dimanche 20 juillet 2008

Jeunesse : Cette société n’offre aucun avenir !

Dans les pays industrialisés, théoriquement, tout est à notre portée, tout serait prévu pour devenir heureux. En théorie. Parce qu’en pratique, l’image que tente de véhiculer l’idéologie dominante se heurte à une société de compétition, de pression pour la réussite scolaire ou affective, de pression au travail, de pression pour consommer, etc.

Par Nicolas, MAS-Liège

Beaucoup de signes indiquent que cette société conduit à un malaise qui se généralise, y compris dans les pays riches. En Belgique, au cours de ces dix dernières années, la consommation d’antidépresseurs a ainsi plus que doublé. Pour l’année 2007 uniquement, 226 millions de doses ont été consommées, soit 22 par Belge! Sans parler du recours abusif à d’autres drogues, y compris l’alcool.

Autre symptôme révélateur, le nombre de suicides, particulièrement chez les jeunes. Selon une étude publiée en 2005 par le Centre Hospitalier Universitaire d’Angers, dans les pays occidentaux, « Le taux de décès par suicide chez les 15-24 ans a augmenté [suivant les pays] de 200 à 800 % depuis 1960, faisant du suicide la deuxième cause de mortalité de cette tranche d’âge en Occident.» En Belgique, le suicide représente la deuxième cause de décès pour les 15-24 ans et la première cause pour les 24-34ans.

Tout le monde est bien entendu différent, mais la société influe de manière cruciale et prépondérante sur l’épanouissement individuel de chacun. Alors que les spécialistes défendent la prise de mesures capables d’aller contre les facteurs d’ordre social qui entraînent un stress extrême (la solitude, mais aussi le manque de formation, le chômage, etc.), nous assistons au contraire partout à une augmentation constante de la pression pesant sur chaque individu jusqu’à atteindre des niveaux d’exigences impossibles à satisfaire. Chacun est sensé être responsable de l’échec ou de la réussite de sa propre existence. Mais même un diplôme ne garantit plus un bon emploi, et en avoir un ne veut pas encore dire que l’on est sûr de le garder, tout ça dans un environnement de cherté croissante.

Beaucoup de jeunes se sentent bloqués, sans perspectives d’améliorer significativement leur vie, les épaules écrasées par le poids de nombreux problèmes qui paraissent insolubles si l’on pense être seul à pouvoir les affronter. Acculés au pied du mur, bien souvent se sont les solutions individuelles qui prennent le pas sur les solutions collectives, et le suicide n’est que l’expression la plus extrême d’une solution individuelle pour résoudre un problème que l’on considère à tort comme purement individuel.

Avec nos campagnes d’été tournées vers les jeunes, nous voulons remettre en avant la nécessité de lutter collectivement contre un système qui n’a rien à offrir à la majorité de la population.