimmerveen a quant à lui nié, arguant qu’il s’agissait selon lui du «salut germanique». Quelle différence il peut bien y avoir entre un salut hitlérien et un «salut germanique», ça, cela reste un grand mystère.



Avec Glimmerveen, un ancien de Nederlandse Volksunie (NVU, Union du Peuple Néérlandais, un parti ouvertement néonazi avec lequel il a maintenant rompu), Wijkamp a parlé aux personnes présentes au procès des activités de Blood&Honour, tout en leur criant également dessus. Il semble bien être à point pour recevoir des soins médicaux et psychiatriques...


Glimmerveen avait pris la parole en mars 2007 pour la première fois depuis longtemps. Il a été en 1971 à la base du NVU, parti dont Roeland Raes est devenu vice-président en 1973 (ce dernier est aussi devenu plus tard le vice-président du Vlaams Blok, avant d’être mis de côté car son négationnisme était trop amplement connu). En octobre 2006, l’ancien vice-président du Vlaams Blok/Belang avait encore affirmé dans une interview accordée au Standaard : « Dans les années septante, il existait moins de tabous au sujet de la manière de parler et des souvenirs des années trente et quarante. Les mesures légales contre nous n'avaient à ce moment là pas encore été faites. » Son ami néerlandais Joop Glimmerveen tient moins compte de ce qui est aujourd'hui acceptable au regard de son participation enthousiaste à la commémoration des SS tombés au combat.


La possible poursuite de Wijkamp et Glimmerveen est positive, mais ce sont les maillions les plus faibles qui ont été choisis. Les organisateurs des concerts néonazis dans notre pays sont entre-temps nombreux à être tranquilles. Samedi prochain, un nouveau concert est prévu. L'aile flamande du Front Anti-Fasciste, AFF, avec son appel «Stop aux déclarations d’impuissances face Blood and Honour», a constitué un bon départ pour protester contre le développement de la Belgique en un lieu de rassemblement pour des manifestations néonazies. Nous soutenons cet appel, mais le complétons avec un autre destiné à s’organiser activement dans la lutte contre l’extrême-droite. Si les néonazis gagnent du terrain et de la confiance, il sera nécessaire de s’organiser dans la riposte et de mener des actions et des mobilisations pour stopper les néonazis.